Le climat social s’éclaircit
L’état d’esprit des salariés français est à la hausse. Mais l’inquiétude reste un sentiment dominant.
La cinquième édition de l’Observatoire du monde du travail traduit une sensible amélioration de l’état d’esprit général des salariés français. Plus enclins à qualifier positivement leur situation professionnelle, moins pessimistes qu’à l’automne 1996 dans l’appréciation de leur niveau d’aisance financière, ils sont aussi de moins en moins nombreux à exprimer une crainte pour leur emploi. La description du climat dans l’entreprise apparaît globalement moins pessimiste. Une majorité de salariés du secteur public - c’est une « première » depuis la création du baromètre - ne pronostique plus aujourd’hui l’éventualité d’un conflit social dans son entreprise. Ils sont désormais 71% à partager ce point de vue au sein du salariat du privé.
Cette embellie générale n’efface pas la pluralité des attitudes observées ces derniers mois dans le cadre de l’Observatoire. L’inquiétude reste malgré tout le sentiment dominant pour une majorité de personnes interrogées. Les expressions d’angoisse, les sentiments de révolte, même minoritaires, constituent toujours de sérieux indices des traces laissées par la crise. Dans cette dernière vague de l’année 1997, le constat record établi par les salariés d’une stabilité sur le front des salaires contraste encore plus nettement qu’auparavant avec ce changement de climat. La mobilisation potentielle d’un salarié sur deux en cas de conflit dans l’entreprise vient confirmer l’hétérogénéité du paysage social.
Le pessimisme demeure plus répandu chez les employés et les ouvriers. Il atteint un niveau record parmi les ouvriers non qualifiés. Les revenus modestes persistent dans une appréciation négative du climat social. De même en est-il pour les personnes qui ont fait peu d’études. On note aussi que la grogne est plus fréquente chez les salariés âgés ainsi que chez ceux du secteur public. L’opinion des personnes interrogées intervient naturellement dans leur perception de la situation. Le sympathisants de la CGT et de FO communient dans un même état d’esprit négatif tandis que ceux de la CFDT sont résolument optimistes.