Le regard des médecins sur leur métier a changé

Réforme de l’assurance maladie, augmentation du coût de l’assurance en responsabilité professionnelle, problèmes de démographie médicale et de disparité régionale… les médecins libéraux, qu’ils soient spécialistes ou généralistes, sont confrontés à une évolution rapide de leur métier. L'enquête réalisée par Ipsos pour le laboratoire GlaxoSmithKline fait le point sur la perception qu’ont aujourd’hui les médecins de leur profession.

« La médecine , c’est passionnant …  »

 En 2004, plus de deux tiers des médecins sont très satisfaits d’exercer la médecine libérale bien qu’ils aient l’impression qu’au cours des 5 dernières années l’exercice de leur métier se soit plutôt dégradé.

Les spécialistes sont même 82% à le juger passionnant (75% pour les généralistes). Par ailleurs, le métier reste un métier de vocation, qu’ils soient généralistes ou spécialistes.

Un sentiment apparaît fortement : les médecins s’estiment "utiles" à leurs patients comme à la société.

De même, la majorité des médecins ayant répondu à l’enquête disent que l’exercice de la médecine libérale leur procure soit "plus de satisfactions que de contraintes", soit "un bon équilibre entre les deux".

« … mais on est loin des 35 heures ! »

Les insatisfactions sont de natures diverses : une image et un statut dans la société qui se sont dégradés, un équilibre entre vie professionnelle et vie privée insatisfaisant, une charge de travail importante : 20% des généralistes travaillent plus de 66 heures par semaine ! ...

Sur le plan de leur rémunération, il faut aussi souligner que si un généraliste sur deux s’estime satisfait, les spécialistes ne sont qu’un tiers à partager ce sentiment.

Surtout, le temps consacré aux tâches administratives a considérablement augmenté. La proportion de médecins qui s’exprime de cette manière varie selon les items, selon qu’il s’agit de généralistes ou de spécialistes ou selon qu’ils exercent en ville ou en zone rurale, mais la tendance est là.

Des patients qui en veulent toujours plus.

Pour plus de 90% des médecins, les patients sont devenus plus exigeants.

De même, dans des proportions très importantes, ils les jugent 

  • plus méfiants (83%),
  • plus souvent demandeurs de thérapeutiques spécifiques (81%),
  • plus attentifs au dépistage et à la prévention (60%).

En un mot, le patient passif s’est transformé en patient actif.

D’ailleurs, 88% des médecins considèrent qu’au cours des dernières années, les patients sont plus informés. Ce qui ne veut pas dire, selon eux, mieux informés, loin de là ! A ce propos, autant les médecins plébiscitent les campagnes d’ information et de prévention (71%), autant les informations fournies par la radio et la télévision les gênent dans leur pratique professionnelle.

Cependant, c’est avant tout la répartition des tâches qui s’est modifiée au cours des dernières années. Le temps dédié à l’écoute des patients a pris une grande importance. Il en est de même, pour les généralistes, de la part d’activité consacrée à la prévention et au dépistage. En revanche, pour les spécialistes, c’est la prise en charge des pathologies qui s’est alourdie.


Fiche technique :

Enquête nationale menée auprès des médecins généralistes et des spécialistes

Un questionnaire a été adressé par courrier à 60 000 médecins généralistes et à 20 000 médecins spécialistes. Le nombre exceptionnel de réponses, respectivement 8 714 (14,5%) et 3 518 (17,6%), est significatif de l’intérêt que les médecins ont porté à cette enquête.

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