Le bien-être : une recherche quotidienne
Le rapport que les Français entretiennent avec le bien-être a connu des évolutions extrêmement importantes au cours des dernières années. Et pourtant, alors même que l’accès au bien-être est devenu un idéal voulu par tous, que de nouvelles applications et de multiples méthodes présentées comme révolutionnaires voient quotidiennement le jour pour nous assurer que nous pouvons y accéder, les Français avouent un niveau de bien-être bien médiocre. Comme si personne n’avait encore été capable de trouver la martingale capable de remonter durablement leur niveau de bien-être. Comment expliquer ce paradoxe ? Dans ce contexte, les Trophées du Bien-Etre et Ipsos ont souhaité mettre en place une enquête de référence permettant de dresser un panorama global des rapports complexes qu’entretiennent aujourd’hui les Français avec leur bien-être afin de comprendre où ils en sont exactement, déterminer leur état d’esprit général, voir si leur niveau de bien-être s’améliore ou se détériore et surtout identifier les gestes et les situations les plus à même de leur redonner la pêche et de les requinquer lorsqu’ils estiment aller mal.
LES FRANÇAIS AFFICHENT AUJOURD’HUI UN NIVEAU DE BIEN-ÊTRE TRÈS MÉDIOCRE AVEC UNE NOTE MOYENNE DE 6,3/10
En termes de bien-être, le bulletin de note des Français est en effet plus que passable. La mention « peut beaucoup mieux faire » s’impose. Dans tous les compartiments de leur vie, ils se notent aujourd’hui très durement. C’est d’abord le cas en ce qui concerne leurs capacités physiques comme celles de rester à leur niveau de poids idéal ou à le retrouver (6/10), leur pouvoir de récupération après avoir commis des abus (seulement 6,2/10) ou encore leur capacité à être et à rester tonique (6,5/10).
Psychologiquement, ils se montrent aussi relativement fragiles face à la pression. Ils montrent des aptitudes très moyennes notamment en ce qui concerne leur aptitude à gérer l'agressivité des autres (seulement 6/10), à se détendre (6,2/10) ou encore leur capacité à se sentir mieux grâce à des petits gestes simples du quotidien (6,8/10). Aucune note ne dépasse les 7/10 et la moyenne générale globale n’est que de 6,3.
UNE INCAPACITÉ DE PLUS EN PLUS FORTE À GÉRER LE TEMPS, UN NIVEAU DE STRESS DÉSORMAIS MAJORITAIRE ET UN SENTIMENT DE PLUS EN PLUS FORT DE PASSER À CÔTÉ DE SA VIE
La majorité des Français avoue chercher « constamment » à gagner du temps (55%), notamment parce qu’ils ont trop de choses à faire dans leur vie (54%). Plus d’un Français sur deux se déclare « souvent » stressé (54%) et considère même qu’il est en train de passer à côté de sa vie (47%), une situation très préoccupante. Le sentiment de ne pas prendre assez de temps pour s’occuper de soi est ressenti par près de 6 Français sur 10 (59%).
Chez plus d’un tiers d’entre eux, cela génère une dévalorisation de soi-même, le sentiment de ne pas être reconnu à sa juste valeur (36%), de ne pas être bien dans son corps (35%) et suscite même des envies de tout quitter et de changer de vie (39%). Ils sont de plus en plus préoccupés par les conséquences de cette situation sur leur état de santé (68%). Les temps de déconnexion sont de plus en plus recherchés, la très grande majorité des Français avoue avoir de plus en plus besoin d’avoir des moments où ils ne font rien du tout (81%) et de pouvoir se relaxer (76%).
IL Y A URGENCE À AGIR FACE À UNE SITUATION QUI A PLUTÔT TENDANCE À S’AGGRAVER…
L’enquête montre que ce n’est pas parce que le bien-être devient année après année une préoccupation de plus en plus forte que les choses vont mieux. Au contraire, dans le meilleur des cas, les Français avouent que les choses ne changent pas (45%) mais un tiers d’entre eux estime même que la situation a plutôt tendance à se détériorer (33%). Rares sont ceux qui considèrent que les choses s’améliorent (22%). Surtout, le niveau de bien-être des Français connaît le plus souvent des variations importantes au cours d’une même année (58%) et cet effet yo-yo a des conséquences néfastes puisque la majorité relative des personnes interrogées estime se sentir plus fréquemment mal que bien au cours d’une même année (40% contre seulement 31% qui considèrent qu’elles se sentent plus souvent bien et 29% que leur situation est à l’équilibre).
…ET QUI CRÉE DES INÉGALITÉS TRÈS FORTES : LES FEMMES EN SONT LES PRINCIPALES VICTIMES !
Les résultats viennent aussi tordre le cou à un certain nombre d’idées reçues. Le bien-être a très longtemps été considéré comme un el dorado féminin, traité au sein de la presse féminine via les chroniques, les produits et les services traités. Il s’adressait en priorité à elles. Or les résultats de l’enquête montrent que justement, les femmes avouent des niveaux de stress plus forts que les hommes (59%, +10 points par rapport aux hommes), elles estiment plus souvent ne pas avoir assez de temps pour s’occuper d’elles (61%, +4 points par rapport aux hommes), elles se sentent beaucoup moins souvent bien dans leur corps (58%, -14 points par rapport aux hommes). Face à des rythmes de vie de plus en plus difficiles à concilier (professionnelles, familial, ménagers…), les femmes apparaissent aujourd’hui comme les grandes perdantes de la bataille pour l’accès au bien-être.
LES SECRETS DU BIEN-ÊTRE : D’ABORD DES PETITS PLAISIRS AU JOUR LE JOUR, LOIN DEVANT LA POSSIBILITÉ DE BÉNÉFICIER DE MOMENTS EXCEPTIONNELS
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les Français ne considèrent pas que ce qui leur procure le plus de bien-être soient des moments exceptionnels que l’on arrive à avoir même s’ils sont rares (seulement 19% le pensent) ou de vacances vers des destinations lointaines et dépaysantes (14%). Ce dont ils estiment le plus avoir besoin, c’est d’abord de petits plaisirs au quotidien tout au long de l’année (67%).
Certes, une majorité déclare savoir ce dont elle a besoin pour aller mieux (68%) mais l’enquête a par ailleurs montré que beaucoup ne prennent pas le temps de le faire parce qu’ils sont incapables de dégager du temps. Pour les autres, la situation est encore plus complexe : près d’un tiers des personnes interrogées ne savent pas ce qu’il faut faire pour retrouver son niveau de bien-être idéal (32%).
LES TRUCS QUI MARCHENT LE PLUS POUR GAGNER EN BIEN-ÊTRE : LA DÉCONNEXION, VOIR SES AMIS, FAIRE L’AMOUR ET SE CULTIVER…
De l’avis même des Français, le moyen le plus efficace pour se sentir mieux lorsque ça ne va pas, c’est d’abord de déconnecter, quel que soit le moyen utilisé : ce peut être partir se promener, se balader (efficace pour 86% d’entre eux) ou bien dormir (76%). Les gestes sont simples, encore faut-il y penser, oser et prendre le temps de se reposer ou de s’évader. Par ailleurs, se déconnecter ne veut pas non plus dire ne rien faire (seulement 52% disent que c’est efficace). Les amis sont aussi considérés comme une source de bien-être particulièrement efficace, en buvant un verre avec eux (76% estiment que cela les aide) ou en les recevant à la maison (75%) bien plus qu’en leur téléphonant (65%). Si le contact avec les amis est donc une aide, c’est plus en les voyant physiquement qu’en étant connecté avec eux. Ensuite, il y a les marques d’amour elles aussi considérées comme particulièrement efficaces : faire l’amour (75% disent que ça les aide à aller mieux), tout comme trouver un petit mot doux sur la table de la cuisine (75%) ou dans une moindre mesure faire une surprise à son compagnon (66%). Les activités culturelles sont aussi pour beaucoup un formidable « booster » de bien-être : faire une sortie culturelle (76%) ou encore lire un livre et écouter de la musique (69%). Enfin les activités sportives et de loisirs restent considérées comme relativement efficaces même si elles ne sont pas les plus plébiscitées : faire du sport (65%) ou encore faire du bricolage (62%).
Si surfer sur internet est une activité extrêmement fréquente des Français, seulement 57% estiment que cela les aide à se sentir mieux.
Voir aussi :
Les Trophées du bien-être :
Quelles sont les personnalités qui redonnent le moral aux Français ?
Les Trophées du bien-être :
Quid du bien-être au travail ?
Fiche technique :
Etude réalisée du 3 au 12 août 2015, auprès de 1 005 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.