L'école intègre mal les jeunes à la société
La réputation du système éducatif français s’améliore mais demeure mauvaise sur des points essentiels. Par rapport à la précédente enquête, réalisée en février 1996, le sentiment dominant des personnes interrogées est que la situation est aujourd’hui un peu plus satisfaisante.
Il n’empêche que l’appréciation varie très fortement selon l’aspect du système éducatif sur lequel on braque le projecteur. Les écoles maternelles - que le monde nous envie, paraît-il - sont toujours extrêmement populaires. C’est le secteur éducatif le mieux « noté » par les personnes interrogées. Parmi les sujets de satisfaction, on relève encore l’organisation de la rentrée scolaire, l’apprentissage des langues étrangères, la qualité de l’enseignement technique ainsi que la pratique des activités sportives. Tous ces sujets, on en conviendra, n’ont pas la même importance.
Or, il est préoccupant de constater que le sentiment d’une dégradation de la situation concerne des problèmes particulièrement aigus. C’est à propos de « l’intégration des jeunes dans la société » que l’éducation faillit le plus à sa mission : les deux-tiers des personnes interrogées pensent qu’elle remplit de moins en moins bien ce rôle civique. Les quatre autres domaines les moins bien notés sont également cruciaux : les effectifs d’enseignants et d’élèves par classes, la valorisation du métier d’enseignant ainsi que la préparation à la vie active. Notons que ce sont les personnes les plus éduquées et les plus aisées qui se montrent les plus sévères à l’égard de la capacité de l’école à intégrer les jeunes dans la société.