L’accueil et l’intégration des personnes handicapées dans le milieu professionnel fait consensus dans l'opinion

Quand le handicap n’est plus un handicap dans le milieu professionnel

Les résultats de l’enquête sur la perception des Français vis-à-vis de l’accueil et de l’intégration des personnes handicapées dans le milieu professionnel montrent un consensus fort : quand on leur demande s’ils seraient personnellement prêts à travailler au côté de personnes handicapées, les Français répondent à 92% positivement, 66% d’entre eux déclarant qu’il y seraient « tout à fait » prêts, et 26% qu’ils y seraient « plutôt » prêts. En outre, quand on leur demande si, à leur avis, les Français en général seraient prêts à travailler avec des collaborateurs handicapés, 69% des sondés répondent également favorablement.
La quasi-totalité des sondés exprime par ailleurs des sentiments positifs à l’égard des personnes handicapées, l’envie d’aider et la sympathie étant les plus cités (98% et 95%), suivis par l’admiration (76%) et la compassion (65%). Les sentiments négatifs sont ainsi nettement moins représentés, la gêne étant le plus fréquemment citée (31%), loin devant la contrariété (19%), l’indifférence (11%) ou le rejet (4%). A noter que les jeunes sont les plus nombreux à déclarer éprouver de la compassion (80% des 18-24 ans, soit 15 points de plus par rapport à la moyenne) mais aussi de la gêne (38% des 25-34 ans, soit 7 points de plus par rapport à la moyenne). Pour leur part, les femmes témoignent davantage que les hommes de leur admiration (81% contre 71%), de même que les employés et les ouvriers sont plus nombreux que les cadres supérieurs à se déclarer admiratifs (81% contre 61%).

L’enfer, c’est les autres

Mais au delà de ces taux élevés de réponses positives – qui pourraient amener à conclure que l’intégration professionnelle des personnes handicapées ne connaît pas d’obstacle dans l’opinion, ce sont les écarts entre la représentation de soi et la représentation d’autrui qu’il est intéressant de considérer.
Ainsi les Français se perçoivent eux-mêmes comme plus tolérants qu’autrui à l’égard des personnes handicapées au travail, comme le montre le différentiel de 23 points entre les sondés se déclarant prêts à titre personnel à travailler avec des personnes handicapées (92%) et ceux estimant que les Français dans leur ensemble y seraient disposés (69%). En outre, le taux des sondés choisissant la réponse « tout à fait » prêts est deux fois plus élevé pour soi-même (66%) que pour les Français en général (30%). Enfin, ils sont 27% à estimer que les Français seraient opposés à l’idée de travailler avec une personne handicapée – alors qu’ils ne sont que 6% à le déclarer pour eux-mêmes.
Le décalage est encore plus net sur la question du parrainage des personnes handicapées au travail. Si 94% des actifs déclarent qu’eux-mêmes accepteraient de participer à une telle action, les sondés ne sont plus que 57% à penser que les Français en général s’engageraient à le faire. Dans le détail, on relève que 61% des actifs déclarent qu’eux-mêmes accepteraient « très certainement » de le faire, alors que pour 14% des sondés seulement, les citoyens français dans leur ensemble seraient prêts à assumer « très certainement » ce rôle.