Le baromètre de l'action politique présente une opinion de plus en plus clivée

Plus encore que la nouvelle baisse de popularité de Jean-Pierre Raffarin, la dernière vague du baromètre de l'action politique Ipsos-Le Point révèle une division de l'opinion publique exceptionnelle. Les divergences de point de vue entre sympathisants de gauche et proches de la majorité sont équivalentes à celles habituellement mesurées en fin de campagne électorale. Pour les deux têtes de l'exécutif, le pari pris en début de mandat de rassembler "tous les Français" est difficile à tenir.

90% des proches de la droite parlementaire (UMP-UDF) portent un "jugement favorable sur l'action de Jacques Chirac en tant que Président de la République", quand les deux tiers des sympathisants de gauche (EG-PC-PS) sont d'un avis contraire. Jean-Pierre Raffarin recueille 77% de bonnes opinions à droite, mais 80% de mauvaises à gauche. 60% des sympathisants de gauche portent un jugement défavorable sur l'action de Luc Ferry, pourtant soutenu par 70% des proches de la Droite.Le travail de Nicolas Sarkozy place Beauvau est salué par 89% des sympathisants de Droite, mais tout juste la moitié des proches de la gauche (50%, 47% de jugements défavorables).
Rarement partisans de la majorité et de l'opposition n'auront été si éloignés dans leur point de vue, et rassemblés dans leur propre camp.

L'exécutif qui peine à rassembler

Si globalement Jacques Chirac recueille toujours une majorité de bonnes opinions (55%, contre 40% d'avis défavorable), il cristallise à présent presque autant d'avis défavorables chez les sympathisants de gauche qu'en avril 2002, à la veille du premier tour de la présidentielle (70% contre 64% aujourd'hui).

La situation est encore plus délicate pour Jean-Pierre Raffarin, de plus en plus impopulaire (57% de jugements défavorables, +4 points par rapport au mois dernier, +45 points depuis son arrivée au gouvernement). Le Premier ministre s'approche des niveaux d'impopularité qu'enregistrait en 1996 Alain Juppé. Mais si ce dernier recueillait en septembre 1996, 63% de jugements défavorables (contre 31% d'avis contraire), il n'était pas soutenu par les sympathisants de droite comme peut l'être aujourd'hui Jean-Pierre Raffarin (56% de bonnes opinions chez les sympathisants de droite pour Alain Juppé en 96, 77% pour Jean-Pierre Raffarin aujourd'hui). La tendance n'est tout de même pas très bonne pour le chef du gouvernement, entré dans une zone de turbulences. Dans un contexte de cohabitation un peu différent, Lionel Jospin n'a jamais enregistré de majorité d'avis défavorable sur toute la durée de son mandat, sauf en toute fin de campagne électorale.

Rebond de popularité pour le gouvernement

La baisse de popularité de Jean-Pierre Raffarin n'atteint pas les membres de son gouvernement. Dominique de Villepin enregistre même la plus forte progression des personnalités testées au baromètre (49% de jugements favorables, +8 points). Si Bernard Kouchner reste le leader politique préféré des Français (67% de bonnes opinions), Nicolas Sarkozy se rapproche (64%, +2 points). Le ministre de l'Intérieur conserve la préférence des sympathisants de droite (89%), devant Luc Ferry qui profite d'une rentrée sans heurt pour gagner 10 points d'avis favorables à droite (70%), et 7 points sur l'ensemble de l'échantillon (40%).
Toujours chez les sympathisants de droite, Dominique Perben gagne 9 points (49% d'avis favorables), Alain Juppé et Jean-François Mattei progressent de 7 points chacun (57% de bonnes opinions), Michèle Alliot-Marie gagne 4 points (68%). Exception à la règle, qui tend à prouver que c'est sur le terrain économique que la crispation de l'opinion est la plus forte,  François Fillon n'est plus soutenu que par 47% des proches de la majorité (-8 points), et 28% de l'ensemble des Français (-5 points).
Globalement, les progressions de popularité des leaders de droite compensent au moins en partie les baisses enregistrées le mois dernier, quand éclatait la polémique sur les responsabilités du gouvernement quant aux décès de personnes âgées pendant la canicule.

Notons enfin que le Parti Socialiste a du mal à capitaliser la mobilisation du "peuple de gauche" contre le gouvernement. Ni les principaux leaders socialistes, ni le PS ne progressent significativement en terme de popularité, chez les sympathisants de gauche comme sur l'ensemble des Français.


Fiche technique :

SONDAGE EFFECTUE POUR : LE POINT

DATE DU TERRAIN : Les 12 et 13 Septembre 2003

ECHANTILLON : 946 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

METHODE : Etude réalisée par téléphone.
Quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, catégorie d’agglomération, région.

Auteur(s)

Articles liés

  • Ipsos | Sun'Agri | Agrivoltaïsme
    Energie Evènements

    Événement 24/02 | Ipsos et Sun'Agri au Salon de l'Agriculture 2025

    A l'occasion du Salon de l'Agriculture, Ipsos et Sun'Agri présenteront les résultats du Baromètre Agrivoltaïsme 2025.
  • Ipsos partenaire du Forum du Commerce Durable
    Société Evènements

    ÉVÉNEMENT - 21/01 | Ipsos partenaire du 1er Forum du Commerce Durable 2025

    Le mardi 21 janvier, le Palais de la Bourse à Lyon accueillera la première édition du Forum du Commerce Durable. Cet événement rassemblera 250 marques et plus de 50 experts du commerce durable. Ipsos, partenaire de l'événement, tiendra à cette occasion une conférence sur l'accompagnement stratégique en matière de développement RSE et business.
  • Ipsos Médias en Seine
    Société Evènements

    ÉVÉNEMENT - 14/01 | Ipsos partenaire de Médias en Seine 2025

    Ipsos participe à la 7ème édition de Médias en Seine qui se tiendra le 14 janvier à la Maison de la Radio et dans les locaux des Echos-Le Parisien. Cet événement rassemble experts, journalistes et spécialistes des médias pour débattre autour des enjeux du secteur. Cette année, le thème "Médias : l'ère des défis" interroge ses acteurs sur le rôle qu'ils jouent dans les dynamiques démocratiques, économiques et technologiques.