Le moral des consommateurs européens à la hausse
Trois mois après la dernière mesure enregistrée, l’Indice européen de la consommation Sofinco-Ipsos confirme les signes positifs des différents indicateurs statistiques économiques. Il progresse globalement de quatre points (111 au lieu de 107). Et cet indice atteint des niveaux records en Grande Bretagne (125 points, +3), en France (111 points, +5), en Espagne (107 points, +7) et en Allemagne (105 points, +6) où il était en baisse depuis un an. L’indice des Pays Bas gagne également 4 points (124). En revanche, la Belgique perd 5 points tandis que la situation critique observée au Portugal en février dernier s’intensifie, l’indice portugais perdant encore 2 points pour s’établir aujourd’hui à 93.
Analysé au niveau européen, l’indice global évolue de manières différentes en fonction du sexe, de l’âge et du niveau de revenu des personnes interrogées. Ce sont les personnes les plus âgées qui connaissent la plus forte progression avec un indice global aujourd’hui établi à 106 (+ 6 points). Cette progression est également forte chez les consommateurs âgés de 45 à 54 ans (109 - + 6 points), les 35-44 ans 110, (+4 points). De même, les consommateurs européens masculins (117, +4 points) apparaissent-ils toujours plus optimistes que les femmes (105 - + 3 points).
L'indice de consommation est toujours d'autant plus élevé que la situation sociale est favorable mais certains écarts sociologiques s'atténuent. Cet indice progresse de cinq points chez les ouvriers (pour atteindre 109), et de quatre points parmi les employés (113). La catégorie des cadres supérieurs garde un indice stable mais qui reste le plus élevé (128). A l'inverse, les agriculteurs voient leur indice chuter de huit points et se situer au plus bas niveau (99). L'optimisme global se renforce dans toutes les tranches de revenus, l'indice demeurant d'autant plus haut que le revenu est élevé.
L’analyse détaillée des différents chiffres qui permettent de composer cet indice synthétique confirme la tendance positive. Ainsi, l’optimisme des européens à l’égard de la situation économique de leur pays devient aujourd’hui majoritaire (53% - +7 points - contre 43% de pessimistes). De même, l’optimisme relatif à l’état d’esprit des européens sur leur niveau de vie et l’évolution de leur pouvoir d’achat reste majoritaire (57% contre 38% de pessimisme). On note également la très légère progression de la capacité d’épargne des personnes interrogées (10% des européens interrogés déclarent mettre plus facilement de l’argent de côté par rapport à l’année dernière, + 1 point) mais surtout la priorité accordée aux dépenses plutôt qu’à l’épargne, en cas d’augmentation de revenus (39%, + 3 points).
Certains indicateurs tempèrent toutefois ces éléments positifs. En effet, si l’envie de dépenser progresse de 4 points (69 % des européens interrogés déclarent avoir envie de dépenser), ils sont aussi plus nombreux à ne pas en avoir les moyens (65%, + 2 points). Enfin, le jugement porté sur la hausse des prix demeure : 64% des européens interrogés ont l’impression que les prix ont augmenté par rapport à l’année dernière. Cette perception de l'inflation reste particulièrement forte en Allemagne (78%), au Portugal (70%).
Critique dans les vagues précédentes, la situation de l’Allemagne semble s’améliorer avec des indices supérieurs ou égaux à 100 dans l’ensemble des domaines. L’indice global de la consommation progresse de 6 points, tout comme celui de la confiance économique (107 points ; + 6 points), tandis que l’envie de consommer connaît également une progression spectaculaire de 11 points (106 points). L’indice de potentiel de consommation, inférieur à 100 depuis le début de l’observation, atteint enfin ce niveau moyen avec une progression de 3 points. Enfin l’intention de consommer avec un indice de 107 progresse de 5 points. C’est auprès des jeunes Allemands que l’on observe les indices les plus élevés avec des niveaux nettement supérieurs à ceux de l’ensemble de la population allemande. En revanche, les femmes allemandes restent les plus pessimistes, avec un indice global de 99 - cette situation critique pesant sur l’indice du potentiel de consommation féminin dont le niveau ne dépasse pas 80.
En progrès régulier lors des précédentes vagues, l’Italie connaît en mai 1998 une stabilité de son indice global, résultant d’une progression de la confiance économique et de l’intention de consommation que viennent contrecarrer une diminution de l’envie de consommation et du potentiel de consommation.
La Belgique ayant connue, depuis la création de l’indice Sofinco-Ipsos, une progression lente mais continue, subit en mai 1998 une détérioration de sa situation générale (- 5 points), l’indice global revenant à 100. Cette diminution provient notamment d’une forte baisse du potentiel de consommation (-20 points).
L'attitude des Européens envers leur future monnaie commune se caractérise, en mai 1998, par une inversion historique depuis la création de ce baromètre. L’euro représente aujourd’hui, pour l’ensemble des européens interrogés, plus d’avantages que d’inconvénients (44%, +12 points), contre 34% (-10 points) d'opinions inverses. Cette évolution est tout particulièrement marquée chez les consommateurs Allemands: 50% d'entre eux (+28 points) pensent que l’euro représente plus d’avantages que d’inconvénients. En revanche, si les Français sont désormais 43% (+12 points) à émettre un avis positif à l’égard de l’euro, ils sont encore 45% à avoir un avis négatifs.
Fiche technique :
Français, Allemands, Britanniques, Italiens, Espagnols, Portugais et habitants du Bénélux représentent aujourd’hui plus de 85% des consommateurs de l’union européenne. L’évolution globale et comparée de leur moral, de leurs comportements et de leurs intentions de consommation constituent des facteurs décisifs de la croissance économique européenne dans les années à venir.
Le Baromètre européen de la consommation, réalisé par IPSOS pour la Banque SOFINCO, est un dispositif complet permettant de cerner à intervalles réguliers les attitudes des consommateurs de ces pays.
En prenant en compte l’ensemble des questions, IPSOS, pour la Banque SOFINCO a créé l’Indice Européen de la Consommation.
La cinquième vague a été réalisée auprès d’échantillons représentatifs de la population âgée de 15 ans et plus, de huit pays de l’Union européenne (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Portugal, Belgique, Pays Bas).
6 638 personnes ont été interrogées par IPSOS par téléphone du 11 au 27 mai 1998.
Echantillons construits selon la méthode des quotas : sexe, âge, csp du chef de famille, région, habitat.
Les résultats de cette enquête sont présentés pays par pays avec une consolidation globale pondérée en fonction du poids démographique respectif de chacun d’entre eux.