Le couple de l’exécutif demeure exceptionnellement populaire
Deux mois après l’envolée de leur cote de popularité concomitante avec la coupe du monde de football, Jacques Chirac et Lionel Jospin conservent le soutien des deux tiers des Français.
Le président de la République et le Premier ministre sont toujours les hommes politiques français les plus populaires. Le parallélisme du phénomène est exceptionnel, alors que Jacques Chirac s‘approche de la mi-mandat et que Lionel Jospin est installé à Matignon depuis plus d’un an.
Deux mois après la coupe du monde – l’événement avait, cet été, contribué à "doper" les niveaux de popularité des deux protagonistes - la rentrée ne semble pas avoir modifié profondément l'attitude des Français à l'égard du couple exécutif.
Tous deux disposent, dans la dernière vague du baromètre Ipsos - Le Point réalisé en fin de semaine dernière, d'un capital de popularité confortable et encore très élevé : 66% de bonnes opinions, 24% de mauvaises opinions pour le président de la République, 27% pour le Premier ministre. Tout semble se passer comme si le réflexe consensuel des Français mesuré dans les semaines qui ont suivi l’événement du 12 juillet continuait à produire ces effets "à froid". Une part significative des Français interrogés, peut-être momentanément dépourvus de critères de jugement plus politiques, fonde encore sans doute une part importante de leur point de vue sur "la mémoire de juillet". A ce titre, on note un phénomène intéressant dans cette dernière vague d'enquête : jamais le niveau de popularité des deux hommes n'a été aussi élevé chez les jeunes Français âgés de moins de 25 ans. Le point d'interrogation majeur qui plane désormais sur l'évolution des popularités des deux hommes réside dans l'éventualité d'un nouveau découplage entre leurs deux courbes et de la fin progressive de "l’effet coupe du Monde " Au de-là de ces niveaux d'ensemble, Jacques Chirac et Lionel Jospin continuent à cultiver chacun leurs "terrains " de prédilection. Le président de la République obtient toujours ses meilleures performances parmi les personnes âgées et consolide son crédit dans l’électorat de droite RPR-UDF. Le Premier ministre dispose d'un capital d'approbation nettement supérieur à celui du président de République dans des catégories sociales privilégiées. Il obtient, par ailleurs, des niveaux d’approbation record - et vraisemblablement peu durables - auprès des sympathisants UDF(61% d’avis favorables) et RPR (59%). Le suivi des niveaux de popularité des principales personnalités politiques ne fait pas apparaître dans cette vague de modifications majeures dans la hiérarchie, si l’on excepte la poussée de sympathie dont bénéficie Jean-Pierre Chevènement à la suite de son accident de santé.
Les principaux ministres du gouvernement de Lionel Jospin, notamment les femmes, disposent toujours d'un capital de popularité très élevé : c'est le cas notamment de Martine Aubry avec 60% de bonnes opinions qui, malgré une baisse de trois points, continue à dominer ce classement. Elle doit désormais partager cette position avec un nouvel entrant dans le baromètre Ipsos - Le Point, le ministre délégué à la santé, Bernard Kouchner, dont l’action est jugée favorablement par 61% des personnes interrogées.
Une seconde personnalité "entrante" dans le baromètre, Daniel Cohn-Bendit, connaît une situation nettement moins favorable : une forte proportion de Français n’ont pas d’opinion sur la future tête de liste des Verts aux élections européennes (40%), alors qu’une forte minorité le juge négativement.
A droite on ne note pas d’évolutions significatives dans la hiérarchie. Très présent en cette rentrée politique, Edouard Balladur retrouve, après une brève période d’impopularité majoritaire, une situation positive dans l'opinion avec 47% de jugements favorables. Il est aujourd'hui l'homme politique de l'opposition RPR-UDF le plus soutenu par les Français, y compris lorsqu'on regarde de près le jugement des électeurs de la droite modérée.
La cote de popularité de Robert Hue rejoint des niveaux élevés. Avec 43% de bonnes opinions, le leader du PC profite d'une exposition médiatique particulièrement forte depuis la fin du mois d'août. L'indicateur de popularité du parti communiste rejoint cette tendance : avec 38% de bonnes opinions, la cote du parti communiste atteint son niveau record depuis la création de cet indicateur, il y a près de deux ans.