Le tunnel sous la Manche est l'équipement le plus marquant du XXème siècle

Parmi les constructions soumises aux personnes interrogées, les plus récentes sont pour l'opinion publique les plus marquantes du siècle. Les "grands travaux" des années Mitterrand sont peu cités : la Pyramide du Louvre recueille 12 % des suffrages, notamment ceux des cadres supérieurs, et la Bibliothèque de France 11%.De toutes les constructions proposées, c’est le Tunnel sous la Manche (cité par plus de la moitié des Français) qui apparaît la plus marquante du XXème siècle. Il arrive largement en tête, quelle que soit la catégorie socio-démographique des personnes interrogées à l’exception des moins de 25 ans.On trouve en deuxième position, cité par un Français sur quatre, le Stade de France. Un an après la victoire de l’équipe de France en Coupe du Monde de football, le Stade de France est logiquement cité surtout par les jeunes âgés de moins de 25 ans, et les milieux populaires.

Des ouvrages moins récents, pourtant considérés comme révolutionnaires lors de leur achèvement dans les années 60, 70 et 80 ne sont cités que par une proportion marginale des personnes interrogées (Beaubourg, la Grande Arche de la Défense, le Pont de Tancarville et le CNIT).Quand on demande quelles sont les autres constructions qui ont marqué le siècle en dehors de la liste proposée, seul un Français sur cinq en cite une. 5 % d’entre eux citent la Tour Eiffel, pourtant construite à la fin du siècle dernier, 2 % le Tunnel du Mont-Blanc et le Pont de l’île de Ré et 1 % le Futuroscope, les autres constructions n’étant mentionnées que par deux ou trois personnes.

En matière de transports terrestres le TGV  est l’innovation la plus marquante du siècle, pour 54 % des Français. Loin derrière, les autoroutes sont citées par 20 % d’entre eux (plus particulièrement les personnes âgées) puis les nouvelles générations de transport en commun en ville (19 %) et les pistes cyclables (seulement 7 %). A ce titre, il peut paraître surprenant que les personnes vivant dans les grandes zones urbaines ne considèrent pas plus que les autres Français que les nouvelles générations de transport en commun en ville et les pistes cyclables (pourtant souvent citées comme des moyens de déplacement urbain d’avenir et respectueux de l’environnement), sont des innovations marquantes.

Dans le domaine de l’aménagement des villes, les grands centres commerciaux (34 %) et les lotissements de maisons individuelles (26 %), symboles de la société de consommation et de l’accession à la propriété des classes moyennes, sont les phénomènes les plus marquants du siècle devant les logements sociaux et la qualité architecturale des villes. En revanche, les grands ensembles constitués de tours de logements et les immeubles de bureaux ne sont que très peu cités.Par rapport à l'environnement, le recyclage des déchets, la lutte contre la pollution et le traitement de l’eau, tous trois sujets d’actualité, sont considérés comme les évolutions les plus importantes. En revanche, ni la sécurité de la production d’énergie nucléaire, ni la collecte des ordures ménagères ni la lutte contre le bruit n’ont été considérées comme des évolutions significatives.

Concernant le logement, les innovations les plus marquantes concernent l’équipement, plus que la conception. Ainsi les équipements sanitaires sont cités par 34% des personnes interrogées (notamment les personnes âgées qui ont connu, plus que les autres, l’époque des toilettes à l’étage). L’électricité et l’eau courante chaude et froide dans tous les logements sont cités respectivement par 32% et 29% des interviewés. En revanche, le chauffage central individuel ou collectif n’a retenu l’attention que d’une toute petite frange de la population (9 % seulement). Les innovations concernant la conception des logements (plans mieux conçus, logements plus grands) ne sont citées que très marginalement.Pour les années à venir, les souhaits des Français dans les domaines de la construction et de l’équipement concernent essentiellement des améliorations liées à l’environnement : la réduction de la pollution urbaine (34 %) et des espaces verts à proximité des logements citadins (29 %) sont au cœur des aspirations des Français. On note que cette problématique environnementale ne concerne pas exclusivement l’Ile-de-France et que ces priorités sont partagées par tous les Français, quelle que soit la taille de leur commune.

La réduction du déséquilibre entre les centres des villes et les banlieues (problématique forte pour les Franciliens et les cadres supérieurs) ainsi que l’amélioration de la sécurité des logements (notamment de la part des personnes âgées et des milieux populaires) sont également citées, quoique dans une moindre proportion (20 %).