Les consommateurs européens n'ont pas le moral

La 16ième vague du baromètre Ipsos-Sofinco dresse un panorama complet du paysage européen de la consommation deux mois après la mise en circulation de l’Euro. La baisse de l’indice européen de la consommation Sofinco-Ipsos, déjà identifiée en novembre dernier, s’accentue (Indice 113, -3 points), tendance généralisée sur l’ensemble des indicateurs de conjoncture et de consommation. la France, à l’inverse des autres pays européens, fait figure d’exception, en se maintenant à des niveaux proches de ceux de novembre dernier. C’est en Allemagne que le climat se dégrade de la manière la plus forte.

La baisse du moral des consommateurs européens identifiée en novembre dernier se confirme. A l'inverse des principaux pays, la France se maintient à ses niveaux de novembre 2001

Deux mois après la mise en circulation de la monnaie unique européenne, le moral macro-éconoique des européens continue à s'affaiblir, sans toutefois enregistrer la forte dégradation du mois de novembre dernier. Une légère majorité des européens interrogés (51%, - 1 point) se déclare aujourd'hui optimiste à l'égard de l'évolution de la situation économique de leur pays, 45% (+ 1 point), se déclarant pessimistes. Cette relative stabilité globale ne doit pas masquer de fortes variations entre les différents pays étudiés.
Pour la deuxième vague consécutive, l'Allemagne présente un solde d'optimisme négatif (35% d'optimistes, - 3 points, contre 61% de pessimistes,
+ 3 points). Les Allemands se positionnent sur cet indicateur en très net retrait par rapport à leurs homologues européens. Les britanniques se retrouvent également dans une dynamique orientée à la baisse, pour la première fois depuis novembre 2000, et enregistrent sur cette vague la plus forte dégradation (63% se déclarant optimistes, - 6 points).
A l'inverse, la France, qui avait enregistré une forte baisse en novembre dernier, profite d' un regain d'optimisme (55% , + 3 points).
Enfin, l'Italie (58%, sans changement) et l'Espagne (57%, sans changement) n'enregistrent aucune variation sur cet indicateur.

Si l'on considère les européens comme un ensemble homogène, le solde d'optimisme encore favorable (+ 6) ne doit pas nuancer la forte dégradation de cet indicateur en un an (- 17 points). Ainsi, le pessimisme domine aujourd'hui chez les femmes (solde d'optimisme de - 2), chez les plus âgés (-2 auprès des
65 ans et plus), ainsi qu'auprès des catégories les moins aisées ( -1). A l'inverse, ce solde reste positif auprès des 15-24 ans (+ 29) et des foyers les plus aisés (+20).

L'optimisme à l'égard de l'évolution de sa propre situation subit également une forte baisse depuis novembre 2001 : 59% des européens se déclarent optimistes à l'égard de leur propre niveau de vie (- 2 points) contre 37% se déclarant pessimistes (+ 2 points). L'optimisme des britanniques enregistre une baisse de 3 points (64% d'optimisme). L'Allemagne enregistre sur cet indicateur la plus forte baisse (59%, - 4 points) ainsi que l'Italie (62%, - 4 points). L'Espagne perd 1 point (62% d'optimistes).
Sur cet indicateur, la France suit également une tendance inverse avec une légère amélioration (50% d'optimistes, + 3 points) et se retrouve ainsi à son niveau de février 2001, tout en restant toutefois nettement en retrait par rapport aux autres pays européens

Une envie de consommer à son niveau le plus bas depuis 5 ans

Autre indicateur à la baisse en ce début d'année, l'envie de consommer. Moins des 2/3 des européens (64%, - 1 point) déclarent avoir envie de dépenser en ce début d'année. En un an, l'envie de consommer en Europe a perdu 4 points et se retrouve aujourd'hui à son niveau le plus bas, identique à celui de décembre 1996.
Cette baisse d'envie de consommer touche l'ensemble des pays européens : en un an, la France (70%) a perdu 5 points, l'Allemagne a enregistré la plus forte baisse (61%, - 6 points). La Grande-Bretagne (60%, -2 points) et l'Italie (73% -2 points) semblent plus épargnées.

Une difficulté croissante à mettre de l'argent de côté

Pour la quatrième vague consécutive, les européens déclarent avoir de plus en plus de difficultés à pouvoir mettre de l'argent de côté. Cette pression financière s'exerce de manière particulièrement intense en Allemagne (64%, + 11 points par rapport à novembre 2001), suivie de l'Italie (47%, + 5 points) et de l'Espagne (44%, + 5 points). Encore une fois, les Français semblent isolés de cette dégradation ; si 30% des français déclarent arriver à mettre moins de l'argent de coté qu'il y a un an, cette pression financière semble s'être atténuée depuis novembre dernier (- 6 points).
Cette difficulté d'épargne croissante s'accompagne d'une plus forte volonté d'épargne: en cas d'une hausse de revenu hypothétique de 10%, près des deux tiers des européens (60%, sans changement), souhaiteraient en priorité mettre de l'argent de côté contre 1/3 (37%) préférant dépenser plus. Ce réflexe de précaution reste à un niveau record en France (37%, - 1 point). L'Allemagne présente sur cet indicateur la plus forte volonté d'épargne parmi les principaux pays européens (64%, + 5 points).

L'Euro : le succès de la mise en circulation de la monnaie unique

Deux mois après la mise en place de la monnaie unique, l'ensemble des consommateurs européens voit dans l'Euro plus d'avantages que d'inconvénients. Les Espagnols deviennent les plus europhiles : 51% (+ 17 points) voient dans l'Euro plus d'avantages que d'inconvénients et 29% (-1 point) partagent le point de vue inverse. Les Allemands présentent également aujourd'hui un solde d'opinions favorables nettement majoritaire (56% , + 5 points contre 37% -1 point) suivis des Italiens (43% + 8 points d'opinions favorables contre 30% d'opinions négatives - 6 points). Malgré une forte amélioration, les Français restent aujourd'hui les plus partagés : si 42% (+9 points) ont un jugement favorable à l'égard de l'Euro, 41% (- 9 points) font état de l'opinion inverse en voyant dans l'Euro plus d'inconvénients que d'avantages.

Sommaire de l'étude:

L'INDICE SOFINCO-IPSOS

  1. L'indice européen de la consommation
  2. L'indice de confiance économique
  3. L'indice de l'envie de consommation
  4. L'indice du potentiel de consommation
  5. L'indice d'intentions de consommation

RESULTATS DU BAROMETRE

  1. La confiance économique
  2. L'envie et le potentiel de consommation
  3. Les intentions de consommation

QUESTION COMPLEMENTAIRE

  1. L'intention de recours au crédit

LES CONSOMMATEURS EUROPEENS ET L'EURO


Fiche technique :

Suite de l'enquête
Méthodologie

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