La crise impacte le budget vacances des Européens, moins les intentions de départ

Ipsos a réalisé pour le compte d’Europ Assistance, du 16 février au 27 mars 2009, une enquête auprès d’un échantillon de 3.500 Européens (Français, Allemands, Britanniques, Italiens, Espagnols, Belges et Autrichiens). Cette enquête de référence vise à estimer chaque année les intentions de départ des ressortissants des pays concernés, leurs motivations, les destinations et les types de séjours privilégiés. Cette année, des questions visant à déterminer l’impact de la crise sur la manière dont les Européens envisagent leurs vacances d’été 2009 ont été posées : les effets de la crise se lisent dans le niveau d’intentions de départ, le budget consacré aux vacances et le choix des formules de vacances.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Intentions de départ : Les deux tiers des Européens ont l’intention de partir en vacances cet été*

Les deux tiers des Européens (64%, soit une baisse de 3 points par rapport à 2008) partiront cet été. La légère érosion constatée concerne exclusivement les intentions de départs pluriels : 21% des Européens (-3 points) ont l’intention de partir plusieurs fois.
C’est en Italie que la déclaration d’intentions de départ est la plus importante (76%, -1 point). La France est le seul pays dans lequel les intentions de départ sont en recul (66%, -8 points). Ce recul est lié à une forte baisse des intentions de départs pluriels (15%, -17 points), que la hausse des intentions de départs uniques (51%, + 9 points) ne compense pas. La Belgique (64%, +1 point) et le Royaume-Uni (64%, -3 points) sont ensuite au même niveau et dans la moyenne, devant l’Autriche (62%, stable) et l’Espagne (61%, -4 points). En dernière position, l’Allemagne (56%, - 1 point), demeure comme en 2008 et en 2007 le pays dans lequel la déclaration d’intentions de départ est la moins forte.
Cette intention de départ, mesurée pour les seuls Français les 15 et 16 mai derniers, confirme l’érosion constatée : seuls 56% des Français déclarent, à cette date, « avoir l’intention de partir en vacances cet été » : 16% plusieurs fois, 40% une seule fois. Le pronostic de départ continue donc clairement de se détériorer.

Un « budget-vacances » qui pâtit des arbitrages faits par les Européens dans le contexte de crise actuel

Le budget consacré par les Européens à leurs vacances sera de 2.066 € en moyenne par foyer, en baisse d’environ 200€ par rapport aux années précédentes (moyenne de 2.206 € par foyer en 2008, 2 235 € en 2006). Excepté la Belgique, dont le « budget-vacances » reste stable à 2 228 €, tous les pays enregistrent une baisse du budget moyen. Particulièrement touchés, les Britanniques (2 230 €, 354 €) passent du coup derrière les Autrichiens (2 333 €, -93 €). La France est nettement plus loin (1 822 €, -112 €). Une actualisation de ce chiffre réalisée mi-mai annonce d’ailleurs en France un budget encore plus bas (1717€) . Rappelons tout de même pour relativiser ces différences que le « budget-vacances » est tributaire de la destination choisie : dans les pays où la proportion de personnes déclarant faire du tourisme dans leur propre pays est importante (France, Espagne, Italie), le budget est logiquement moins élevé.

L’enquête montre par ailleurs que les deux tiers des Français déclarant partir en vacances (61%) considèrent que la « crise économique actuelle » va les obliger « à faire des économies » dans leurs dépenses de tous les jours, « en prévision de leurs vacances d’été ». Les loisirs et les sorties seront les premières « victimes » de ces arbitrages (53%), devant l’habillement (29%)**.

Formules de vacances : une préférence pour une organisation autonome de ses vacances

En ce qui concerne l’organisation des séjours, la tendance observée en 2008 au profit d’une plus grande autonomie des vacanciers se renforce puisque la majorité des Européens (70%, +5 points) déclarent organiser eux-mêmes leur voyage, en achetant des prestations séparées, contre 28% (-1 point) qui achèteront un forfait tout compris, comprenant le transport et l’hébergement. Le choix de l’autonomie augmente fortement au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie. Ces pays se rapprochent ainsi de la France et de l’Autriche, pays qui, comme l’année dernière, sont les plus concernés par cette prédilection pour l’achat autonome de prestations séparées (France : 78%, +5 points ; Autriche : 74%, +2 points). A l’inverse, les Belges (34%, stable) les Britanniques (32%, -5 points) et les Italiens (33%, -1 point) sont plus enclins que la moyenne à choisir l’achat d’un forfait tout compris.

* On définit les « vacanciers » comme des personnes déclarant avoir l’intention de passer au moins une fois, entre juin et septembre 2009 inclus, plus de quatre nuits consécutives en dehors de leur foyer, pour des raisons autres que professionnelles.

** Mesure réalisée les 15 et 16 mai derniers auprès des Français uniquement.


Fiche technique :

Cette enquête a été conduite par téléphone, au domicile des personnes interrogées et selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage, après stratification par région et par taille d’agglomération).

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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