Les Français attendent les 35 heures pour souffler
Ipsos a réalisé pour l’agence de publicité Bates une enquête sur l’impact des 35 heures sur les habitudes de consommation. Les Français envisagent de passer leur temps libre supplémentaire en famille, à voyager, à faire du sport mais surtout…à se reposer.
Interrogés sur les activités auxquelles ils consacreraient une partie de leur temps libre supplémentaire après la mise en place des 35 heures, les salariés semblent d’abord privilégier la recherche de la détente, qui prend les formes diverses du repos, du temps passé avec ses enfants ou plus simplement de séjours en week-end ou en vacances. Ces formes de détente sont en effet celles qui recueillent le plus grand nombre de suffrages de salariés.
Le repos arrive en tête des "activités" qui profiteront de la réduction du temps de travail. Suscitant l’intérêt de plus de huit salariés français interrogés sur dix (82%), l’envie de consacrer plus de temps au repos domine chez les foyers les plus démunis (86%, contre 67% chez les revenus supérieurs), chez les plus jeunes (84% chez les moins de 35 ans), en province (83% contre 77% en Ile de France) ou encore dans les catégories professionnelles les moins élevées (85% pour les ouvriers et 83% pour les employés contre 68% chez les cadres).Consacrer plus de temps à ses enfants concerne plus des trois quarts de la population salariée (78%). Ce souhait est plus important chez les hommes (80%) que chez les femmes (74%), vraisemblablement parce que ces dernières, même lorsqu’elles exercent une activité salariée, y consacrent déjà plus de temps que les hommes. Les départs en voyage ou en week-end (77%) sont plus largement cités par les cadres supérieurs (86%) ainsi que les habitants d’Ile de France (80%).
Au-delà de cette demande de détente, les intentions déclarées par les salariés français laissent présager une accélération, sous l’effet des 35 heures, des tendances lourdes observées au cours des dernières années dans l’évolution des pratiques et des comportements de loisirs dans la société française.Le sport, le bricolage et le jardinage sont évoqués par près de trois salariés sur quatre (74%), confirmant ainsi l’intérêt croissant suscité par ces pratiques au cours de la décennie écoulée.Evoquées par plus des deux tiers des salariés, viennent ensuite des pratiques culturelles à domicile ou "home culture" (livres 72%, musique 72% et presse, radio ou télévision 70%). Ce classement global ne doit cependant pas cacher une attirance nettement plus élevée chez les femmes pour la lecture (77%) et pour la musique (75%), alors que les hommes sont plus nombreux à s’orienter vers le sport (80%) et le bricolage ou le jardinage (79%).Viennent ensuite, à des niveaux moins élevés, les activités culturelles hors foyer : visites de musées, expositions ou monuments (58%) à égalité avec le cinéma (58%).
La cuisine recueille un niveau de citations majoritaires : 54% des salariés interrogés envisagent de consacrer une partie du temps libre supplémentaire à cuisiner. Même si ce niveau est nettement supérieur chez les femmes (62%), près de la moitié des hommes (47%) souhaitent aussi consacrer plus de temps à cette activité.Le bénévolat est cité par près de la moitié des salariés (46%). C’est chez les catégories les plus âgées (54% auprès des 45 ans et plus) et chez les foyers les plus aisés (60%) qu’il obtient ses meilleurs scores.S’occuper de soi-même (en allant chez le coiffeur, un masseur ou une esthéticienne) suscite l’intérêt de 44% des salariés. Si les femmes déclarent majoritairement (58%) souhaiter consacrer plus de temps à cette activité, elle suscite l’intérêt de près d’un tiers des hommes (32%).Le souhait de s’occuper de son argent, de son épargne concerne 40% des salariés interrogés. Ce souhait est d’autant plus important que le foyer dispose de revenus modestes : il est cité par 54% des salariés ayant un revenu inférieur contre seulement 22% chez les plus aisés.Plus du tiers des salariés interrogés (38%) souhaitent également faire plus de shopping. Ce résultat est élevé si l’on considère que les 35 heures généreront un surcroît de temps libre mais non de ressources financières. Le souhait de faire du shopping domine auprès des foyers les plus modestes (43%), des habitants d’Ile de France (43%) et des plus jeunes (42% pour les moins de 35 ans).
C’est avant tout chez les commerçants du centre ville que ces personnes souhaitent effectuer plus de shopping (33%), suivis des centres commerciaux (28%). Viennent ensuite dans une moindre mesure les grands magasins (23%), les magasins d’usine ou de discount (21%), les grandes surfaces spécialisées (20%), les supermarchés ou les hypermarchés (19%) ou encore les boutiques de grandes marques (18%). Le commerce online (10%) et la VPC (9%) sont pour l'heure encore peu cités.