Les Français et la ville de demain
Les villes suscitent spontanément des sentiments mitigés : la contrainte (20%) et l’indifférence (19%) sont les 2 mots désignés comme reflétant le plus le ressenti des personnes interrogées. Néanmoins, les sentiments positifs dominent au global (48%).
Le « top 5 » de ce que les Français préfèrent dans les villes se dégage nettement : la variété des commerces arrive en tête (50%), devant la diversité des activités culturelles et de loisirs (48%), la facilité de déplacement intra-muros (43%), la présence de nombreux services publics (38%) et la proximité des établissements d’enseignement primaire et secondaire (33%). De même, 3 points noirs sont désignés par plus de la moitié de l’échantillon : il s’agit des embouteillages (55%), des problèmes de stationnement (51%) et de la pollution (50%). Les habitants de zones rurales ou de communes de moins de 20.000 habitants pointent particulièrement du doigt la pollution et la foule, tandis que les Franciliens sont particulièrement nombreux à déplorer le coût de la vie et les difficultés liées au logement.
Indépendamment de la taille de leur agglomération de résidence, la très grande majorité des Français considère que son domicile est situé à une distance raisonnable des principaux commerces et services de proximité (boulangerie, pharmacie, médecin généraliste, banque,…). Les jugements sont en revanche plus partagés concernant les lieux de loisirs et de détente, comme un cinéma (39% des Français, et même 58% des habitants de zones rurales estiment ne pas résider suffisamment près), un lieu de sortie nocturne (44% des Français et 55% des habitants de zones rurales estiment en être trop éloignés) ou d’un équipement culturel (jugé trop éloigné de leur domicile par les habitants de communes de moins de 20.000 habitants).
Les attentes en termes de lieux de rencontre et de convivialité sont particulièrement fortes : 76% des Français jugent qu’il est important de promouvoir ces lieux afin de lutter contre l’anonymat des villes. Surtout, cette opinion domine largement au sein de l’ensemble des franges de la population, que l’on soit citadin ou rural, et que l’on aime la ville ou non.
Dans l’idéal, 39% des Français vivant dans une commune de + de 20.000 habitants souhaiteraient la quitter. Le souhait de départ augmente avec la taille de l’agglomération de résidence, et s’avère particulièrement vif pour un tiers d’entre eux, puisque 37% aimeraient partir sous un délai d’un an tout au plus. Les motivations des candidats au départ sont principalement de trois ordres : ils aspirent à un logement plus grand, à un niveau de vie plus confortable financièrement, et à davantage de calme.
Rétrospectivement, les Français jugent que l’expérience urbaine valait la peine d’être vécue : si c’était à refaire, 82% d’entre eux s’installeraient à nouveau dans leur commune actuelle, un chiffre qui varie peu en fonction de la taille de l’agglomération de résidence (entre 80% et 87%). On note que la majorité des personnes souhaitant quitter leur commune ne regrette pas non plus son choix (64%).
Les avis sont plus partagés lorsque l’on aborde l’avenir de leurs enfants : si 67% des Français souhaitent que leurs enfants grandissent dans leur commune actuelle (un score qui reste majoritaire quelle que soit la taille de leur commune de résidence), les personnes souhaitant quitter leur ville déclarent logiquement qu’elles n’aimeraient pas que leurs enfants y grandissent (66%).
Pour les Français, la ville idéale compte moins de 20.000 habitants (47%). Les villes de petite taille recueillent de surcroît le plus de suffrages parmi toutes les tranches d’âge. La catégorie d’agglomération apparaît également comme un facteur peu clivant : les habitants d’agglomérations de 20.000 à 99.999 habitants mis à part, tous marquent une préférence pour les communes de moins de 20.000 habitants.
Trois sujets se détachent nettement lorsque l’on demande aux Français quels sont les plus importants défis pour les villes du 21ème siècle : il s’agit de la sécurité des biens et des personnes (42%, cet item arrivant en tête au sein de toutes les catégories d’agglomération), de l’accès au logement (32%) et de la sauvegarde des commerces de proximité (28%).
Fiche technique :
Sondage effectué pour : Anatome
Date du terrain : Du 18 au 23 novembre 2010.
Echantillon : 1001 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 16 ans et plus
Méthode : Echantillon interrogé par internet.
Méthode des quotas : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, catégorie d’agglomération et région.