La consommation se stabilise en Europe

La baisse de l’Indice européen de la consommation Sofinco-Ipsos identifiée en novembre 1998 ne se confirme pas. En gagnant 1 point (110), il se situe à un niveau supérieur à celui de février 1998 (107) tout en restant cependant inférieur à son niveau record de mai 1998 (111). Cette stabilité de l’indice s’explique avant tout par une amélioration de la situation en Grande Bretagne (119, +1 point par rapport à novembre dernier), en France (109, +2 points) et aux Pays- Bas (122, +6 points) après avoir enregistré les baisses les plus importantes lors de la vague précédente (respectivement –7 points, -4 points et –8 points). L’indice allemand poursuit sa progression de manière plus modérée (110, +1 point), accompagné de l’indice belge (108, +7 points). A l’inverse, l’Espagne (104, -1 point) et l’Italie ( 104, -2 points) enregistrent, pour la deuxième vague consécutive, un léger recul, suivi de l’indice portugais (94, -3 points) toujours en dernière position.

Analysé au niveau européen, l’indice reste fortement structuré par des effets de génération et de niveaux de revenus. Cependant, il se stabilise chez les personnes les plus âgées, en net retrait lors de la vague de novembre dernier (indice 102, +2 points). Celui-ci reste cependant nettement inférieur à celui des consommateurs les plus jeunes (indice 117 auprès des 15-24 ans, sans changement). L’indice observé auprès des revenus modestes (99, sans changement) reste toujours inférieur à la moyenne. Parallèlement, l’indice enregistré auprès des femmes progresse de 2 points (105), mais reste encore en net retrait par rapport à celui des hommes (115, sans changement).

L’ANALYSE DES INDICES NATIONAUX

Au-delà de l’indice global, une analyse détaillée des différents résultats nationaux confirme les spécificités de chacun des pays étudiés.

Après une forte baisse constatée en novembre dernier, l’indice britannique se stabilise (119, +1 point), sans atteindre le niveau de l’année dernière (122 en février 1998). Tout se passe comme si les Anglais avaient perdu leur appétit de consommation. La confiance économique (119, +4 points) se rétablit, le potentiel de consommation atteint son niveau record (144, +16 points). A l’opposé, l’envie de consommation poursuit son recul et atteint son niveau le plus bas (96, -4 points), de même que l’intention de consommation (117, -5 points).

Chiffres clés :

• 38% des Britanniques déclarent ne pas avoir envie de dépenser, ils étaient 29% en mai 1998
• 60% des Britanniques consacreraient des revenus supplémentaires hypothétiques en priorité à mettre de l’argent de coté

L’indice de confiance économique (106, +4 points) atteint son niveau record. Il reste cependant toujours au dernier rang du classement européen. Parallèlement, l’indice du potentiel de consommation (104, +1 point) et l’indice d’intention de consommation (111, +3 points) progressent. A l’opposé, l’envie de consommation reste stable (115, sans changement).Cette stabilité de l’envie de consommer est le résultat d’un contraste important de génération : les plus jeunes déclarent en large majorité avoir envie de consommer (66% chez les 15-24 ans et 59% chez les 25-34 ans), et s’opposent en cela aux plus âgés : seulement 18% des plus de 65 ans ont envie de consommer.La propension des Français à épargner reste très importante : dans l’hypothèse d’une augmentation de revenu de l’ordre de 10%, une majorité des Français (54%) consacreraient ces revenus supplémentaires à mettre de l’argent de côté.

Chiffres clés :

• 50% des Français se déclarent optimistes par rapport à la situation économique de leur pays, ils étaient 39% en février 1998
• 43% des Français mettent de l’argent de côté pour faire face aux imprévus.

L’indice allemand qui avait connu des progressions importantes lors des deux précédentes vagues se stabilise ( 110, +1 point). Il connaît même un léger recul auprès de la population masculine (113, -4 points), des tranches d’âges moyennes (105, -2 points, chez les personnes âgées de 45 à 54 ans) et auprès des foyers les plus aisés (125, -2 points).A l’exception de l’indice de confiance économique, qui poursuit sa progression pour battre un nouveau record (119, + 4 points), l’ensemble des autres indicateurs allemands se stabilisent ou diminuent, en particulier l’envie de consommation (indice 106, -2 points).

Chiffres clés :

• Pour la première fois, les Allemands se déclarent majoritairement (52%) optimistes à l’égard de la situation économique de leur pays
• Près du tiers des Allemands (32%) déclarent ne pas avoir envie de consommer.

La tendance à la baisse déjà observée en novembre dernier se confirme. L’indice italien perd une place, à égalité avec l’indice espagnol. Il arrive en avant dernière position du classement européen. A l’exception de l’envie de consommer qui progresse (indice 119, +2 points), l’ensemble des autres indicateurs sont en retrait, en particulier le potentiel de consommation (indice 89, -6 points)

Chiffres clés :

• Le pessimisme des Italiens se confirme : une majorité (54%) se déclarent pessimistes à l’égard de la situation économique du pays.
• 78% des Italiens déclarent ne pas avoir les moyens de dépenser, ils étaient 74% en novembre dernier.

L’indice espagnol subit sa deuxième baisse consécutive. Si la confiance économique poursuit sa progression (122, +1 point), l’envie de consommation reste toujours en très net retrait par rapport à la moyenne européenne (indice 71 contre 105). L’indice d’envie de consommation reste particulièrement faible chez les classes d’âges élevées (indice 52 chez les plus de 45 ans). A l’opposé il progresse chez les plus jeunes où il atteint son niveau record (indice 101). Logiquement, l’intention de consommation perd 4 points et le potentiel de consommation progresse (132, +2 points).

Chiffres clés :

• Près des deux-tiers des Espagnols (64%) se déclarent optimistes à l’égard de l’évolution de leur propre niveau de vie.
• 67% des espagnols ont l’intention de ne réaliser aucun achat (parmi les produits testés) dans les trois prochains mois.

L’indice de la consommation Belge atteint son niveau record depuis sa création (108, +7 points) et devance aujourd’hui les indices espagnol, italien et portugais.Cette situation est due en particulier à la forte progression de la confiance économique (121, +12 points) et du potentiel de consommation (122, +18 points). En revanche, l’intention de consommation ne suit pas cette tendance (90, -2 points).

Chiffres clés :

• 63% des Belges se déclarent optimistes à l’égard de l’évolution de leur niveau de vie et du pouvoir d’achat de leur foyer, ils étaient 52% en novembre dernier.
• 68% des Belges consacreraient une hypothétique hausse de revenus à mettre de l’argent de côté.

C’est grâce à une forte progression des intentions de consommation (106, +21 points) et du potentiel de consommation (147, +4 points) que l’indice global retrouve la première place du classement européen. A l’opposé, la confiance économique recule (133, -8 points) de même que l’envie de consommation (110, -2 points).

Chiffres clés :

• Record des intentions de consommation, 34% des Néerlandais ont l’intention d’acheter durant les trois prochains mois au moins un produit testé, 23% ont l’intention d’en acheter plusieurs.
• 46% des Néerlandais mettent de l’argent de côté pour faire face au imprévus, ils étaient 56% en novembre dernier.

La confiance économique en forte baisse lors de la vague précédente se rétablit et atteint un niveau record (113, +13 points). A l’opposé, l’intention de consommation se dégrade fortement (indice 74, -17 points), de manière particulièrement nette chez les personnes les plus jeunes (indice 74 auprès des moins de 45 ans, -24 points).

Chiffres clés :

• 82% des Portugais ont l’intention de ne réaliser aucun achat (de produits testés) dans les trois prochains mois.
• 88 % des Portugais déclarent avoir envie de consommer mais ne pas en avoir toujours les moyens.

LES EUROPEENS ET LE CREDIT A LA CONSOMMATION

La France (22%) arrive en février 1999 en première position du classement des pays ayant eu recours à un crédit à la consommation : elle devance aujourd’hui la Grande Bretagne (19%, -3 points), l’Espagne (17%, -2 points) et l’Allemagne (15%, -1 point). L’Italie, la Belgique et les Pays-Bas (12%, à égalité) ainsi que le Portugal (11%) arrivent toujours en retrait.

En terme de prévision, La France reste le pays où l’intention de recours au crédit dans les 12 prochains mois est la plus élevée (12% contre 7% au niveau européen).

Pour l’ensemble des pays européens, le recours au crédit à la consommation se fait avant tout pour un achat précis (64% au niveau européen).En raison du recul des différents indices que nous avons constaté précédemment, plus d’un Allemand sur cinq a eu recours au crédit à la consommation pour faire face à une dépense imprévue (21%, +6 points), mais aussi 13% en ont eu besoin pour faire face à des difficultés de trésorerie.