La perception par le grand public des loisirs créatifs

Selon une enquête Ipsos pour Loisirs et Créations, une large majorité de personnes interrogées déclarent pratiquer une activité de loisirs créatifs. Ceux-ci concernent d’abord les femmes. La demande de magasins spécialisés dans ce domaine semble forte.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Près des deux-tiers des Français (62 %) pratiquent une activité de loisirs créatifs au moins, parmi les dix-sept proposées. Seuls 38% déclarent n’en pratiquer aucune. Sans doute ces chiffres sont-ils partiellement surévalués par le fait que certains loisirs créatifs s’apparentent parfois à des tâches ménagères ou à l’entretien du logement (couture, tapisserie…) ; sans doute certaines de ces pratiques ne sont-elles effectuées qu’à des titres très occasionnels. Il n’en reste pas moins qu’à de tels niveaux, les loisirs créatifs constituent une réalité incontournable des pratiques des Français.

En tête du palmarès des loisirs créatifs pratiqués, on retrouve essentiellement des activités à dominante très féminines : la couture (51% des femmes), la tapisserie (23%), le tricot (35%), la décoration florale (20% des femmes, 6% des hommes), la broderie (23% des femmes), le crochet (20%). Le dessin vient toutefois s’intercaler au sein de ces activités, en seconde position, pratiqué par 22% des hommes et 18% des femmes.

En dehors du dessin, les " Beaux Arts " touchent des minorités non négligeables de la population : la peinture classique ou moderne, 9% (7% des hommes, 10% des femmes) ; l’encadrement, 10% ; la peinture décorative, 7% ; la sculpture, 3%. Les activités manuelles liées à la fête ne sont pas négligées et concernent aujourd’hui 11% de la population (6% des hommes et 15% des femmes).

Les loisirs de création constituent une pratique qui reste plus féminine que masculine : si 62% de la population pratique au moins une activité, c’est le cas de 76% des femmes, contre 47% des hommes. Par ailleurs, les hommes sont à dominante " monoactivité " (22% en pratiquent une, 11% deux, 14% trois ou plus), tandis que les femmes sont marquée par la pluralité des pratiques : 42% d’entre elles ont en effet trois activités ou plus.

On constate une grande variabilité du temps consacré à ces pratiques. par ceux qui les pratiquent, soit environ – toujours en valeur moyenne – une demi-heure par semaine. Cette moyenne ne doit cependant pas masquer une très grande variabilité des temps consacrés: avec moins de 4 heures par mois, un tiers de la population (33%) doit être considéré comme des pratiquants " très occasionnels ". 13% pratiquent entre 5 et 9 heures par mois ; 14% entre 10 et 19 heures. A raison de 20 heures et au-delà par mois, on est dans des niveaux de pratique qu’on peut qualifier " d’assidues " et qui concernent 20% des pratiquants.

Le temps moyen est un peu plus élevé chez les femmes (17 heures contre 13 heures pour les hommes), les retraités (18 heures), en Ile-de-France (19 heures) et dans les foyers de deux enfants ou plus (18 heures). Logiquement, le temps consacré est d’autant plus important que le nombre d’activité est important : 7 heures pour un loisir pratiqué, 13 heures pour deux, 22 heures à partir de 3 loisirs créatifs.

Une majorité de " pratiquants " (61 %) considère qu’elle consacre le temps souhaité à ces activité, plus d’un tiers d’entre eux estimant néanmoins qu’il souhaiterait disposer de plus de temps. De façon frappante, on ne relève pas à ce titre de différences marquées selon le temps effectif consacré aux activités. En revanche, plus on pratique un grand nombre d’activités, et plus on souhaiterait pouvoir y consacrer davantage de temps. Il en va de même pour les personnes ayant des enfants et pour les catégories d’âge comprises entre 25 à 45 ans – les plus actives professionnellement -.

44 % des pratiquants ne répondent pas à la question sur le budget qu’ils consacrent aux loisirs créatifs : cette difficulté à pouvoir donner une somme est sans doute liée à des niveaux de pratique très occasionnelles. On peut dès lors faire l’hypothèse que les réponses fournies correspondent à une population plus " pratiquante " que la moyenne, produisant un budget moyen sans doute surévalué. Le budget moyen obtenu est de 400 F par mois environ. Il s’élève notablement lorsqu’il y a des enfants dans le foyer et lorsque les interviewés pratiquent plusieurs activités.

La quasi totalité des pratiquants (95%) se livrent à leur activité chez eux. 88% déclarent qu’il leur arrive de pratiquer seul. Cependant 40% déclarent qu’il leur arrive de pratiquer en famille et 32% entre amis. Par ailleurs 14% pratiquent parfois dans un atelier et 11% dans le cadre de cours, soit des proportions qui, si elles sont minoritaires, n’en sont pas moins non négligeables.

Aucune des raisons proposées ne se dégage de façon manifeste pour expliquer la pratique des activités : décorer son logement est une raison jugée très importante ou importante par 79% des interviewés ; créer, par 78% ; faire des cadeaux, par 75% ; s’occuper ou passer le temps par 74%. Initier ses enfants est perçu comme important par 65% de l’ensemble des pratiquants, mais 75% de ceux qui ont un enfant et 83% de ceux qui en ont deux.

Le manque de temps et le manque d’envie sont les deux raisons le plus souvent avancées pour expliquer la non-pratique de loisirs créatifs. Le fait de " ne pas se sentir doué " arrive en troisième position, mais loin derrière les deux premiers freins évoqués. En revanche, des éléments tels que le prix du matériel, la difficulté attribuée à ces pratiques (technique difficile à acquérir, sentiment de ne pas être doué, gêne devant les vendeurs) ou l’absence de points de vente près de chez soi sont très majoritairement perçus comme des freins peu ou pas du tout importants

Preuve significative de l’intérêt de certains des " non pratiquants " pour les loisirs créatifs, le manque de temps est notamment invoqué par les personnes qui déclarent qu’elles aimeraient vraiment pouvoir pratiquer une activité de loisirs créatifs. Plus de la moitié des " non pratiquants " (58%) n’a pas envie de pratiquer une activité de loisir créatif. 31% pourraient éventuellement le faire si l’occasion s’en présentait. Seulement 9 % des " non-pratiquants " déclarent qu’ils aimeraient vraiment pouvoir en pratiquer une.

La miniature et la maquette, la peinture classique, le dessin et la sculpture sont les activités perçues comme les plus attractives aux yeux des " non-pratiquants " loin devant les autres. Toutefois, les réponses des " non-pratiquants " les plus motivés (ceux qui souhaiteraient vraiment pouvoir en pratiquer) laissent apparaître une hiérarchie légèrement différente : la peinture classique (citée par près de 30 % d’entre eux) est l’activité la plus attractive devant le dessin, la miniature, la sculpture mais aussi le modelage/moulage, l’encadrement et la céramique.

Des vendeurs sachant conseiller les débutants sont, dans l’hypothèse où l’on s’initierait à l’une de ces activités, jugés comme le critère le plus important par les " non pratiquants (37% le jugent très important, 41% important) ; du matériel spécialement adapté aux débutants arrive en seconde position (26% très important, 50% important) ; des magasins regroupant toutes sortes de matériel et d’activité se situent à peu près au même niveau : 26% très important, 50% important. Conseil, adaptation et variété sont donc des éléments jugés très majoritairement importants à tel point que le coût du matériel est considéré comme un peu moins important que les trois autres éléments.

Près d’un tiers des Français (et 39 % des " pratiquants ") se rendrait certainement dans un magasin regroupant toutes ces activités s’il se trouvait près de chez eux, preuve d’une perception positive de ce genre de magasins par une part non négligeable des personnes pratiquant ou souhaitant vraiment pratiquer un loisir créatif. Plus de la majorité des personnes interrogées pense qu’il existe des magasins spécialisés dans les loisirs créatifs.

La notoriété assistée des magasins Loisirs et Création est aujourd’hui de 17 %, sensiblement plus forte chez les pratiquants (20%) que chez les non pratiquants (11%).

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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