Le débat sur les retraites renforce la popularité des leaders de gauche
Réalisée quelques jours après les manifestations du 7 septembre contre la réforme des retraites, la dernière vague du baromètre de l’action politique Ipsos-Le Point mesure une progression de la popularité des leaders de gauche, à l’exception de Dominique Strauss-Kahn. A droite, la cote de Nicolas Sarkozy reste au plus bas, sauf chez les proches du Front National. La séquence est moins pénalisante pour François Fillon, dont la popularité progresse à nouveau après 3 mois de baisse. Largement soutenu par les proches de l’UMP, le Premier ministre reste bien placé dans la perspective du remaniement ministériel.
En écho au climat social tendu sur la réforme des retraites, les personnalités de gauche marquent des points. A 49% d’opinions favorables (+3 points par rapport au mois dernier), la popularité de Martine Aubry revient presque à son meilleur niveau. Celle de Ségolène Royal progresse de 4 points, pour atteindre 37% d’avis favorable, alors qu’on était plutôt autour des 30% depuis un an. Pas tout à fait en première ligne sur la question des retraites, François Hollande progresse chez les sympathisants de gauche mais aussi de droite, ce qui lui permet d’enregistrer la plus forte hausse des 32 personnalités testées (+ 7 points en un mois). Il a gagné 15 points de bonnes opinions en un an, et se retrouve aujourd’hui, avec 42% d’avis favorables, tout proche de son meilleur score enregistré au lendemain des régionales 2004 (44%).
Si l’on ne retient que l’avis des proches du Parti Socialiste, Martine Aubry reste la personnalité la plus populaire (76% d’avis favorables, +3 points), devant Bertrand Delanoë (70%, +4). Mais forts de leurs progressions, François Hollande (64%, +13) et Ségolène Royal (63%, +12) disputent aujourd’hui la troisième place à Dominique Strauss-Kahn (64%, -5 points).
A droite, malgré le contexte peu favorable, la popularité de François Fillon progresse à nouveau, après 3 mois de baisse. On totalise aujourd’hui autant de jugements favorables sur l’action du Premier ministre (46%, +3) que d’avis défavorables, avec un soutien massif des proches de l’UMP (82%, +4 points). Dans la perspective d’un remaniement ministériel, François Fillon semble aujourd’hui en position de force, en tous cas du point de vue de la popularité. En effet, les autres « premiers ministrables » ne bénéficient pas de la même dynamique : Michèle Alliot-Marie pointe à 45% d’avis favorables, en baisse de 5 points, Christine Lagarde est à 44%, en baisse de 4 points. Brice Hortefeux est encore plus loin, à 30% de bonnes opinions, en baisse de 4 points sur l’ensemble de l’échantillon, et surtout de 11 points sur les deux derniers mois chez les proches de l’UMP.
Quant au chef de l’Etat, sa cote reste stable ce mois-ci, mais toujours à un niveau très bas (34% d’avis favorables contre 62% d’avis contraire). Dans le détail, on constate que son image s’est dégradée chez les sympathisants UMP (76%, -2 points en un mois, -10 en deux mois). On atteint des records d’impopularité à gauche (8% d’avis favorables chez les proches du PS contre 89% d’avis défavorables) et dans les milieux populaires (25% d’avis favorables chez les employés, -9 points et 27% chez les ouvriers, -3). Au final, Nicolas Sarkozy ne doit le maintien de sa popularité qu’à la forte progression chez les proches du FN (52% d’avis favorables, +20 points) : on retrouve aujourd’hui chez les sympathisants frontistes le niveau de soutien que l’on enregistrait avant l’affaire EPAD.