L'affaire Mnef fragilise Jospin
L'enquête Ipsos / France Soir montre que l'affaire de la Mnef est susceptible d’entamer la confiance des Français dans le gouvernement. Lionel Jospin est touché, mais les affaires concernant la droite limitent pour lui les dégâts.
Interrogés les 5 et 6 novembre 1999, soit quatre jours après la démission de Dominique Strauss-Kahn, et surtout deux jours après l'altercation par médias interposés entre Lionel Jospin et Jacques Chirac, les Français hésitent à condamner le gouvernement. Certes, 44% des personnes interrogées estiment que "l'affaire de la Mnef remet en cause la crédibilité du gouvernement de Lionel Jospin en matière de moralisation de la vie politique". Mais ils sont exactement la même proportion à penser le contraire, les autres préférant ne pas se prononcer.
Lionel Jospin semble néanmoins touché. En effet, la bonne cote de popularité du Premier ministre est en partie liée à une réputation d'intégrité et de moralité, pour lui et son équipe. Or si le trouble autour de la gestion de la mutuelle étudiante fait douter sur ce sujet 44% des Français, il est encore plus révélateur de constater que la suspicion s'est installée dans les rangs des proches de la gauche plurielle : c'est le cas du tiers des sympathisants socialistes, du tiers des communistes, et de 44% des écologistes. Comme on pouvait s'y attendre, ce sont les libéraux de DL et les proches du RPR les plus sévères à l'égard du gouvernement, mais aussi les ouvriers et le retraités. Les cadres supérieurs sont en revanche nettement moins offusqués.
Heureusement pour le Premier ministre, l'imbroglio de la mairie de Paris contrebalance les péripéties de la Mnef dans l'opinion publique. Trois Français sur dix estiment que c'est Lionel Jospin qui sort le plus affaibli des polémiques autour des affaires (plutôt les sympathisants des partis de droite), mais quatre sur dix pensent au contraire que c'est Jacques Chirac (d’abord les proches de la gauche). Les sympathisants de l'UDF, sont les seuls, à droite, à déclarer majoritairement que c'est Jacques Chirac le plus affaibli. Une faible proportion de sondés (13%) renvoient enfin dos à dos les deux têtes de l’exécutif.