Jean-Pierre Chevènement doit rester au gouvernement
Jean-Pierre Chevènement doit-il quitter le Gouvernement, compte tenu de ses désaccords persistants à l'égard de la politique du Premier ministre en Corse ? Cette question est alimentée de manière spectaculaire par les déclarations récentes du Ministre.L'enquête réalisée ce week-end par Ipsos pour France Soir donne sur cette question le sentiment des Français. Une majorité d'entre eux (55%) estime qu'il doit rester dans le Gouvernement (30% considérant à l'inverse qu'il doit le quitter). L'ensemble des catégories sociopolitiques s'accorde sur ce souhait, y compris à droite.Ce score majoritaire en faveur d'un maintien en poste du Ministre de l'Intérieur en dit long sur le problème que constitue la gestion du " cas " Chevènement pour le Premier ministre. Le fait que les sympathisants écologistes, pourtant traditionnellement peu suspects d'une sympathie excessive à l'égard de Jean-Pierre Chevènement, soient majoritairement favorables à son maintien montre que la perception stratégique, à quelques mois d'échéances électorales, n'est pas étrangère au corps électoral, s'agissant notamment des équilibres propres à la majorité plurielle.
Jean-Pierre Chevènement, en jouant à la fois sur les registres de la fonction ministérielle et de l'homme politique, s'est autorisé une liberté de parole qui apporte sans doute au débat. Mais il s'est également placé dans la difficulté politique, symbolisée par son refus de défendre le texte gouvernemental sur la Corse du Parlement. Le discours politique s'était enrichi il y a quelques années d'un tonitruant " Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ". Sans doute la formule mériterait-elle d'être réactualisée et quelque peu adoucie, échéances obligent, car une des solutions imaginable à ce problème consisterait peut-être pour le Premier ministre à décharger la personnalité politique d'une charge ministérielle devenue aujourd'hui bien encombrante. En clair, à proposer à son Ministre un autre portefeuille.