Les Corses sont massivement attachés à la France

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
Get in touch

L’idée d’accorder l’indépendance à la Corse séduit près d’un quart des Français mais seulement une toute petite minorité d’insulaires.Les Corses veulent rester Français à une écrasante majorité : 92% contre seulement 6% d’indépendantistes et 2% de sans opinion, selon un sondage Ifop-Evénement du Jeudi (1) réalisé après l’assassinat du préfet Claude Erignac. En 1996, selon le même institut, 91% des insulaires étaient déjà hostiles à l’indépendance. Si, selon cette enquête Ifop, 82% des Corses pensent qu’il n’y a " pas un véritable risque de guerre civile en Corse ", 54% croient qu’il existe " une dérive mafieuse " du nationalisme et 65% que " les moyens légaux sont actuellement insuffisants pour lutter efficacement contre le terrorisme en Corse ".Il est à noter que les Corses eux mêmes se déclarent nettement moins indépendantistes que les continentaux.

En 1989, une enquête SOFRES-L’Express de janvier 1989 montrait que si 18% des Français envisageaient favorablement que " la Corse devienne indépendante d’ici dix ou vingt ans ", ce n’était le cas que de 8% des Corses. Ces derniers étaient, d’après ce sondage, 82% à rejeter la perspective de l’indépendance. D’autre part, une enquête BVA-Paris Match réalisée en mars 1989 indiquait que 24% des Français souhaitaient " que la Corse devienne indépendante " tandis que 55% professaient l’opinion contraire.

Les insulaires se sentent néanmoins aux prises avec une situation particulièrement pénible : 42% d’entre eux disent que " la Corse est une région qui connaît des difficultés et des problèmes très importants " et 44% " assez importants). Les insuffisances des liaisons avec le continent arrivent en tête des griefs et il est reproché à la métropole de ne pas assez soutenir l’économie corse...

Voilà qui explique peut-être la relative indulgence dont fait preuve une partie de la population de l’île à l’égard des " nationalistes ". Une enquête BVA-Paris Match de janvier 1991 établit que 31% des Corses se sentaient " proches des nationalistes et 45% " éloignés ". La fameuse " loi du silence " qui protège souvent, dans l’île, les auteurs d’actes criminels n’appartient pas forcément au domaine du passé. D’après ce sondage, elle était toujours " un devoir dans la tradition corse " pour 46% des insulaires ; il est à noter que 33% refusent de répondre à cette question. Les choses changent peut-être si l’on considère qu’une large majorité de Corses semblent aujourd’hui faire confiance à l’exécutif pour " trouver des solutions durables " aux problèmes de l’île. Selon l’enquête Ifop-Evénement du Jeudi, 64% font ainsi confiance à Jacques Chirac et 57% à Lionel Jospin.

La réputation des Corses parmi l’ensemble des Français est, au demeurant, plutôt mitigée. Une enquête CSA-L’événement du Jeudi demanda, en avril 1989, quelles étaient les catégories qui " ont la réputation d’être parfois insupportable dans la vie de tous les jours ". Si les démarcheurs et autres représentants arrivent en tête de ce hit-parade de l’agacement public, les Corses se situent en dixième position (sur 24), coincés entre... les garagistes et les fonctionnaires.

(1) 501 personnes représentatives de la population corse interrogées le 9 février.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société