Le maire de Paris enthousiasme ses électeurs

Un an après la victoire de la gauche aux municipales à Paris, 59% des électeurs parisiens se déclarent satisfaits de l'action de leur nouveau maire. Le détail des résultats laisse pourtant apparaître d'assez nettes différences de perception selon les catégories d'électeurs. Si le satisfecit est très large dans l'électorat des listes Delanoë (PS) et Contassot (Verts) – avec environ 85% de bonnes opinions -, le mécontentement est en revanche majoritaire chez les Parisiens ayant choisi les listes Séguin (RPR) ou Tibéri (Div. D.) en mars 2001. On constate encore sur cette question un net clivage générationnel : plus des deux tiers (69%) des moins de 35 ans sont satisfaits de leur nouveau maire, contre 54% des électeurs plus âgés.
Les avis sont plus nuancés lorsque l'on détaille la gestion municipale secteur par secteur. Ainsi, une courte majorité des personnes interrogées est mécontente de la politique menée en matière de "propreté" (50%, contre 45% de satisfaits), de "circulation" (50%, contre 44% de satisfaits), ou concernant "la sécurité des biens et des personnes" (49% de satisfaits, 40% de mécontents, et 11% qui préfèrent ne pas se prononcer sur un domaine qui, il est vrai, ne concerne qu'indirectement la municipalité). On retrouve pour chacun des domaines testés les clivages constatés à la question précédente, entre un électorat de gauche qui adhère à chaque fois majoritairement à l'action de Delanoë, et un électorat de droite nettement plus sévère. En revanche, après la gestion controversée de l'ancienne équipe municipale, les Parisiens font majoritairement confiance à leur maire pour "gérer la ville dans la transparence" ; les 30% de sceptiques se recrutent en majeure partie dans l'électorat de Jean Tibéri...
Bien que globalement l'opinion soutienne l'action de Bertrand Delanoë, le rapport de force dans la perspective de la présidentielle est favorable à la droite dans la capitale. En témoignent les intentions de vote réalisées auprès des électeurs parisiens, qui choisiraient pour 53% d'entre eux Jacques Chirac en cas de duel avec Jospin au second tour de la présidentielle. Le chef de l'Etat arrive également en tête des intentions de vote premier tour (27% des suffrages exprimés par les électeurs "certains d'aller voter"), devant Jospin (23%). Arlette Laguiller et Jean-Pierre Chevènement se partagent la troisième place de ce premier tour virtuel, avec 10% d'intentions de vote chacun. L'avance de Chirac, assez nette au regard de l'équilibre parfait dans les intentions de vote nationales second tour mesurées les 15 et 16 mars par Ipsos, ne doit cependant pas masquer la progression régulière de la gauche à Paris depuis 1995. Si les choses en restaient là, les 53% obtenus par Chirac marqueraient une baisse de 7 points par rapport à son score de 1995 (60,1% au second tour, contre 39,9% à Jospin).