Le livre numérique : un moyen de faciliter l'accès à la lecture?
Aujourd'hui, seul un quart des Français (25%) estime qu'internet et les supports numériques (livres électroniques, CD-Rom, assistants personnels …) signent l'arrêt de mort du livre traditionnel. La majorité de la population (65%) juge en effet que les nouveaux supports peuvent coexister avec le support traditionnel sans difficulté. Mieux, pour un Français sur trois (33%) l'arrivée d'internet et des supports numériques peut même signifier une chance de renouveau pour le livre et l'écrit en général. Les plus enclins à partager cette dernière opinion sont les moins de 35 ans (41%), les plus diplômés (41%) et, logiquement, les internautes (40%). La moitié des Français estime par ailleurs que l'e-mail ou les sites de création littéraire sont susceptibles de modifier les habitudes d'écriture.
Bien qu'une courte majorité des Français (53%) se montre sceptique sur le fait qu'internet puisse inciter les adultes et les adolescents à lire davantage, ils sont tout de même 45% à être de l'avis contraire. Une nouvelle fois, ce sont l'âge, le niveau d'étude et l'accès à internet qui s'avèrent les critères les plus discriminants. Ainsi, parmi les plus "optimistes" on peut notamment citer les moins de 35 ans (55%), les plus diplômés (53%) ou encore les internautes (55%). La lecture en ligne est toutefois une pratique qui séduit peu : deux tiers des Français (66%) jugent inenvisageable de lire un texte directement sur écran, " même si cela devenait plus facile et agréable ". Il est intéressant de noter que - exception faite des 15-19 ans qui jugent cela possible à 52% - aucune catégorie sociale, y compris les internautes, ne déroge à cette opinion. Le fait qu'il n'y ait pas ou moins de plaisir à lire en ligne explique que la très grande majorité de la population (79%) refuse de payer le téléchargement d'un livre en ligne au prix de son équivalent papier en librairie. Pour 28% des Français, le livre virtuel devrait être d'un prix nettement inférieur à la version papier, 51% estimant même qu'il devrait totalement gratuit. Il reste que certaines catégories sociales se montrent un peu plus perméables à l'idée de payer pour le téléchargement d'un livre. Si seulement 36% acceptent le principe d'une telle transaction, les moins de 35 ans (45%), les internautes (45%), les plus diplômés (47%) et les 'hauts revenus' (47%) y sont le plus favorables.
Dans ce domaine comme dans d'autres, les interviewés souhaitent une régulation de la Toile. 65% des personnes interrogées se déclarent ainsi opposées à l'idée qu'internet puisse permettre d'avoir accès à des livres dont la publication est interdite. Cet avis est partagé par l'ensemble des interviewés, quelle que soit la catégorie considérée. Une minorité (31%), un peu plus forte chez les moins de 35 ans (39%), des plus diplômés (36%) et des internautes (37%), voit cependant dans internet un espace pour échapper à la sanction des pouvoirs publics.
En revanche, la très grande majorité des Français (75%) estime prioritaire l'accès à la connaissance des œuvres du patrimoine public grâce à leur mise en ligne gratuite sur le net. Cette mise en ligne gratuite est jugée même tout à fait prioritaire par, respectivement, 49% et 46% d'entre eux (contre 42% pour l'ensemble de la population).Enfin, quand il s'agit d'imaginer de manière pratique " le livre numérique ", les Français sont très hésitants. Pour 39% des Français, il s'agirait d'un ordinateur relié à Internet, permettant une lecture plus facile à l'écran, 26% imaginant plutôt un objet en soi relié à des sites de téléchargement bien protégés ou gérés directement par l'entreprise ayant créé cet objet. Pour 17% de la population, il s'agirait d' un objet en soi mais relié à l'ensemble des ressources internet.