La mondialisation divise les Français

Si globalement, les Français voient dans la mondialisation plus d'inconvénients que d'avantages, l'enquête réalisée par Ipsos pour BFM et le Journal Du Dimanche montre que cette question clive l'opinion. Les partisans de la mondialisation se recrutent surtout chez les plus jeunes et dans les catégories socioprofessionnelles supérieures.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Aujourd'hui, 45% des Français estiment que "la mondialisation comporte pour la France plus d'inconvénients que d'avantages", contre 34% d'avis contraires ; un peu plus d'une personne sur dix pensent qu'avantages et inconvénients s'équilibrent (12%), et 9% préfèrent ne pas se prononcer. Ces résultats d'ensemble ne doivent cependant pas masquer les fortes disparités de jugements entre les différentes catégories de personnes interrogées.
Le discours anti-mondialisation semble finalement rencontrer moins d'écho chez les jeunes (47% jugent que la mondialisation comporte plus d'avantages que d'inconvénients, contre 30% d'avis contraires) que chez les plus de 35 ans (52% donnent la prime aux inconvénients, contre 28% aux avantages).

De toutes les catégories socioprofessionnelles, seuls les cadres supérieurs sont une nette majorité à estimer que les avantages de la mondialisation l'emportent sur les inconvénients (51 contre 36%). A contrario, le rejet est nettement marqué chez les agriculteurs (55% y voient plus d'inconvénients, contre seulement 16% de jugements opposés) et les ouvriers (58 contre 27%), ces deux PCS étant par leur nature davantage exposées aux effets pervers d'une mise en concurrence internationale des biens ou des facteurs de production.

Le détail des résultats selon la proximité partisane des répondants ne laisse pas apparaître de gros écarts de perception entre sympathisants de droite et proches de la gauche plurielle (les inconvénients prennent le pas sur les avantages pour une faible majorité des personnes interrogées dans chaque camp). On constate pourtant que les disparités de jugements au sein au sein de la gauche plurielle sont assez marquées. Les inconvénients de la mondialisation l'emportent très largement pour les proches de l'extrême gauche ou l'électorat communiste, et pour une plus faible majorité des sympathisants Verts. En revanche, les avis sont plus partagés chez les sympathisants socialistes, dont une majorité relative estime les bénéfices supérieurs aux préjudices (40% contre 38% de jugement contraire).

Ipsos a par ailleurs demandé aux Français leur avis sur l'évolution de la situation économique de la France dans les mois à venir.

Cette question, déjà posée les 21 et 22 septembre, soit quelques jours après les attentats aux Etats-Unis, avait en effet donné des résultats à première vue contradictoires : le choc des évènements du 11 septembre n'avait pas altéré la confiance personnelle de consommateurs qui pronostiquaient pourtant un avenir sombre pour l'économie française. Deux mois plus tard, les rangs des pessimistes se sont considérablement éclaircis : 70% des Français pensaient fin-septembre que "la situation économique française allait se détériorer", contre 49% aujourd'hui, soit vingt points de moins. On est en fait revenu à des niveaux de confiance équivalents à ceux enregistrés avant les attentats. Comme à la fin de l'été, un français sur trois pense à présent que "la situation économique française va s'améliorer". Les plus jeunes et les proches de la gauche plurielle sont sur cette question un peu plus optimistes que les plus de 35 ans et les sympathisants de droite.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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