Les Européens veulent des entreprises citoyennes.

Selon l'enquête Ipsos / Fleishmann – Hillard réalisée auprès de 4000 personnes en France, Allemagne, Grande-Bretagne et Italie, neuf européens sur dix soulignent la nécessité pour les grandes entreprises de consacrer une partie de leur revenu pour contribuer à résoudre les problèmes sociaux du pays. Les consommateurs accorderaient plus volontiers leur confiance et leur fidélité aux entreprises affichant une telle conscience sociale.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Une forte majorité d'Européens estime que "les grandes entreprises devraient consacrer une partie de leurs ressources pour aider à résoudre les problèmes de société tels que le chômage, la pauvreté, les questions d'environnement ou de santé". Une telle stratégie pourrait d'ailleurs s'avérer payante pour la firme. Elle y gagnerait en terme de notoriété auprès de ses clients : 89% des personnes interrogées déclarent faire davantage confiance aux entreprises citoyennes, et 86% des consommateurs européens seraient disposés à privilégier leurs produits. De plus, démontrer une préoccupation citoyenne est aussi un moyen de resserrer les liens entre l'entreprise et ses employés. Neuf salariés sur dix affirment en effet que ce type d'initiatives les rendrait plus fidèles vis à vis de leur employeur.

Les Européens souhaiteraient surtout que les entreprises soient plus présentes dans le domaine de l'enseignement et de l'apprentissage, et qu'elles participent à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Ces deux thèmes représentent d'ailleurs des champs d'influences logiques pour les entreprises s'inquiétant des dysfonctionnements du marché du travail. Dans la liste des domaines sur lesquels les entreprises devraient agir, la protection de l'environnement arrive en troisième position chez les Français, alors que l'ensemble des Européens placent sur le podium les problèmes de santé publique et de sécurité alimentaire. L'implication des entreprises devrait enfin leur permettre de recouvrer une certaine légitimité à communiquer sur les sujets de société. Pour l'heure, les interviewés font surtout confiance aux Organisations Non Gouvernementales pour être informer des problèmes de chômage, de droits de l'homme ou d'environnement. Les Français placent ensuite la classe politique (13% de citations en première position), devant les journalistes (12%), alors que l'ensemble des Européens ne sont que 8% à penser que les entreprises sont les plus à même d'informer la population sur ces problèmes.

Selon Anne Dellière, directrice du département Stratégie d'Entreprise chez Ipsos Opinion, les entreprises évoluent aujourd'hui dans un monde nouveau. "Les consommateurs cherchent aujourd'hui à établir un partenariat avec les pouvoirs publics et les entreprises. Les Européens se rendent compte de leur incapacité à compenser la réduction progressive de la prise en charge des problèmes de société par l'Etat-Providence, dont les moyens politiques et économiques sont de plus en plus limités. Les consommateurs, en soutenant les entreprises qui souhaitent s'engager dans une démarche citoyenne, manifestent ainsi leur volonté de redistribuer les rôles".

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société