La popularité de l'exécutif se stabilise
Après plusieurs mois de recul, la côte de popularité de l’exécutif se stabilise. François Hollande progresse même très légèrement dans la première vague du baromètre Ipsos/Le Point de 2013, même si les opinions négatives à son endroit sont toujours très nettement majoritaires. La popularité de Jean-Marc Ayrault est elle aussi stable en ce début d'année, mettant fin à six mois de baisse consécutifs.
Un peu plus d'un Français sur trois (36%) porte aujourd'hui un jugement favorable sur l'action du chef de l’Etat (+1), contre 58% qui y sont défavorables (-2). Il est trop tôt pour dire si cette petite amélioration tient à l’engagement militaire de la France sur le théâtre malien. On notera simplement qu’il progresse de façon significative auprès des catégories supérieures, en gagnant 3 points chez les cadres avec 43% de jugements positifs et 4 points chez les professions intermédiaires (à 37%).
François Hollande progresse également auprès des sympathisants du Parti socialiste, sans recouvrer les niveaux qui ont suivi son accession à la présidence de la République en 2012 auprès de cette cible. Aujourd’hui, 76% des personnes proches du PS sont favorables à son action (+4) contre 18% qui y sont défavorables (-7). Il suscite toujours une forte hostilité chez les sympathisants de l’UMP qui sont, presque unanimement hostiles à son action (à 90%).
La côte de popularité de Jean-Marc Ayrault est stable, mettant fin à six mois de baisse consécutifs. 33% des Français sont favorables à son action (=), contre 57% de jugements défavorables (-1). Le Premier ministre progresse assez nettement chez les cadres (+7) mais continue de baisser au sein des catégories populaires : -9 points chez les employés et -5 chez les ouvriers. Notons que le président de la République et le Premier ministre n’ont jamais été aussi bas chez les ouvriers (respectivement 62% et 63% d’avis défavorables). Cette fronde des classes laborieuses exprime probablement les doutes qu’elles ont sur la capacité du gouvernement à protéger l’emploi industriel en France.
Si le Président et le Premier ministre se stabilisent, plusieurs ministres voient leur popularité reculer en ce début d’année. C’est le cas notamment de Manuel Valls qui perd de 5 points auprès de l’ensemble des Français. Il garde néanmoins la tête du palmarès des leaders politiques avec 56% d’avis favorables. Laurent Fabius (-3 points) et Arnault Montebourg (-4) font également partie des ministres en baisse dans cette vague. C’est au sein de leurs soutiens traditionnels que les ministres perdent le plus en popularité. Ainsi, Manuel Valls recule de 6 points chez les sympathisants socialistes, Laurent Fabius en perd 6, Arnault Montebourg 7, Najat Vallaud-Belkacem 3, Pierre Moscovici 7 et Michel Sapin 3.
Les deux leaders de l’opposition progressent, mais la crise entre Jean-François Copé et François Fillon pour le contrôle de l’UMP a laissé des marques dans l’opinion. L’ancien Premier ministre gagne 8 points auprès de l’ensemble des Français (avec 45% de jugements positifs) et 10 points auprès des sympathisants de l’UMP (à 66%). Même si cela ne compense pas sa baisse de décembre (-17 auprès des Français et moins -33 à l’UMP), François Fillon semble en mesure de retrouver un capital de sympathie dans l’opinion. La situation est plus délicate pour Jean-François Copé qui, après avoir dévissé de 15 points en décembre, n’en reprend que 3 en janvier. Chez les sympathisants de l’UMP, il conserve une majorité de jugements négatifs (à 58% -4, contre 37%, +3 de jugements positifs).