Le baromètre de l’action politique tire le bilan des Européennes
Même si seulement 40% des électeurs se sont déplacés dimanche dernier pour voter aux élections Européennes, la dernière vague du baromètre de l’action politique Ipsos-Le Point porte la traduction de ce que l’opinion a retenu du scrutin. Daniel Cohn Bendit apparaît comme le grand vainqueur et François Bayrou le grand perdant ; les avis sont un peu plus nuancés sur la victoire de l’UMP et la défaite du PS.
Fort d’une nouvelle progression des jugements favorables, de trois points ce mois-ci et de 12 points sur les quatre derniers mois, Nicolas Sarkozy est à nouveau soutenu par près d’un Français sur deux (48% de jugements favorables contre 51% d’avis contraire). Dans son sillage, François Fillon bénéficie lui aussi d’un climat favorable (50% de jugements positifs, +3 points, contre 45% d’avis contraires). En revanche, les autres leaders de la majorité testés dans ce baromètre ne progressent pas significativement. Il semble que pour l’opinion, le bon score de l’UMP aux Européennes soit avant tout une victoire personnelle de Nicolas Sarkozy.
Victoire personnelle également pour Daniel Cohn-Bendit, pour qui l’on enregistre une hausse de 17 points de jugements favorables (52%). Mais cette progression s’inscrit aussi dans une tendance lourde à la montée en puissance des préoccupations environnementales. En témoigne le soutien enregistré pour Jean-Louis Borloo, qui gagne 6 points de bonnes opinions et devient le leader politique préféré des Français (59% de jugements favorables). Daniel Cohn-Bendit passe quant à lui de la 18ème à la 6ème place, et se hisse surtout en première position du palmarès établit par les sympathisants socialistes, devant les ténors du parti (68% d’opinions favorables).
Martine Aubry recule en effet de la 1ère à la 4ème place du classement des proches du PS (64% d’avis favorables, -8 points), et n’est plus soutenu que par 40% des Français (-7 points). On a là une sanction du mauvais score aux Européennes, que la première secrétaire partage d’ailleurs avec d’autres leaders, preuve qu’on ne la tient pas pour seule responsable de la défaite. François Hollande recule de 6 points et n’est plus soutenu que par 27% de la population, au même niveau que Ségolène Royal, qui enregistre là son plus mauvais score. En revanche, les « quadras » du PS sont épargnés par la mauvaise humeur. Comme si les Français voulaient soutenir la rénovation du Parti Socialiste, Manuel Valls progresse de 6 points, Arnaud Montebourg de 5. Même Benoît Hamon, pourtant battu, enregistre une hausse des bonnes opinions de 3 points sur l’ensemble de l’échantillon et de 11 points chez les sympathisants socialistes, où il passe de la 15ème à la 10ème place.
La progression des quadras du PS nuance donc l’impact de la défaite électorale chez les leaders socialistes. C’est en revanche beaucoup plus clair en ce qui concerne François Bayrou, grand perdant du scrutin au regard de sa baisse de popularité. Il perd en effet 17 points de bonnes opinions (31%), et recule de la 8ème à la 20ème place du palmarès. On est aujourd’hui très loin des 64% de jugements favorables mesurés en mai 2007 au lendemain de la présidentielle. Pour le leader du Modem, l’échec est encore plus cuisant lorsqu’on regarde de près son propre électorat : 49% des électeurs de François Bayrou au 1er tour de la présidentielle soutiennent toujours leur ancien candidat, mais 50% lui portent à présent un jugement défavorable. La baisse des bonnes opinions est de 33 points depuis le mois dernier.