Le bonheur en famille
Les Français expriment aujourd’hui un très fort attachement non seulement à LA famille en général, mais aussi à la LEUR. Ainsi, la majorité de nos concitoyens considère que pour être le plus heureux possible, il faut d’abord réussir sa vie familiale (54%), loin devant sa vie amoureuse (24%), sa vie intérieure (10%) ou encore sa vie professionnelle (8%) et sa vie sociale (4%). La famille arrive en tête de classement chez les plus jeunes (citée par 34% des 16-24 ans, devant la vie amoureuse – 28%) comme chez les plus âgés (40% chez les 55 ans et plus). Les quasi-totalité des Français considère d’ailleurs que la famille reste la valeur centrale de notre société (90% dont 53% pensent même que c’est « tout à fait » le cas). Là encore, on constate que les plus jeunes, qui pourraient être les plus critiques et estimer que la structure familiale est un carcan qui les empêche d’exercer leur liberté comme ils le souhaitent, considèrent aussi massivement que la famille est le principal élément structurant de la société française (79% des 15-24 ans).
De fait, leur famille leur évoque des valeurs extrêmement positives qui illustrent bien le très fort attachement qu’il lui voue. Le « Familles, je vous hais » d’André Gide a vécu puisque seulement 1% des Français disent ressentir de la haine lorsqu’ils pensent à leur propre famille. Bien au contraire, leur famille les renvoie d’abord et avant tout à des sentiments extrêmement forts comme l’amour (64%), la complicité (48%), la tendresse (41%), la protection (41%), la solidarité (39%), le dialogue (38%) ou encore le plaisir (33%). Les sentiments négatifs arrivent loin derrière. L’incompréhension (9%), la dispute (8%), le stress (7%) ou encore le conflit (7%) sont assez peu cités. Seuls 28% des Français évoquent un sentiment négatif lorsqu’ils pensent à leur famille (contre 95% qui citent au moins un sentiment positif).
Surtout, la famille est considérée comme un élément central de l’intégration sociale, affective et professionnelle. Cette perception explique à quel point les dysfonctionnements qu’elle peut aujourd’hui rencontrer sont mal vécus. La très grande majorité des Français considère que les personnes ayant vécu au sein d’une famille stable et unie sont plus à même de réussir leur vie sociale et notamment de s’intégrer dans la société (82%), de réussir leur vie professionnelle (77%), d’être à l’écoute des difficultés des autres (73%) ou encore de s’investir pour la collectivité (70%). C’est aussi un générateur de réussite affective et notamment pour réussir à être de bons parents (79%) ou avoir une vie de couple durable (70%). On note toutefois que le fait d’avoir vécu dans une famille stable et unie est le plus souvent considéré comme un moyen permettant d’être « un peu plus » heureux dans sa vie sociale, professionnelle et affective. Nul doute que pour beaucoup, les incertitudes face à l’avenir mais aussi les difficultés rencontrées aujourd’hui par la famille les poussent à relativiser quelque peu le rôle de la structure familiale.
Pour autant, les Français et notamment les parents estiment aussi que la famille rencontre de réelles difficultés notamment dans le domaine de l'autorité et des relations avec leurs enfants
Les Français ont le sentiment que les familles rencontrent aujourd’hui de réelles difficultés. Ils considèrent d’abord qu’élever des enfants est devenu plus difficile que pour la génération de leurs parents (74%), constat largement partagé par les parents (71%, dont 36% qui estiment que c'est "beaucoup" plus difficile qu'avant). Les difficultés sont assez bien identifiées, et concernent plus particulièrement les relations parents / enfants. Ainsi, seulement la moitié des personnes interrogées considère que les choses vont bien en ce qui concerne l’écoute des enfants (50%). La critique se fait encore plus forte en ce qui concerne la transmission des valeurs (60% considèrent que les choses vont mal dans la famille), le temps accordé aux enfants (63%) et surtout en ce qui concerne l’exercice de l’autorité par les parents (74%). Les Français estiment donc que ce dont les familles manquent le plus aujourd’hui pour résoudre les problèmes de tension sont l’autorité parentale (54%) et le temps pour échanger avec les membres de la famille (50%), devant la préparation à la vie de couple et de parents (17%), le manque de connaissance (16%) ou le besoin d’aide extérieure (13%). Une grande partie des parents semblent d'ailleurs avoir pris conscience des difficultés qu’ils rencontrent. La majorité d’entre eux estime qu’ils doivent s’améliorer dans un certain nombre de domaines, et si l'autorité n’est pas le sujet le plus souvent cité, près d’une personne sur deux considère qu’elle doit améliorer sa capacité à faire respecter son autorité (49%). Ce souhait est aussi bien exprimé par les pères et mères de jeunes enfants (53% des parents de moins de 6 ans) que par ceux qui élèvent des adolescents (49%). Les parents souhaitent ainsi faire mieux en ce qui concerne la capacité à développer l’estime de soi chez leurs enfants (59%) ou encore communiquer mieux avec eux (57%).
Dans ce contexte, la création d’une Fondation pour la Famille est logiquement considérée comme une initiative utile. Même s’il reste prudents sur la question (par manque de connaissance), les Français expriment un assentiment de principe à l’idée de la création d’une Fondation pour la Famille destinée à aider à l’épanouissement des familles par l’information, l’accompagnement et la recherche : 74% d’entre eux considèrent que cela serait utile. Mieux, les parents, pourtant plus souvent réticents à l’idée de voir des organisations extérieures s’immiscer au sein de la structure familiale, expriment un avis encore plus favorable (80% dont 21% considèrent que cette création serait « très » utile).
