Jospin progresse au premier comme au second tour

La dernière enquête Ipsos-Vizzavi-le Point-France 2-Europe 1 montre que l'entrée en campagne de Lionel Jospin lui permet de progresser dans les intentions de vote premier et second tours. Le bilan et le projet du chef du gouvernement paraissent aux Français plus crédibles que ceux présentés par Jacques Chirac il y a dix jours.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Dynamique favorable pour l'entrée en campagne de Lionel Jospin : le chef du gouvernement progresse de deux points dans les intentions de vote présidentielle premier tour (22%), et voit l'écart avec Jacques Chirac dans les intentions de vote second tour se réduire (51/49, contre 53/47 il y a dix jours). On retrouve en fait les niveau enregistrés pour chacun des deux candidats avant leurs déclarations de candidature respectives. La progression du Premier ministre est particulièrement sensible auprès de l'électorat féminin et plus âgé, catégories où Jospin était jusqu'alors assez nettement devancé par le Président sortant.

Même si 43% des Français jugent que Chirac a "mieux réussi son entrée en campagne" que Jospin (contre 24% d'avis contraires, et 33% qui ne se prononcent pas), le Premier ministre a davantage convaincu concernant son projet. Par rapport à celui du chef de l'Etat, le projet de Lionel Jospin "représente le plus le changement", pour 37% des personnes interrogées (contre 20% d'avis contraires), est "le plus proche de leurs préoccupations" (37 contre 31%), paraît "plus crédible" (33 contre 27%) et "plus clair" (32% contre 25% pour le projet de Jacques Chirac).

La moitié de ceux qui ont vu ou entendu parler de l'intervention télévisée de Lionel Jospin ont jugé le Premier ministre convaincant sur "les raisons de sa candidature", 44% l'ont jugé convaincant sur "son bilan" (contre 34% qui avaient jugé le Président de la République convaincant sur le bilan de son septennat), et 43% ont été convaincu par sa "volonté de présider la France autrement" (contre 41% qui ne l'ont pas jugé convaincant sur ce point). En revanche, il n'a pas franchement convaincu sur "les grands axes de son projet pour la présidentielle" (41%, contre 39 de convaincus). Sur cette question, les résultats étaient moins bons pour Chirac, qui n'avait convaincu que 34% de ceux qui avaient vu ou entendu parler de son interview sur TF1, contre 42% qui ne l'avaient pas jugé convaincant.

Plus négatif peut-être pour le chef du gouvernement, ce dernier n'a pas convaincu sur "la question de la lutte contre l'insécurité (47%, contre 34% qui l'ont jugé "plutôt convaincant"), alors que ce point constitue depuis quelque temps déjà la première préoccupation des Français.

La dynamique favorable enregistrée par Lionel Jospin se retrouve dans les souhaits de victoire prononcés par les Français. Sur ce point, le Premier ministre rejoint aujourd'hui le chef de l'Etat (autant de Français souhaitent la victoire de Chirac et de Jospin à la présidentielle, 38%, mais le score de Jospin progresse de trois points quand celui de Chirac baisse de 6 points). Les pronostic restent en revanche toujours largement favorable au président sortant (41% des personnes interrogées pensent que Chirac va l'emporter, +3 points, contre 23% - stable - qui voient plutôt Jospin, et 12%, -4, qui pensent à la victoire d'une autre personnalité). Plus précisément, un Français sur deux pense que Chirac l'emportera "en cas de duel avec Jospin au second tour", contre 29% qui prévoit la victoire du chef de gouvernement.

Les intentions de vote premier tour sont plutôt stables pour les autres candidats. Noël Mamère (+1) rejoint Robert Hue avec 6% d'intentions de vote ; le candidat communiste est toutefois toujours devancé à l'extrême gauche par Arlette Laguiller (7%). Malgré une baisse d'un point, Jean-Pierre Chevènement conserverait la troisième place au premier tour (11%), devant Jean-Marie Le Pen (9%, -1 point également). Chirac recueille comme il y a dix jours le quart des suffrages exprimés par les "certains d'aller voter" au premier tour, ne laissant que des miettes aux autres candidatures de droite. Les scores de Bayrou (3%), Madelin (3%,) ou Pasqua (1,5%) ne décollent toujours pas. A deux mois du premier tour, les choses sont pourtant loin d'êtres figées. La fermeté du choix des électeurs n'a en effet que faiblement progressé. Aujourd'hui, 55% des électeurs déclarent que "leur choix de vote est définitif" (+3), contre tout de même 45% (-3) qui se réserve la possibilité de changer d'avis. L'électorat potentiel de Jean-Pierre Chevènement est en particulier le moins solide, les deux tiers déclarant pouvoir encore changer d'avis.
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  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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