L’achat en direct : un modèle économique qui séduit les Français
L’achat en direct est une pratique largement installée auprès des Français. Vrai succès, qui ne correspond ni à un effet de mode ni à une tendance émergente (parfois imputée aux « bobos »), l’achat en direct est très appréciée dans l’hexagone, pour de multiples raisons dont la création d’une relation humaine génératrice de confiance n’est pas des moindres. Enquête réalisée par Ipsos pour le Crédit Agricole.
Un concept très apprécié par la majorité des Français
En effet, il séduit un grand nombre de consommateurs, on constate d’ailleurs que :
- 87% des Français ont déjà acheté en direct,
- 93% des acheteurs le font au moins une fois dans l’année,
- 38% des acheteurs le font au moins une fois par mois.
L’achat en direct se fait le plus souvent dans les marchés de France (pour 46% des Français) ou bien directement à la ferme (pour 44%, même si cela est moins fréquent).
En revanche, l’achat à distance est encore marginal : seuls 15% des Français l’ont déjà fait, que ce soit via une AMAP (7%), leur Comité d’Entreprise (3%) ou Internet (2% seulement).
D’ailleurs, les Français eux-mêmes n’ont pas conscience de pratiquer ce type d’achat et ne connaissent pas forcément le concept de « circuit court » ou de « vente directe » : comme M. Jourdain dans le Bourgeois Gentilhomme de Molière, 87% pratiquent l’achat en direct mais seuls 75% savent précisément ce dont il s’agit.
Les facteurs clés d’un tel succès
La relation humaine est au cœur du succès de la vente directe : l’achat en direct permet tout d’abord d’établir une relation de confiance, essentielle pour croire dans la qualité des produits vendus (74% placent ce critère en tête des avantages).
Les Français donnent également un sens solidaire à leur geste, car l’achat en direct permet (pour 55% d’entre eux) de soutenir la production locale, dans un secteur agricole qu’ils savent en difficulté.
Le prix n’arrive qu’en 3ème position (43%), mais il est très probable que l’absence d’intermédiaire renforce la conviction et la motivation de payer le « juste » prix.
Par ailleurs, les inconvénients et critiques que formulent les Français à l’égard de la vente directe mettent davantage en avant l’accès trop limité à cette offre qu’une critique de l’offre elle-même : pour 48% des Français, l’inconvénient est le manque de producteurs à proximité et pour 31% le manque d’information. Seuls 29% soulignent le manque de praticité et 20% le prix.
Les attentes principales des Français sont dans cette logique le développement d’un réseau mieux organisé (49%) et davantage d’information (41%).
Ce modèle est globalement promis à un bel avenir selon les Français : environ les ¾ d’entre eux souhaitent acheter plus souvent en direct dans les années prochaines et 83% pensent que ce modèle a de l’avenir.
Un engouement transgénérationnel promis à un bel avenir
L’achat en direct est donc une pratique courante chez l’ensemble des Français, qui plutôt que d’opposer les Anciens face aux Modernes, rapprochent les générations dans des aspirations proches.
Son succès (passé, présent et promis apparemment à un bel avenir) réside dans la désintermédiation, qui permet de placer l’humain au cœur de l’échange commercial. Ce contact humain est vecteur de confiance, tant en termes de qualité des produits que de prix pratiqué, et permet de rajouter du sens à leur geste.
Fiche technique :
Enquête réalisée par Ipsos pour le Crédit Agricole, auprès de 1007 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon est construit selon la méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, taille du foyer, région et catégorie d’agglomération. Interrogation on line via l’Access Panel d’Ipsos Interactive Services du 24 au 29 janvier 2014.