Le bonheur, le meilleur produit de beauté

Le sondage Ipsos-Logica Business Consulting réalisé pour que Psychologies magazine montre que pour la majorité des femmes, être heureuse est la condition sine qua non pour se sentir belle. L'enquête souligne par ailleurs que si le sentiment d’être belle est surtout l’apanage des plus jeunes, ces dernières se montrent souvent complexées par leur corps. En conséquence, ce n’est pas entre 25 et 34 ans que les femmes se sentent le mieux, mais entre 35 et 44 ans : ayant appris à vivre avec leurs complexes éventuels, elles s’acceptent tout en continuant de se trouver belles, quand leur cadettes se jugent massivement jolies mais semblent courir après un idéal féminin qu’elles n’ont jamais le sentiment d’atteindre.

Auteur(s)
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
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L'autoportrait est plutôt flatteur : six femmes sur dix se trouvent plutôt belles (61%), contre un tiers (34%) d'avis contraires. Au-delà du résultat d’ensemble qui témoigne d’une relative confiance en soi des interviewées, l’analyse des réponses en fonction de l’âge s’avère riche d’enseignements. Ainsi les femmes se trouvent majoritairement belles entre 15 et 19 ans (60%), mais sans que ce sentiment ne s’exprime massivement : la sortie de l’adolescence semble encore relativement difficile pour certaines d’entre elles. En revanche, entre 20 et 24 ans, les femmes s’affirment nettement plus, 79% d’entre elles se jugeant belles. Elles sont encore 71% entre 25 et 34 ans et 70% entre 35 et 44 ans à partager ce sentiment. A partir de 45 ans, elles ne sont plus que 56% à se trouver belles (49% au-delà de 60 ans). Tout pousse à donc à croire que pour se trouver belle il vaut mieux être relativement jeune. Pourtant, lorsqu’on demande aux femmes ce qui leur semble être la chose la plus importante pour se sentir belle, le fait d’être jeune n’est presque jamais mentionné (3%), ni le fait d’être mince (3%) ou de mettre en valeur son corps et ses formes (6%). Pour 62% des interviewées, c’est avant tout le fait d’être heureuse qui importe pour se sentir belle, ce qui est possible à tout âge. Un quart mentionne également le fait de prendre soin de soi. En d’autres termes, lorsqu’on pose la question aux principales intéressées, elles s’accordent très majoritairement pour considérer que la beauté d’une femme dépend essentiellement de son bien-être personnel, naturel (être bien dans sa peau) ou entretenu (prendre soin de soi).

Deuxième grand enseignement de cette enquête, ce n’est pas parce que les femmes se trouvent belles qu’elles n’ont pas de complexes. Sur ce sujet, les femmes se divisent en deux parts égales : la moitié se disent complexées par certaines parties de leur corps (dont 11% qui le sont même « beaucoup »), tandis que l’autre moitié affirme au contraire ne pas l’être (dont 27% qui ne le sont « pas du tout »). Là encore, ce résultat masque de fortes disparités selon l’âge des répondantes. Paradoxalement, c’est essentiellement lorsqu’on est jeune que l’on a des complexes, alors même que, comme on l’a vu, c’est aussi lorsqu’on est jeune qu’on est le plus enclin à se juger positivement sur le plan physique. Ainsi, les femmes de 15 à 19 ans indiquent majoritairement être complexées par certaines parties de leur corps (57%), mais la proportion d’interviewées de 20 à 24 ans pensant la même chose est encore plus importante (71%) et fléchit à peine entre 25 et 34 ans (67%). C’est seulement après 35 ans que les femmes déclarent majoritairement ne pas avoir de complexes, et ce d’autant plus qu’elles sont plus âgées (seules 38% des plus de 60 ans ont des complexes).
Le désir de modifier certaines parties de leur corps fluctue également au gré de l’âge des répondantes, selon un schéma logiquement assez similaire. De manière générale, près d’une femme sur deux (46%) aimerait changer quelque chose à son physique si elle le pouvait. C’est surtout entre 20 et 34 ans que ce souhait s’exprime massivement (60% des 20-24 ans et 53% des 25-34 ans), alors qu’il décline nettement après 35 ans pour ne plus concerner que 38% des femmes de 60 ans et plus.

Dans le détail, le ventre est, et de loin, ce que les Françaises souhaiteraient le plus changer si elles le pouvaient. Près de la moitié des femmes qui voudraient modifier quelque chose à leur physique le mentionnent (47%), loin devant les cuisses (22%), les seins (20%), les fesses (16%) et le visage (15%). Si entre 15 et 24 ans, le ventre fait quasiment jeu égal avec les cuisses et les seins, il devient très vite le principal objet de rejet de la part des femmes, notamment entre 35 et 44 ans, tandis que cuisses et seins sont de moins en moins mentionnés. A l’inverse, le visage devient à partir de 45 ans le deuxième élément cité par les femmes souhaitant changer quelque chose à leur corps, sans doute parce qu’une ride féminine est difficilement compatible avec les canons esthétiques de la société actuelle.

Autour de 40 ans : l’âge idéal pour les femmes ?

En définitive, les femmes parviennent-elles à un moment de leur vie à atteindre une certaine sérénité lorsqu’elles pensent à leur physique ? Cette enquête apporte une esquisse de réponse. On l’a vu, le fait de se sentir belle n’implique nullement que l’on n’ait pas de complexes, et vice-versa. D’ailleurs, la moitié des femmes ayant déclaré se trouver belles indiquent dans le même temps être complexées par certaines parties de leur corps. Par ailleurs, lorsque l’on compare les réponses des interviewées à l’ensemble des questions en fonction de leur âge, force est de constater qu’il existe un certain parallélisme entre le fait de se trouver belle et celui d’avoir des complexes, comme si se trouver jolie impliquait une attention accrue à son corps, et donc un regard critique sur soi beaucoup plus acéré… regard qui semble irrémédiablement générer des complexes.

Ainsi, les femmes de 20 à 24 ans sont à la fois celles qui se trouvent le plus massivement jolies et celles qui affirment le plus avoir des complexes, tandis que celles âgées de plus de 45 ans avouent moins facilement s’estimer jolies mais ont moins de complexes. Les premières semblent courir après un idéal de beauté qu’elles n’ont jamais le sentiment d’atteindre, même si le fait de le rechercher contribue à les rassurer sur leur apparence, tandis que les secondes ont certes appris à vivre avec leurs complexes mais de manière apparemment résignée puisqu’elles se jugent beaucoup plus sévèrement sur leur physique. Seule une catégorie d’âge échappe à ce parallélisme : les femmes de 35 à 44 ans. Ces dernières se montrent à la fois bien dans leur peau (moins de la moitié se dit complexée ou aimerait changer quelque chose à son physique) et satisfaites de leur physique (70% se trouvent belles).


Fiche technique :

  • Sondage effectué pour : Psychologies magazine
  • Échantillon : Echantillon national représentatif de 1 055 femmes âgées de 15 ans et plus
  • Méthode : Echantillon interrogé par téléphone
    Méthode des quotas: âge, profession de la personne de référence du foyer, région, catégorie d’agglomération. Interrogation réalisée à partir d’un fichier de contacts extrait de façon aléatoire de l’annuaire téléphonique, après stratification par région et catégorie d’agglomération.
  • Dates du terrain : Du 11 au 14 mars 2011

Ce rapport a été élaboré dans le respect de la norme internationale ISO 20252
« Etudes de marché, études sociales et d’opinion »

Auteur(s)
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs

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