L’adhésion à la monnaie unique progresse
Les europhiles sont de plus en plus majoritaires. Le baromètre IPSOS « les opinions face à l’Europe » montre que l’adhésion au projet de monnaie unique a progressé au cours de l’année écoulée. Dans les cinq principaux pays de la Communauté (Allemagne, Grande-Bretagne, France, Espagne, Italie), elle s’est raffermie depuis la première enquête.
En mars 1997, ce projet économique controversé comptait globalement 47% de partisans et 42% d’opposants. En novembre de la même année, alors que la marche vers l’Euro semble inéluctable, une majorité nette se dessine en sa faveur : 53% pour, contre seulement 34% contre.
Ce mouvement s’observe dans tous les pays, à l’exception de l’Espagne où l’opinion, bien que très largement favorable à la monnaie commune, se montre dernièrement un peu moins enthousiaste. Mais cette évolution ne saurait masquer d’importantes disparités nationales. L’Euro n’est réellement populaire que dans les deux principaux pays d’Europe du Sud, l’Espagne et l’Italie. Une situation quelque peu paradoxale si l’on songe que ces pays étaient précisément, il n’y a pas si longtemps, censés ne pas pouvoir monter dans le premier train de la monnaie unique. A l’inverse, les Allemands demeurent majoritairement hostiles à l’Euro. Le pays de la Bundesbank compte une majorité absolue d’opposants à la monnaie unique : 52% contre seulement 39% de partisans. Visiblement, l’attachement au deutschmark est plus fort que la séduction d’un projet monétaire qui doit pourtant beaucoup aux conceptions allemandes.
En France, le soutien a l’Euro est le fait d’une courte majorité de personnes interrogées (54%). Sur ce sujet, l’opinion hexagonale demeure fortement partagée. L’évolution la plus spectaculaire est sans doute celle des Britanniques. Pour la première fois dans ce baromètre, le solde des opinions à l’égard de l’Euro est positif dans le pays de la Livre sterling. Les sujets de sa Majesté n’en demeurent pas moins très méfiants vis-à-vis d’un projet auquel leur gouvernement n’a pas l’intention de participer, au moins dans un premier temps.