La huitième vague du baromètre Ipsos-Sofinco dresse un panorama complet du paysage européen de la consommation deux mois après le début du conflit des Balkans. La fermeté de l’Indice Européen de la Consommation identifiée en mars dernier se confirme. A un niveau de 111, il gagne 1 point. Cette progression profite à l’ensemble des pays européens à l’exception de l’Allemagne.
L’harmonisation des tendances de la consommation au niveau européen déjà identifiée en mars dernier se confirme. L’Indice Européen de la Consommation qui mesure la propension à consommer, le potentiel de consommation et l’intention de consommation reste groupé pour les cinq principaux pays européens. Les mouvements enregistrés à la hausse (indice 111 au niveau européen, +1 point) touchent la plupart des pays. Pourtant les rythmes diffèrent, toujours influencés par le climat économique et social des différents pays.
La Grande Bretagne, (indice 121) continue son cavalier seul en tête (121, +2 points). Sans atteindre son niveau record de mai 1998, la Grande Bretagne semble avoir retrouvé ses niveaux de prospérité de fin 1997, au moins dans les perceptions.
La France (indice 111, +2 points) se situe à son niveau record déjà enregistré en mai 1998. Le vrai rétablissement français apparaît dans l’optimisme des Français quant à l’évolution de leur pouvoir d’achat. Bien que toujours en dernière position au niveau européen, ceux-ci sont pour la première fois aussi nombreux à se déclarer optimistes (49%, +4 points) que pessimistes (49%). L’optimisme domine aujourd’hui nettement auprès des hommes (53%), des plus jeunes (58% auprès des moins de 45 ans) ainsi qu’auprès des foyers les plus aisés (70%). L’ensemble des indicateurs progresse d’ailleurs en France, à la seule exception de l’intention de consommation qui subit un léger recul (indice 108, -3 points).
L’Italie qui a enregistré une forte érosion depuis un an retrouve une situation nettement plus favorable. Avec un indice de 108 (+4 points), elle atteint son niveau record depuis la création de l’Indice Sofinco-Ipsos. Ce rétablissement est d’abord le résultat du retour de la capacité d’épargne des Italiens qui semblait avoir disparu depuis la crise financière de l’année dernière (9% des Italiens déclarent mettre plus facilement de l’argent de côté par rapport à l’année dernière ; ils étaient 5% en mars dernier).
La situation espagnole apparaît orienté de manière tout aussi positive (Indice 111, +7 points). L’Espagne enregistre sa plus forte progression pour atteindre son niveau record. L’envie de consommer, toujours en très net retrait par rapport à la moyenne européenne, progresse toutefois et devient pour la première fois positive (52% des Espagnols déclarent avoir envie de dépenser contre 47% d'atittudes inverses).
L’exception de cette huitième vague vient d'outre-Rhin. Alors que l’Allemagne avait évité les dégradations de son indice depuis plus d’un an, elle enregistre aujourd’hui la baisse la plus importante (Indice 107, -3 points). Si cette dégradation est identifiée sur l’ensemble des indicateurs, elle est en particulier la conséquence du retour d’une inquiétude majoritaire à l’égard de la situation économique du pays : 49% des allemands se déclarent pessimistes (+5 points) contre 47% optimistes. Cette inquiétude domine nettement auprès des femmes (52%), des Allemands les plus âgés (52% auprès des plus de 45ans) ainsi qu’auprès des foyers les plus défavorisés (57%). Aussi l’optimisme à l’égard de l’évolution de leur situation personnelle diminue : 63% se déclarent optimistes, ils étaient 67% en mars dernier.
Globalement, deux mois après le début du conflit des Balkans, le climat économique des principaux pays européens semble avoir été épargné en particulier en Espagne et en Grande Bretagne ou les intentions de consommation progressent fortement (respectivement indice 101, +9 points et 122, +5 points). A rebours de leurs homologues européens, les Français font état d’un léger recul de leur intention de consommation (indice 108, -3 points). L’ensemble des secteurs testés subissent une légère dégradation par rapport à la même période de l’année dernière. Les plus fortes baissent d’intention d’achat sont identifiées sur : la TV / Vidéo / Magnétoscope (8%, -4 points), les voyages (12% déclarent avoir l’intention dans acheter dans les trois mois, -2 points par rapport à mai 98), l’automobile (9% contre –2 points par rapport à l’année dernière) et sur les ordinateurs domestiques (6%, -2 points). Le mobilier pour le logement (21%, sans changement) et l’immobilier (7%, +1 point) sont épargnés.