La Présidentielle 2007 et la droite : Sarkozy encore devant
Un Français sur deux estime que Nicolas Sarkozy "ferait un bon candidat pour donner à la droite le plus de chances possibles de gagner la prochaine élection présidentielle" ; cette impression est partagée par les trois quarts des proches de l'UMP, et les deux tiers des sympathisants UDF. A titre de comparaison, Bertrand Delanoë, en tête sur cette question au banc d'essai des candidats de gauche, n'était soutenu que par un Français sur trois, et moins de la moitié des proches du PS (46%).
La popularité exceptionnelle du Ministre de l'Intérieur fait aujourd'hui de lui le plus sérieux prétendant à l'investiture de la droite pour la présidentielle. Sous l'angle de l'opinion, on serait presque tenté de dire qu'il n'a pas pour l'instant de rival. Il devance les autres leaders de droite sur tous les critères de compétence : Nicolas Sarkozy est le plus souvent cité pour ses capacités à "être attentif aux problèmes des Français" (30%), à "respecter ses engagements de campagne" (36%). Il arrive encore largement en tête lorsqu'on demande aux Français de désigner celui qui serait "le plus capable de changer les choses en France" (42% de citations), ou "qui représente le mieux le renouveau de la droite" (40%).
Les résultats lui sont à peine moins favorables sur les dimensions plus personnelles. Légèrement en retrait par rapport à Jacques Chirac en ce qui concerne "la personnalité la plus attachante" (21% contre 26%), Nicolas Sarkozy est aussi souvent cité que le Président de la République pour la personnalité "la mieux placé pour mettre d'accord toute la droite au second tour" ou "qui semble réunir le plus de qualités pour être Président" (30% de citations chacun). Sur ces deux aspects, Nicolas Sarkozy est même en tête chez les électeurs UDF et UMP. Jacques Chirac ne devance véritablement son ministre que lorsque les Français désignent "celui qui a le plus la stature d'hommes d'Etat" (43% contre 21%). Mais même ce critère est à nuancer : globalement, les Français "ne souhaitent pas que Jacques Chirac soit candidat à un troisième mandat" (63% contre 34% d'avis contraire).
Derrière les deux hommes, seul François Bayrou parvient à tirer son épingle du jeu. Si l'Elysée semble hors de portée, on reconnaît au chef de file de l'UDF un faisceau de qualités qui font de lui un sérieux candidat pour Matignon. "Plus attentif" que Jacques Chirac, "plus attachant" que Nicolas Sarkozy, François Bayrou arrive 5 fois deuxième, sur les neuf critères testés. Encouragé par les sympathisants de l'UDF, il est de plus en plus apprécié à droite, et même au-delà.
La situation semble plus délicate pour Jean-Pierre Raffarin, et presque critique pour Alain Juppé. Même s'il bénéficie du soutien d'environ un Français sur dix, quel que soit la question posée, les Français ont du mal à imaginer Jean-Pierre Raffarin dans un autre rôle que Premier ministre ; et ce d'autant plus qu'il déclare lui-même ne pas avoir d'ambition pour la présidentielle. Quant à Alain Juppé, en retrait sur tous les critères, il semble actuellement hors-jeu ; mais les Français ont été interrogés pendant le déroulement du procès des emplois fictifs du RPR, dont le jugement ne sera rendu que le 30 janvier.
