Léger recul de la popularité pour Lionel Jospin et Jacques Chirac

Les deux têtes de l’exécutif voient leurs opinions favorables diminuer dans la dernière enquête du baromètre Ipsos-le Point. Mais la sévérité accrue des Français concerne aussi la presque totalité de la classe politique.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
Get in touch

En cet automne pluvieux, l’euphorie nationale qui avait suivi les exploits footbalistiques tricolores s’estompe lentement mais sûrement. La cohabitation demeure certes populaire, pour des raisons strictement politiques, mais les deux têtes de l’exécutif voient leur popularité se tasser dans la dernière enquête du baromètre Ipsos-le Point.

Lionel Jospin perd cinq points d’opinions favorables et Jacques Chirac en cède trois. Rien de très grave pour autant. Le président de la République conserve le soutien de près des deux tiers des Français. Seul l’électorat communiste est majoritaire hostile à sa personne. Quant au Premier ministre, avec 60% de jugements positifs, il ne se situe que trois points derrière le chef de l’Etat. Par un apparent phénomène de symétrie, seuls les sympathisants du Front national désapprouvent le chef du gouvernement.

Le repli sondagier de Jospin a un profil qui lui donne une certaine consistance politique. Il est plus marqué chez les femmes, parmi les salariés et auprès des revenus modestes alors que sa cote se maintient dans les milieux aisés. En bonne logique, le premier ministre est aujourd’hui nettement moins apprécié qu’hier par les sympathisants communistes. C’est visiblement sur son flanc gauche que Jospin est menacé même s’il perd également des points dans l’électorat UDF et chez ceux qui ne se sentent près d’aucun parti. Pour sa part, Chirac a quelques problèmes avec sa droite. Sa cote de popularité recule significativement chez les sympathisants UDF et parmi les revenus les plus élevés.

Ce tassement de popularité des deux figures de proue de la vie politique française renvoie à une évolution plus large. Sur les 25 personnalités testées par le " palmarès des leaders politiques ", 19 voient leur popularité décliner, 4 rester stable et seulement 2 (les mal-aimés Alain Juppé et Laurent Fabius) s’améliorer. Ce mal frappe à droite comme à gauche. Bernard Kouchner demeure la personnalité la plus populaire mais il perd six points. Philippe Séguin recule, lui, de sept points et le président du RPR retrouve un solde négatif avec 41% d’opinions favorables contre 43% de défavorables.

A gauche, on note la relativement bonne tenue de la cote de Claude Allègre. Le ministre de l’Education nationale, chahuté par le récent mouvement lycéen, ne perd que trois points de solde de popularité. Sa cote demeure toutefois très négative (-17 points) dans la tranche d’âge des 18-24 ans. Elle est d’autant plus élevées que les personnes interrogées disposent d’un revenu important.

Relevons enfin le profil contrasté des popularités de Martine Aubry et de Dominique Strauss-Kahn. La première bénéficie toujours d’une opinion très largement positive, mais en recul de six points, tandis que le second, dont la position au hit-parade Ipsos-le Point est plus modeste, ne cède que deux points. La ministre de l’Emploi et de la Solidarité séduit prioritairement les jeunes, les salariés et les revenus modestes alors que son collègue de l’Economie est d’abord prisé par les personnes âgées et les catégories privilégiées. Chacun demeure sagement dans son rôle.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société