Lancement d’Ipsos OTX France : le web social et le mobile au service des études marketing

Boom des technologies numériques, utilisation intensive des réseaux sociaux, démultiplication des moyens de connexion à internet, géolocalisation… Les possibilités de comprendre les consommateurs/citoyens et d’interagir avec eux, s’avèrent de plus en plus riches, immédiates, puissantes. Une (r)évolution pleine de promesses et d’opportunités pour Ipsos et ses clients, comme l’explique Thomas Tougard, Directeur Général Adjoint Ipsos France, et orchestrateur du lancement d’Ipsos OTX en France.

Dans quel contexte a lieu le lancement d’Ipsos OTX France ?

La révolution des codes de communication et d’interactions entre individus ne fait que commencer. L’usage des réseaux sociaux et des terminaux mobiles enregistre une explosion : près de 80% des Français sont internautes, ils se connectent partout, plus longtemps et plus souvent (60% plusieurs fois par jour). Ces internautes participent de plus en plus activement à un ou plusieurs réseaux sociaux (60% d’entre eux). Par ailleurs, les terminaux mobiles, petites merveilles technologiques embarquées, amplifient les possibilités de rester connecté, socialisé, localisé et informé à tout moment. Tous ces changements renforcent considérablement les opportunités pour Ipsos d’appréhender, de comprendre et d’anticiper les usages et les attentes des consommateurs/citoyens. Ils nous placent dans une position unique pour aider nos clients à renforcer la relation avec leurs consommateurs et leurs cibles. C’est pour cette raison que nous avons décidé de lancer Ipsos OTX en France et dans six autres pays et de proposer une gamme de solutions innovantes.

Avant de voir en détails quelle est cette offre innovante, pouvez-vous retracer la genèse de ce lancement ?

Ipsos OTX est le fruit d’une stratégie engagée en 2010 avec le rachat par Ipsos de l’américain OTX - Open Thinking Exchange – une société spécialisée dans le développement de nouvelles solutions technologies à destination du métier des études. Nous nous appuyons ainsi sur une expertise construite pendant plus de 10 ans par cette société, mais également sur un savoir-faire historiquement présent dans le groupe Synovate dont Ipsos a fait l’acquisition fin 2011. A travers le lancement d’Ipsos OTX, nous mettons à disposition de nos clients, une nouvelle gamme de solutions d'études, qui a pour objectif d’améliorer la valeur ajoutée apportée par les différents métiers d’Ipsos (marketing, publicité, études CRM/ERM, opinion et média).

Innovations et priorités d’Ipsos OTX en 2012

Voyons dès lors de quelles solutions il s’agit…

Nous axons le développement de nos nouvelles méthodologies de recherche dans trois grandes directions : le social space, le social listening et le mobile research. Pour la première, il s’agit de profiter de la possibilité de fédérer des individus autour de panels communautaires que nous pourrons animer avec les sujets de discussion choisis par nos clients ; chose qu’il n’est pas possible de faire de manière confidentielle au sein des réseaux sociaux publics. Ce dispositif va permettre à nos clients, via le truchement d’Ipsos, d’entrer en connexion avec leurs cibles de façon continue, sur plusieurs semaines, mois, année, voire au-delà. Le rêve de tout marketer en quelque sorte.

Ipsos joue ainsi un rôle de community manager… ?

C’est beaucoup plus que cela dans la mesure où nous apportons notre puissance analytique. Nous allons en effet profiter de ce dispositif pour observer la manière dont les membres interagissent entre eux. Le but poursuivi à travers ces réseaux sociaux in vitro est surtout de favoriser les interactions, la collaboration et l’engagement pour mieux identifier de nouveaux comportements et insights. Il n’est pas question de remplacer les études traditionnelles mais de permettre à nos annonceurs de tester des choses qu’ils n’avaient pas le temps ou les moyens d’étudier. Nous sommes d’ailleurs déjà bien engagés dans cette voie. En ayant, par exemple, initié depuis un an, dans l’optique de l’élection présidentielle, un panel communautaire de citoyens nous permettant de comprendre et d’anticiper les mouvements d’opinion dans la perspective de ce scrutin. Nous le faisons actuellement avec la communauté « whY » des 15-25 ans, pour mieux comprendre cette génération, et de façon adhoc pour de nombreux annonceurs en France et dans le monde. Cela peut aussi concerner des sujets extrêmement variés allant de l’automobile aux produits de rasage, en passant par la cuisine ou la consommation des medias. C’est une opportunité phénoménale pour mieux comprendre sa cible, demander aux consommateurs leur avis sur différentes initiatives, injecter des idées, voire favoriser la co-création.

Second domaine d’études proposé : le social listening. Là encore, qu’englobe-t-il et quel est le but ?

Elle a trait à l’écoute des réseaux sociaux, mais aussi des blogs, micro-blogs et des forums. L’objectif est de mesurer la réputation des marques et des produits et services ; et nous allons surtout mesurer différemment et en complément des méthodes traditionnelles, la performance d’initiatives marketing et d’actions de communication, qu’elles soient digitales ou non. Nous allons également pouvoir suivre la montée en puissance des discussions autour des lancements de produits et services. L’idée générale est ainsi de quantifier et de comprendre les discussions réelles qui ont lieu par milliers sur les réseaux sociaux et le Web, au sujet des marques, des catégories ou de l’actualité, pour en identifier les signaux plus ou moins faibles.  Une opportunité également de mieux comprendre les marchés et d’identifier de nouveaux insights consommateurs.

Mettre les nouvelles techniques au service de nos clients pour mieux les relier aux consommateurs/citoyens

Troisième domaine d’investigation : le mobile research. Là encore, de quoi s’agit-il et pour quel bénéfice ?

Il s’agit ici de tout ce qui touche aux études sur terminaux mobiles (téléphones, smartphones, tablettes). Dès lors que ces terminaux accompagnent l’individu partout et tout le temps, l’intérêt est de s’approcher le plus possible du moment de vérité et de l’expérience vécue : lorsqu’il est en situation d’achat, de post-achat ou de consommation, ou encore exposé à un programme tv ou à une publicité, ou qu’il prenne part à un évènement quel qu’il soit… Nous sommes en mesure aujourd’hui de demander à cet individu de nous décrire et de nous montrer ce qu’il fait et ce qu’il ressent à chaud, à travers un questionnaire posté sur son mobile, mais également à partir de prises de photos et de vidéos. Ce sont des modes de communication qui nous intéressent aujourd’hui car ils constituent de vraies opportunités pour interagir différemment avec les cibles de nos clients. Cela permet notamment d’analyser de façon beaucoup plus précise et authentique les comportements et les émotions en live - et non plus seulement à posteriori, et basé sur le souvenir –. C’est tout l’intérêt également de la géolocalisation qui permet, avec l’autorisation du mobinaute, de déclencher des enquêtes en fonction du lieu investi, comme par exemple l’arrivée sur un point de vente.

Ces nouvelles approches vont-elles changer le métier des études ?

Le métier des études ne demande qu’à évoluer et il est étonnant de constater le décalage entre la révolution des technologies numériques et la vision souvent traditionnaliste de notre profession. La première étape du changement a été orchestrée il y a 10 ans, avec le développement des études online, dans un contexte où l’incidence d’internet était pourtant moins forte que celles des réseaux sociaux et des smartphones aujourd’hui. Le changement auquel il faut s’attendre, à travers cette nouvelle génération d’études, va être beaucoup plus structurel pour notre métier que le online. Deux raisons principales viennent l’expliquer. La révolution numérique engendre une évolution drastique des communications interpersonnelles et des interactions de chacun avec son environnement (amis, famille, collègues, marques et institutions). Au même instant, le besoin de mieux comprendre les consommateurs-citoyens n’a jamais été aussi important, avec, paradoxalement, des budgets de plus en plus contraints. Une quadrature du cercle que seule l’opportunité offerte par le web social à notre métier peut nous permettre de résoudre.