Les consommateurs allemands à nouveau plus optimistes
L'Indice Européen de la Consommation qui mesure la propension à consommer, le potentiel de consommation et l'intention de consommation reste groupé pour les cinq pays européens. Les mouvements enregistrés à la hausse (indice 112 au niveau européen, +1 point) touchent la plupart des pays. Cette progression globale ne doit toutefois pas masquer de forts contrastes entre les différents indicateurs. Ainsi, si l'on devait analyser les européens comme un ensemble homogène, l'événement de cette dernière vague est sans aucun doute la progression de leur potentiel de consommation (indice 125, +11 points). Il atteint des niveaux records dans l'ensemble des catégories de la population étudiée et enregistre ses plus fortes progressions auprès des femmes (indice 113, +12 points), les 35-45 ans (indice 119, +13 points), des foyers les plus démunis (indice 97, +13 points) et des foyers ayant des revenus moyens supérieurs (indice 135, +21 points). Cette progression du potentiel de consommation est le résultat d'une plus forte capacité des européens à mettre de l'argent de côté (14%, +4 points). Toutefois, cette forte progression du potentiel de consommation est controversée par un recul de l'indice de confiance économique (indice 110, -1 point). Ainsi, ce surplus de potentiel de consommation ne se traduit pas par une augmentation de l'envie de consommer (indice 104, -2 points) mais par une augmentation des réflexes d'épargne à court terme (23% des européens épargnent pour un investissement prévu dans l'année, +2 points) ou à moyen terme (25% épargnent pour les années à venir pour la famille, +1 point). Ainsi, les intentions de consommation enregistrent un léger recul par rapport à novembre dernier (indice 105, -1 point), elles sont toutefois au même niveau qu'en février 1999.Dans cette ensemble homogène, les rythmes de progression varient en fonction des différents pays.
La France (indice 111, sans changement) reste à son niveau record depuis maintenant près d'un an. Si les Français montrent un potentiel de consommation en réelle progression (indice 113, +9 points), à l'inverse, l'état d'esprit à l'égard de leur situation personnelle retrouve un solde négatif : une majorité absolue des Français interrogés 51%( +3 points), se déclare pessimiste contre 47% ( -2 points) se déclarant optimistes. De même, les Français plus que leurs homologues européens se réfugient vers une épargne à long terme (27% mettent de l'argent de côté pour les années à venir contre 25% au niveau européen).La Grande-Bretagne domine toujours ce paysage européen mais enregistre un léger recul de son indice (121, -1 point). Le manque d'envie de consommer chez les Britanniques (37%, + 1 point) atteint un niveau record.L'Espagne (indice 107, +3 points), après avoir enregistré une baisse importante en novembre dernier retrouve des niveaux de progression positifs Si les Espagnols font état d'une plus grande facilité à épargner (12%, +3 points), leur envie de dépenser (44%, -1 point) reste toujours en très net retrait par rapport au niveau européen (66%).Le vrai rétablissement de cette dixième vague apparaît outre-Rhin. Alors que l'Allemagne avait subi un recul important de son indice en mai 1999, elle enregistre aujourd'hui la plus forte progression de cette vague pour atteindre son niveau record (indice 114, + 6 points). Les Allemands ont restauré leur niveau de confiance à l'égard de leur pays (56%, + 3 points) ainsi qu'à l'égard de leur situation personnelle (67%, +4 points). L'amélioration allemande est surtout le résultat d'une moindre difficulté à épargner. La proportion des Allemands déclarant arriver à mettre moins facilement de l'argent de coté qu'il y a un an est en retrait (40%, -10 points), à l'inverse, la proportion de ceux arrivant à mettre de l'argent de côté plus facilement qu'il y a un an atteint son niveau record (14%, +8 points). Aussi, l'épargne de précaution (32%, -4 points) est en recul au profit d'une épargne de consommation à court terme (22%, +4 points).
Globalement, la progression de l'indice général ne se traduit pas par une volonté de consommation plus forte. Cette progression est freinée par des réflexes d'épargne qui s'intensifient. Ainsi, les intentions de consommation enregistrent un léger recul par rapport à la dernière vague (indice 105, -1point) et restent stables par rapport à il y a un an. De manière identique à leurs homologues européens, les Français font état d'un léger recul de leurs intentions de consommation (indice 109, -2 points). La plupart des secteurs testés subissent en France une légère dégradation : la micro-informatique (7%, -4 points), l'équipement TV, HIFI, vidéo (9%, -2 points) et l'immobilier (6%, -1 point). A l'inverse, fort de très bons résultats en 1999, les perspectives du secteur automobile en ce début d'année laissent présager encore de beaux jours avec un niveau d'intention d'achat record (+11%, +4 points).