Les femmes, des hommes comme les autres ?

L’enquête internationale Ipsos-Logica Business Consulting réalisée pour le site Aufeminin.com propose un panorama des valeurs que partagent aujourd’hui les individus en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Grande-Bretagne, en Pologne, en Suisse et au Canada. Elle révèle en particulier qu’on assiste avec la crise au retour des valeurs traditionnelles (famille, honnêteté, fidélité), tandis que les valeurs centrées sur la réussite individuelle (pouvoir, individualisme, ambition, réussite) sont en berne. Dans le cadre de la journée de la femme, l’enquête donne aussi l’occasion de faire un point sur les différences de perception entre les deux sexes.

Auteur(s)
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
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Face à des mutations socioéconomiques brutales, les hommes et les femmes marquent un très fort attachement à la famille, au respect et à l’honnêteté

Parmi les 10 valeurs les plus souvent citées par l’ensemble des individus interrogés dans l’ensemble des pays (parmi une liste de 50), on trouve la famille (qui arrive en 1ère position), havre de sécurité et d’assurance dans un contexte de marasme économique. Juste derrière, ils citent l’honnêteté, le respect, la fidélité, la loyauté mais encore la politesse, la tolérance et la générosité. Malgré des changements extrêmement rapides et parfois très violents générés par la crise économique, l’heure n’est pas à la contestation, à la révolte et au refus mais bien à la réassurance.

C’est le très fort attachement à ces valeurs qui explique sans doute le succès du « Indignez-vous » de Stéphane Hessel : il s’agit certes de se fâcher et de se révolter mais pour justement redonner du sens et plus d’importance à des valeurs telles que le respect, la tolérance, la justice ou encore la générosité. La transgression est aujourd'hui l’une des valeurs les moins plébiscitées dans l’ensemble des huit pays. Les valeurs liées à la réussite individuelle comme le pouvoir, l’individualisme, l’ambition ou encore la réussite sont aussi plutôt en berne.

Des valeurs de plus en plus asexuées ?

Les valeurs aujourd’hui affichées par les hommes et les femmes dans l’ensemble des pays sont assez proches même si des spécificités locales existent. Au sein d’une liste de 50 valeurs différentes, hommes et femmes citent exactement les mêmes au sein de leur top 10, même si la hiérarchie est différente. L’enquête pose la question de l’existence d’un possible phénomène de féminisation des valeurs des hommes. D’abord, parce que globalement, les hommes, estiment désormais que la part de valeurs féminines en eux (30%) est presque équivalente à celle des valeurs masculines (32%), le reste étant des valeurs ni féminines, ni masculines (38%). Ensuite parce que dans tous les pays, les hommes et les femmes interrogés estiment que depuis ces dix dernières années, les valeurs féminines ont plus progressé que les masculines (40% contre 7% qui estiment ce sont les valeurs féminines qui ont le plus progressées).

Les critères de réussite des femmes se masculinisent

En France, les femmes affichent un attachement plus fort que les hommes à un certain nombre d’objectifs qui traditionnellement sont plus souvent perçus comme « appartenant » à la sphère masculine. Elles estiment plus souvent que les hommes qu’il est important dans la vie de gagner de l’argent (90%), d’avoir un objectif (97%) et de prendre des risques (63%). La population masculine française se démarque quant à elle des femmes, mais seulement très légèrement, en ce qui concerne l’importance d’avoir de l’influence (61% contre 59% pour les femmes) et d’être leader (40% contre 37%). En revanche, les hommes et les femmes affichent un attachement strictement identique à la nécessité d’être le ou la meilleur(e) (46%).

Est-il plus facile d’être un homme qu’une femme ?

Les résultats de l’enquête confirment les difficultés actuelles rencontrées par une partie de la gent féminine qui, dans un contexte économique très sombre, doit continuer à mener de front vie professionnelle, familiale et domestique tout en cherchant à pouvoir s’épanouir individuellement.

En France aussi, les femmes se disent un peu moins satisfaites que les hommes en ce qui concerne la vie familiale, sociale et surtout amoureuse (76% contre 84% pour les hommes). D’ailleurs, si la quasi-totalité des personnes interrogées considèrent qu’il est aujourd’hui facile d’être un homme en France (95%), en revanche, ils ne sont plus que 75% à considérer qu’il est facile d’être une femme.

La femme a souvent le dernier mot !

Dans les disputes et plus spécifiquement au sein du couple, les femmes ont aujourd’hui plus fréquemment que les hommes le dernier mot sauf en Italie où les femmes (70%) comme les hommes (56%) estiment majoritairement être « vainqueur » lorsqu’il y a un conflit dans le couple. En France, ce sont les femmes qui l’emportent le plus souvent. 65% d’entre elles en sont persuadées et c’est aussi le cas de 54% des hommes.

Les relations hommes/femmes sont aussi plus sereines qu’il y a 10 ans

Nul doute que le fait que les hommes et les femmes aient aujourd’hui un socle consistant de valeurs communes a eu des conséquences sur la qualité de leurs relations. La grande majorité des personnes interrogées dans l’ensemble des pays concernés estiment qu’elles sont beaucoup plus apaisées qu’il y a vingt ans. C’est notamment le cas en France (79% estiment qu’elles sont plus faciles) et là encore le constat est le même que l’on soit une femme (80%) ou un homme (78%).

Le sexe opposé fascine : en France, plus de 4 hommes sur 10 rêveraient de vivre une journée dans la peau d’une femme pour connaître l’orgasme féminin

Quel que soit leur pays d’origine, s’ils avaient la possibilité d’être dans la peau d’une personne du sexe opposé pendant 24 heures, les hommes comme les femmes voudraient d’abord pouvoir enfin comprendre ce que ressens et pense « l’autre ». C’est notamment le cas en France : 80% pour les femmes et 68% pour les hommes. Pour beaucoup, le mystère du sexe opposé reste donc entier.

La sexualité de « l’autre » continue d’envoûter. En France, plus de quatre hommes sur dix aimeraient pouvoir ressentir ce que c’est que d’avoir un orgasme féminin (42%). Cette curiosité est presque réciproque puisque près de quatre femmes sur dix aimeraient pouvoir ressentir ce que c’est que d’avoir un sexe d’homme (38%).

La complicité que les femmes entretiennent avec leurs amies fascine les hommes. En France, 28% d’entre eux souhaiteraient découvrir ce que les filles se disent lorsqu’elles sont entre elles.

Enfin, presque un homme sur cinq aimerait pouvoir vivre une journée en étant enceinte (19%), les Espagnols étant les plus fascinés par ce sujet (29%).

Auteur(s)
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs

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