Le président de la République, soutenu dans sa politique internationale
La dernière vague du baromètre de l’action politique Ipsos / Le Point intervient dans un contexte international chargé, marqué par les dissensions entre la France et les Etats-Unis. Malgré les attaques dont le président de la République et la France font actuellement l’objet aux Etats-Unis et dans certains pays européens, les Français soutiennent aujourd’hui majoritairement la position défendue par Jacques Chirac.
Les résultats de l'enquête Ipsos / Le Point viennent confirmer cet état de fait. L'action du président de la République recueille ce mois-ci 62% d'opinions favorables, soit une hausse de 4 points depuis la dernière vague réalisée en janvier 2003 (58%). On note surtout que la côte de l'action de Jacques Chirac enregistre un bond de 7 points auprès des sympathisants de gauche (46% contre 37% en janvier 2003). Elle redevient majoritairement favorable auprès de ces derniers pour la première fois depuis septembre 2001, juste après les attentats aux Etats-Unis. Ces résultats témoignent certainement pour une part de l'assentiment des sympathisants de gauche, traditionnellement plus pacifistes, à la fermeté du discours de Jacques Chirac.
Parce que l'attention est aujourd'hui essentiellement polarisée sur la crise internationale irakienne, le Premier ministre reste à un niveau de popularité très important et ce, malgré un contexte national aujourd'hui plus difficile (augmentation du niveau du chômage, dépôts de bilan d'Air Liberté et de Metaleurop ou encore ouverture du débat sur les retraites). Avec 59% d'opinions favorables, Jean-Pierre Raffarin enregistre une légère baisse de 2 points par rapport à la dernière enquête de janvier 2003 (61%) et se "décroche" un peu de Jacques Chirac.
Nicolas Sarkozy n'est plus la personnalité politique la plus populaire
Depuis novembre 2002, Nicolas Sarkozy était toujours resté en tête du palmarès de popularité des personnalités politiques. Avec 61% d'opinion favorables, le ministre de l'Intérieur perd la première place mais reste toutefois à un niveau d'assentiment élevé. Il est le même que celui enregistré lors de la dernière enquête qui avait marqué un coup d'arrêt à la progression de sa côte de popularité.
Il est aujourd'hui devancé par Bernard Kouchner dont l'action est perçue favorablement par 66% des Français (+7 points) et par Bertrand Delanoë qui, bénéficiant certainement de la récente victoire de la gauche dans la 17ème circonscription de Paris, enregistre une hausse de 4 points et atteint les 62% d'opinions favorables.
Acteur indissociable de l'actualité internationale de ces dernières semaines, de la crise irakienne aux accords de Marcoussis, Dominique de Villepin enregistre la plus forte hausse du palmarès. Alors que lors de la dernière vague du baromètre près d'un Français sur deux se trouvait dans l'incapacité de se prononcer sur son action, il recueille aujourd'hui 40% d'opinions favorables (+9 points). A l'opposé, la ministre de la Défense, Michele Alliot-Marie ne bénéficie pas des effets de la situation internationale. Elle n'enregistre pas de hausse de sa côte de popularité et reste à un niveau identique depuis la dernière vague (41%). Il convient ici de préciser que l'enquête a été réalisée avant l'intervention de la ministre à la 39ème Conférence internationale sur la sécurité, au cours de laquelle cette dernière avait fait une sortie fortement médiatisée, en rappelant "qu'être allié est un statut qui implique le dialogue et le respect des partenaires. Cela veut dire que l'on évite les accusations infondées, les assertions mensongères".
On notera aussi la forte progression de Luc Ferry dont la côte de popularité enregistre la deuxième plus forte hausse de l'enquête (+8 points) en le faisant passer de 33% à 41% d'opinions favorables. Cette évolution trouve certainement une part de son explication dans sa participation et sa prestation ce mois-ci dans l'émission fortement médiatique de Michel Drucker, "Vivement Dimanche".
Les autres ministres du gouvernement Raffarin enregistrent eux aussi une hausse de leur popularité, à l'exception de Jean-François Mattei (28%, - 2 points). C'est le cas de Roselyne Bachelot (33%, +5 points), de François Fillon (27%, +4 points), de Francis Mer (26%, +4 points) et de Dominique Perben (24%, +5 points).
L'UMP dépassé par le Parti Socialiste dans le palmarès des partis politiques
Nul doute que la forte médiatisation du débat autour de la modification des scrutins régionaux et européens pèse aujourd'hui pour beaucoup dans les résultats de l'enquête. Opposant l'UMP à l'ensemble des formations politiques françaises (et notamment l'UDF, le PS, les Verts, le PC et le FN), le parti de la majorité se retrouve assez logiquement sanctionné. Il perd 2 points depuis la dernière vague (en passant de 46% à 44% d'opinions favorables) et 10 points en trois mois, tandis que l'ensemble des autres partis politiques connaissent aujourd'hui une hausse ou une stabilité de leur côte de popularité.
De plus, pour la première fois depuis juin 2002, le PS passe devant l'UMP dans le classement des partis politiques préférés des Français, derrière les Verts qui confirment leur première place (52%, +3 points) et l'UDF qui accroît son décrochage avec l'UMP (48%, +1 point). De fait, c'est par les sympathisants du parti politique de François Bayrou que l'UMP est aujourd'hui la plus lourdement sanctionnée puisqu'elle perd 23 points d'opinions favorables auprès de ces derniers en deux mois, en passant de 67% à 44%.