La nouvelle popularité communiste
Pour la première fois, le numéro un du PCF bénéficie d’une cote de popularité « globalement positive ». Grâce aux classes moyennes.
Robert Hue aime les sondages, et ceux-ci le lui rendent bien. Dans la dernière enquête IPSOS-le Point, le dirigeant communiste réalise la performance de rassembler, sur son nom, plus d’opinions favorables que défavorables. Un phénomène impressionnant si l’on se rappelle que son prédécesseur, Georges Marchais, avait plongé, lors des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, dans des abîmes d’impopularité.
Visiblement, la stratégie de la « mutation » hardiment conduite par Hue lui permet d’avoir une bonne image dans l’opinion. Sa popularité est d’ailleurs assez personnelle puis les attitudes positives envers le PCF sont inférieures de dix points à celles qui concernent son leader. Il n’en demeure pas moins que le parti de la place du Colonel-Fabien, dont la survie après la chute du mur de Berlin n’était pas évidente, occupe aujourd’hui un espace non négligeable dans le paysage politique français. Si le PCF a nettement moins d’électeurs que le FN, il bénéficie d’une sympathie dans l’opinion sans commune mesure avec l’isolement dont est victime la formation d’extrême-droite.
La nouvelle popularité communiste écarte le PCF de sa base sociologique traditionnelle. L’ancien « parti de la classe ouvrière » devient de plus en plus inter-classiste. La cote de popularité de Hue est maximale chez les professions intermédiaires : 52% d’opinions favorables. Elle est sensiblement moins élevée chez les ouvriers (48%). Et l’on remarque que le dirigeant communiste réalise un score étonnamment équilibré dans la catégorie des cadres supérieurs : 44% d’opinions positives contre 46% de négatives. De même, est-il plus populaire dans la tranche des revenus « moyens-inférieurs », avec un score toute à fait honorable chez les «moyens-supérieurs ». Décidément, le «communisme » ne fait plus grand peur aux classes aisées.