Le bonheur ne tient qu'à un film... amateur

Qui n’a pas regardé ses films de vacances pour revivre les moments de bonheur qui ont émaillé l’été ? Qui ne s’est pas installé en famille ou avec des amis pour les partager et en profiter ensemble ? Une pratique courante à chaque grande occasion de la vie, voire même au quotidien grâce à l’arrivée des nouvelles technologies qui, avec les téléphones portables et autres tablettes, ont permis à chacun de devenir réalisateur amateur s’il le souhaite.

Auteur(s)
  • Vincent Dusseaux Directeur d'études, Ipsos Loyalty
Get in touch

Partant de ce constat, l’Observatoire du Bonheur dévoile aujourd’hui une étude réalisée avec IPSOS afin de mieux décrypter les pratiques des Français quant aux films amateurs. Un sondage réalisé à l’occasion de la remise des Prix de l’Observatoire du Bonheur qui récompense pour la troisième année deux doctorantes pour leurs travaux dans le domaine des sciences humaines.

Tous cinéastes ? Près d’un Français sur deux a déjà réalisé un film amateur

Près d’un Français sur deux (49%) a déjà réalisé des petits films amateurs de sa famille, de ses amis ou autres. Cette proportion varie en fonction de l’âge. Ceux qui filment le plus sont les 25-34 ans (61%) et les 35-44 ans (66%). C’est à ces âges que les couples se forment, que les enfants font leur apparition. A l’inverse, le nombre de cinéastes amateurs recule dans les tranches 45-59 ans (45%), et 60 ans et plus (33%). Deux hypothèses pour expliquer ce recul :

  • Les plus âgés sont moins enclins à utiliser les technologies permettant de réaliser ces films
  • A partir de 45 ans, les enfants deviennent adultes, et donc moins « filmogéniques ».

Un écart générationnel perceptible dans les usages : 25 % des jeunes filment des scènes insolites ou comiques

En tête des sujets des films amateurs, on retrouve prioritairement les évènements familiaux ou amicaux (à 69%). Ce type d’événements est surtout filmé par les 35-44 ans (73%) et les 45-59 ans (74%, contre 53% 15-24 ans). En revanche, les plus jeunes filment plus régulièrement des scènes insolites ou comiques (25%, contre 5% des 45-59 ans et 4% des 60 ans et plus). On observe ainsi que les usages évoluent avec les jeunes générations,souvent plus à l’aise et mieux équipées, qui n’hésitent pas à capturer sur le vif les scènes qui retiennent chaque jour leur attention.

Filmer pour revivre ses moments de bonheur

La finalité des films amateurs varie également avec l’âge, même si une tendance d’ensemble se forme : 49% des personnes interrogées filment principalement pour se donner la possibilité de revivre des moments de bonheur. Cette proportion passe à 63% chez les 15-24 ans, qui veulent sans doute profiter de leur jeunesse, et à 56% chez les plus de 60 ans, qui semblent aimer pouvoir revivre les bons moments de leur vie. Dans un second temps, les personnes interrogées filment pour transmettre à leurs enfants (25%, dont 35%des 35-44 ans) ; puis pour partager avec les personnes absentes (24%, dont 32% des 15-24 ans et 30% des 25-34 ans).

Des films amateurs faits pour être partagés avec les proches

Si les Français partagent essentiellement leurs films avec les proches (à 80%), on observe que les réseaux sociaux ont leur importance, surtout chez les jeunes. 16% des Français utilisent ainsi les réseaux sociaux pour partager leurs vidéos. Une proportion qui s’élève à 25% chez les 15-24 ans. Mais le phénomène est également fréquent chez leurs ainés : 17% des 35-44 ans partagent leurs films sur les réseaux sociaux et 10% des 45-59 ans. Les résultats de l’enquête mettent en évidence la prudence des personnes interrogées quant à la mise en ligne de leurs données personnelles. Dans l’ensemble, rares sont celles qui partagent leurs vidéos avec tout le monde sur Internet (2% seulement, 5% des 15-24 ans).

Face aux nouvelles technologies, des différences entre les générations

Au final, les Français sont partagés sur l’arrivée des nouvelles technologies dans l’univers du film amateur, et notamment sur la possibilité qu’ils ont désormais de filmer à l’infini avec un téléphone ou une tablette et de partager immédiatement ces films sur Internet.Pour 43% des personnes interrogées, cela représente un accélérateur de bonheur, qui permet de laisser libre cours à la créativité, contre 47% pour lesquels il s’agit au contraire d’un frein au bonheur, en raison d’une certaine banalisation de ces films.Le « gap » générationnel est particulièrement net sur cette question : les nouvelles générations, plus familières de ces technologies, estiment qu’elles peuvent faciliter l’accès au bonheur (60% chez les 15-24 ans, et 51% chez les 25-34 ans, contre seulement 38% des 45-59 ans et 31% des 60 ans et plus). On observe ainsi une évolution des usages et des supports avec l’arrivée de la nouvelle génération qui filme plus et qui partage de plus en plus les contenus en ligne.

Autant de résultats édifiants qui montrent l’importance des films amateurs dans notre manière de mettre en scène et conserver en mémoire nos moments de bonheur et leur évolution dans le temps.



Auteur(s)
  • Vincent Dusseaux Directeur d'études, Ipsos Loyalty

Société