La cote de popularité de Chirac s’envole

Le baromètre Ipsos-le Point de janvier 1999 indique une forte hausse de la popularité du président de la République ainsi que du Premier ministre. Elle révèle aussi l’amélioration de la cote de Jean-Pierre Chevènement et de Philippe Séguin.

En ce début d’année 1999, la cote de popularité de Jacques Chirac s’envole. Le dernier baromètre Ipsos-le Point révèle que l’action du président de la République est appréciée par trois Français sur quatre. Le chef de l’Etat gagne sept points d’opinions favorables en un mois. Cette progression est particulièrement accentuée auprès des jeunes et des ouvriers. Les divers messages émis par Chirac à l’occasion des vœux de la nouvelle année – notamment l’accent mis sur le problème de l’insécurité – ont visiblement été bien perçus par l’opinion. L’élu de 1995 retrouve derrière lui la quasi-unanimité de l’électorat de droite. Il n’est pas considéré pour autant comme le simple chef de file de l’opposition : l’action présidentielle est appréciée par la majorité des sympathisants de gauche et même du Front national.

Cette aura élyséenne ne nuit pas à l’hôte de Matignon. Lionel Jospin connaît, lui aussi, un bon début d’année. L’action du Premier ministre plaît à deux Français sur trois. Les opinions positives grimpent de huit points en un mois. A nouveau, la cote du chef du gouvernement évolue parallèlement à celle du président de la République. La popularité de Jospin progresse surtout dans l’électorat de droite. Les deux têtes de l’exécutif bénéficient d’une image consensuelle que la tension récente de la cohabitation n’a pas encore affectée.

La percée de Jean-Pierre Chevènement est le phénomène le plus notable du palmarès des leaders politiques. De retour sur scène après un grave accident de santé, le ministre de l’Intérieur fait aujourd’hui figure de personnalité la plus populaire tout juste derrière Bernard Kouchner. L’image de Chevènement se renforce parmi les sondés sans sympathie partisane, les plus sensibles à la dimension émotive du " miracle républicain ", ainsi que chez les proches du Front national.

On remarque aussi la progression de la cote de popularité de Philippe Séguin qui gagne cinq points d’opinions positives en un mois. L’action du président du RPR est désormais appréciée par une moitié des personnes interrogées. Personnalité la plus populaire de l’opposition, Séguin gagne d’abord du terrain dans l’électorat de droite où son solde de popularité bondit de +48 à +71. Il satisfait les trois-quarts des sympathisants RPR mais aussi UDF. Séguin consolide ses positions dans les tranches de revenu les plus élevées. Tout ceci fait du président du RPR la tête " naturelle " d’une liste d’union RPR-UDF-Démocratie libérale. Ce schéma est voulu par plus des trois-quarts des sympathisants RPR et UDF. Ceci n’empêche pourtant pas une majorité absolue (53%) d’électeurs proches de l’UDF de souhaiter que cette formation " présente sa propre liste aux prochaines élections européennes "…

L’annonce par Charles Pasqua de son intention de présenter une liste " anti-Amsterdam " aux élections européennes rencontre un certain écho dans l’opinion. Cette initiative est approuvée par 50% des sympathisants RPR et même par 48% de ceux de l’UDF. La cote du sénateur des Hauts-de-Seine devient positive. Elle s’améliore particulièrement parmi les agriculteurs, les ouvriers et les employés. Les positions de défense de l’identité nationale affirmées par Pasqua plaisent à une fraction des couches populaires. Malgré la condamnation de son attitude par la direction du mouvement, il conserve un solde de popularité nettement positif chez les sympathisants du RPR (+39 contre +40 le mois précédent). La cote de Pasqua s’améliore chez les personnes proches du FN... et du PC.

Relevons encore l’impopularité croissante du médiatique Daniel Cohn-Bendit. La future tête de liste écologiste aux élections européennes, il est vrai critiquée par certains milieux, voit son solde de popularité passer, en un mois, de –13 à –17. Le supporters de l’ancien leader de mai 1968 sont proportionnellement plus nombreux chez les femmes, la tranche d’âge de 25 à 34 ans ainsi que parmi les cadres supérieurs et les employés.

Terminons par l’examen du profil des chefs ennemis de l’extrême-droite. Globalement, Bruno Mégret est sensiblement moins impopulaire que Jean-Marie Le Pen. Les deux leaders ont les mêmes zones de force sociologiques : les 25-34 ans, les ouvriers et les employés. Mégret devance cependant nettement Le Pen dans la tranche des revenus les plus faibles (respectivement –46 et –67). Après un moment de flottement, le président du FN effectue néanmoins un rétablissement spectaculaire parmi les sympathisants du Front : de +24 à +56. Mais son adversaire de Vitrolles parvient, malgré son excommunication, à garder un capital de sympathie presque équivalent dans cet électorat en grimpant de +37 à +55. Au vu de ces cotes de popularité, l’issue du match opposant lepénistes et mégrétistes demeure incertaine.

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