La crise : un impact très différent d’une entreprise à l’autre

Si l'optimisme est majoritaire, la consultation des patrons de petites et moyennes entreprises, réalisée par Ipsos pour la CGPME, montre que l'impact de la crise est très différent d'un secteur à l'autre. Le BTP semble mieux résister, alors que le secteur industriel paraît très affaibli.

Auteur(s)
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
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La crise : un impact très différent d’une entreprise à l’autre

55 % des dirigeants considèrent qu’ils résistent à la crise, leur activité étant stable ou en augmentation pour 12 % d’entre eux. 

Parmi les 45 % qui rencontrent aujourd’hui des difficultés, 31 % font face à un ralentissement sans menace pour la continuité de leur société, alors que 14 % craignent pour la survie de leur entreprise.

Le secteur industriel est très affaibli alors que le BTP semble mieux résister

L’enquête montre que tous les secteurs d’activité sont désormais touchés. Les TPE, comme les PME, souffrent, mais ce sont toutefois les PME du secteur industriel et les PME de 10 à 249 salariés qui semblent les plus affectées ; plus de deux dirigeants dans le secteur de l’industrie sur dix (21 %) estiment la survie de leur entreprise menacée. Au total, 53 % d’entre eux rencontrent des difficultés. De même, 54 % des patrons de PME de 50 à 199 salariés et 65 % de 200 à 249 sont confrontés à une baisse d’activité.

A l’opposé, 55 % des dirigeants de PME de 250 à 499 salariés affirment réussir à maintenir leur niveau d’activité, et 54 % pour les PME du secteur construction/BTP.

Des difficultés d’ordre commercial : baisse du carnet de commandes et perte de clients

La baisse du carnet de commandes (citée par 31 %) et la perte de certains clients (30 %) arrivent en tête des difficultés avouées. Viennent en troisième position, les pressions des acheteurs (20 %). Lindustrie est encore une fois la plus touchée, surtout par la baisse du carnet de commandes (48 %). Seuls 10 % des chefs d’entreprise diagnostiquent des difficultés avec leurs banques pour le financement quotidien de leur activité et 9 % des difficultés pour financer leurs investissements.

La majorité des dirigeants de PME pensent conserver leurs effectifs (72 %) 

Toutefois, près d’un patron de PME sur cinq (17 %) prévoit de diminuer ses effectifs en 2009. Ce chiffre monte à 21 % pour le secteur industriel.
Les patrons de PME de 200 à 249 salariés se montrent encore une fois les plus pessimistes : 38 % tablent sur une baisse de leurs effectifs. Pour les PME qui rencontrent un ralentissement de leur activité, cette baisse est plus modérée (19%).
Une petite majorité des patrons de PME envisagent de maintenir leurs investissements (53 %).
Un entrepreneur sur quatre (26 %) atteste qu’il diminuera ses investissements. A noter que 18 % des entrepreneurs pensent que leurs coûts d’achat vont augmenter.
28 % des patrons déclarent que leur rémunération sera revue à la baisse. C’est encore plus le cas dans les secteurs de l’industrie (37 %) et des services (31 %).

Les opportunités de croissance externe sont peu envisagées

69 % des chefs d’entreprise ne perçoivent pas d’opportunités de croissance externe en 2009. Les plus pessimistes sont les patrons de PME comptant entre 50 et 199 salariés ainsi que le secteur du commerce (75 %). Inversement, 31 % des dirigeants d’industrie et 27 % des dirigeants du secteur des services envisagent une croissance externe.

Selon Jacky Lintignat, Directeur Général de KPMG, « Les résultats de cette étude indiquent que plus de la majorité  des PME résistent à la crise. Toutefois, il s’avère que les plus grandes PME (de 250 à 500 salariés), celles dont l’endettement est le moteur de la croissance, sont les plus fragiles. Cependant, la première difficulté des PME est le niveau de leur carnet de commandes. Cela explique que les dirigeants de PME se recentrent sur leurs fondamentaux, c’est-à-dire le renforcement de la prospection commerciale et la sécurisation de leur portefeuille client pour faire face aux difficultés.»

Jean-François Roubaud, Président de la CGPME,  conclut  « Les chiffres que nous lisons dans cette enquête reflètent l’inquiétude exprimée sur le terrain par nos PME industrielles. 21% des PME de ce secteur craignent pour la survie de leur entreprise. Il est à cet égard, et dans le contexte actuel, particulièrement frappant d’observer que près d’un tiers des chefs d’entreprises de PME envisagent de baisser leur rémunération !
Au-delà des soucis commerciaux cités en premier par les PME dans cette enquête, les difficultés à recruter du personnel demeurent un problème structurel important de notre économie. On sait combien coûte le traitement social du chômage, il serait bien de savoir combien coûte à notre économie l’inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi.
Sur la question de l’emploi, il est important de rappeler ce que la CGPME souligne depuis des années ; dans les TPE et PME, l’emploi est la dernière des variables d’ajustement. Les patrons ne se séparent qu’en dernier recours de leurs salariés. »

Faire face et préparer la sorte de la crise, telle est la préoccupation de l’ensemble des participants à Planète PME. Sur cet objectif partagé et à partir des résultats de la consultation nationale, la séance plénière propose une réflexion concrète sur les solutions à développer pour faire face au bouleversement de l’économie mondiale : financement, internationalisation, politique de l’emploi des PME.Moment privilégié de Planète PME, la séance plénière réunit les personnalités économiques et politiques autour des patrons de PME.

 


Fiche technique :

Etude réalisée par Ipsos auprès d’un échantillon représentatif de 804 dirigeants de PME (de 1 à 500 salariés), interrogés par téléphone du 3 au 10 avril 2009. L’échantillon a été raisonné en termes de secteur d’activité et de taille d’entreprise. Les résultats tiennent compte du poids réel de chaque secteur et taille d’entreprise.

Auteur(s)
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs

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