La vie photographique des Français en 2008

La 7ème édition du Baromètre API/IPSOS, — dévoilée en avant première du Salon de la Photo* —, délivre un instantané des pratiques photographiques individuelles des Français en 2008 en regard des phases de leur vie. Les couples sans enfant et les retraités se montrent des consommateurs avisés qui contribuent fortement au succès actuel du reflex tandis que les femmes plébiscitent la photographie sur papier. Les plus jeunes, lycéens et étudiants, explorent aujourd’hui les pratiques de demain.

Alors que le Salon de la Photo ouvrira ses portes le 13 novembre prochain Porte de Versailles, au moment même où Paris-Photo réunira les collectionneurs du monde entier au Carrousel du Louvre et que le Mois de la Photo à Paris battra le rappel autour d’une centaine d’expositions, l’Association pour la promotion de l’image (API) apporte avec Ipsos Marketing un éclairage sur les pratiques photographiques quotidiennes des Français. Après avoir scruté durant six années l’adoption de la photographie numérique dans les foyers, la septième édition du baromètre API/IPSOS s’intéresse aux usages individuels.

Les pratiques passées au crible

Le baromètre traduit la maturité du grand public vis-à-vis de la culture numérique qu’il s’agisse de taux de possession d’équipement, de fréquence d’usages, de modalités d’échange et de partage des photos, d’impression, d’utilisation d’Internet, ou d’arbitrage vis-à-vis des moyens de prise de vue selon les situations. Un focus sur les femmes permet cette année de cerner les singularités et les différences de comportement entre les pratiques photographiques des deux sexes.

Des pratiques différenciées selon les phases de la vie

Pour la première fois, les pratiques photographiques quotidiennes du public sont détaillées en fonction de huit étapes de la vie (de 15 à 65 ans), sièges de comportements photographiques très différenciés.
Le dynamisme du marché reste porté par la mutation du parc d’appareils vers la photographie numérique et le renouvellement des premiers équipements. Sur un marché dominé à 88 % par les compacts numériques, les reflex font l’objet de toutes les convoitises (voir chiffres du marché ci-après) tandis que les différences d’équipements entre les deux sexes s’estompent graduellement. Le prix et la qualité restent les premiers critères d’achat des amateurs au moment d’acquérir un appareil photo, la marque ayant un poids prépondérant dans le cas d’un reflex pour 57 % des personnes interrogées.
Pour les plus jeunes, lycéens et étudiants, la culture de la prise de vue est assimilée au quotidien, en rupture avec celle des générations précédentes pour lesquelles photographier était un acte rare, compte tenu du coût de l’argentique. Le rôle du téléphone qui endosse une fonction d’échange et de partage est moteur dans cette évolution.
Sans surprise, pour tous les Français, les vacances restent les hauts lieux de la prise de vue et les enfants les meilleurs catalyseurs des pratiques photographiques.

Que font les Français de leurs photos ?

L’hyperstockage reste la règle en 2008, comme durant les précédentes années d’adoption de la photographie numérique. La quasi-totalité des images prises par les Français avec leur appareil numérique (dans une moindre mesure, celles enregistrées avec un téléphone), sont conservées. 47% des photographes les stockeront également sur un disque dur externe et 63% les graveront sur CD ou DVD. En dépit des risques encourus à long terme, ces modes de stockage inspirent majoritairement confiance au grand public. Le stockage des photos en ligne utilisé par 17 % des sondés est perçu avec une certaine défiance par 60 % des consommateurs.
Le baromètre API/IPSOS témoigne de la prise d’autonomie du grand public vis –à-vis de l’impression :
Les atouts de l’impression photo personnelle sont reconnus, notamment, pour sa praticité et sa rapidité : 63 % des personnes interrogées ont utilisé à cette fin leur imprimante durant les six mois précédent l’enquête.
Toutefois, pour des raisons de qualité du résultat et de coût, la majorité des photos à tirer sur papier sont confiées aux professionnels en magasin, traitées sur bornes ou encore envoyées sur les sites de tirage en ligne par plus de la moitié des utilisateurs d’appareils numériques. La réalisation d’albums imprimés compte parmi les services les plus prometteurs (15 % d’intention d’achat chez les personnes interrogées).

Les Françaises et la photographie

On découvre que les femmes, et particulièrement les plus jeunes, ont une préférence marquée pour les tirages professionnels qu’elles apprécient pour leur qualité. Elles se montrent plus volontaires que les hommes dans l’exploitation de leurs images en créant des albums, mettant les photos sous cadres ou en constituant des pêle-mêle. Elles se montrent également plus ouvertes aux services personnalisés désormais proposés par les prestataires pour mieux profiter et partager leurs photos : albums, calendriers, agendas imprimés ou objets photographiques. Elles constituent donc une cible de choix pour les acteurs des services photo.

Les pratiques émergeantes chez les jeunes

Les moins de 25 ans utilisent les moyens qui leur semblent les plus appropriés pour partager leurs photos : clés USB, disques durs externes ou encore mode de connexion sans fil (Bluetooth principalement). 17 % d’entre eux font appel aux sites communautaires (type flick-r, MySpace, Facebook…) en entraînant leurs grand parents dans leurs pratique : une des raisons qui expliquent la notoriété des albums en ligne chez les seniors.
Le mode vidéo constitue pour 28 % des lycéens et 33 % des étudiants, un critère déterminant pour l’achat d’un appareil compact numérique. Près de 20% des lycéens utilisent quotidiennement leur téléphone comme équipement de prise de vue, contre seulement 4 % des parents avec enfants de plus de 6 ans : une culture de la prise de vue qui ouvre d’excellentes perspectives de marché aux industriels de la photo pour les années futures.

(*) Salon de la photo – du 13 au 17 novembre 2008 - Hall 6 - Portes de Versailles. www.lesalondelaphoto.com

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