Les Français et le body fitness
Une enquête réalisée par Ipsos pour Groupe 76 dans le cadre du 18ème salon Mondial Body Fitness.Alors que les salles de fitness ont traversé deux années assez difficiles entre 2002 et 2004, le Groupe 76 a souhaité dresser un nouveau bilan des pratiques sportives des Français et plus particulièrement de leur pratique du fitness, en réalisant une nouvelle vague de son baromètre " Les Français et le Body Fitness ".
Il s'agissait aussi d'évaluer la perception du développement récent des activités de SPA et de mesurer l'intérêt des pratiquants du fitness pour ce type d'activités. L'enquête réalisée par Ipsos pour le Groupe 76 auprès d'un échantillon représentatif de Français montre que si la pratique du fitness est stable dans l'ensemble, sa pratique en salle connaît une baisse, conséquence sans doute des " affaires " survenues il y a quelques années. Ces résultats montrent par ailleurs un intérêt certain pour les activités de SPA et plus précisément celles directement liées au bien-être corporel.
Les pratiques sportives des Français : la pratique du fitness reste stable en dépit d'une baisse de la pratique en salle
La progression de la pratique du fitness enregistrée en 2002 se confirme puisque le niveau est stable par rapport à la dernière enquête. 27% des personnes interrogées déclarent en effet faire de la musculation, du fitness ou de la gym d'entretien, de remise en forme (28% en 2002 et 25% en 2000). Dans le détail, la pratique du fitness demeure plus importante chez les femmes (31% contre 23% des hommes, comme en 2002). On observe par ailleurs que la pratique du fitness a progressé chez les plus jeunes (au détriment de la pratique d'autres sports) : 40% des 15-24 ans déclarent faire de la musculation, du fitness ou de la gym d'entretien au lieu de 34% seulement en 2002 (+6 points). Ce chiffre s'élève même à 43% chez les jeunes de 15-19 ans. La pratique du fitness est en revanche en légère baisse chez les personnes de 25 à 49 ans (25% soit -3 points).
Si la pratique du fitness est restée stable, la pratique des autres sports est en retrait : 28% seulement des Français interrogés disent pratiquer un autre sport au lieu de 33% en 2002. Au total donc, 45% des personnes interrogées ne pratiquent aucun sport (+6 points par rapport à 2002), chiffre inquiétant compte tenu des bienfaits reconnus du sport pour la santé. Globalement, on observe que plus on est jeune, plus on est sportif (30% seulement de non-sportifs chez les 15-24 ans contre 51% chez les personnes de 50 ans et plus).
Enfin, si la pratique du fitness en général est restée stable, le niveau de pratique du fitness en salle connaît une dégradation : 39% seulement des pratiquant du fitness déclarent pratiquer cette activité en salle au lieu de 48% en 2002 (-9 points). Des fermetures ont très certainement eu parfois des conséquences négatives pour les pratiquants du fitness (fermeture de clubs avec arrêt des abonnements par exemple), ce qui a pu entraîner une perte de confiance de nombreux consommateurs à l'égard des salles de fitness. Aujourd'hui, le marché s'est épuré et les consommateurs sont toujours présents (on vient de voir que la pratique du fitness en général était restée stable). On peut donc parier sur une reprise de la pratique du fitness en salle (cette reprise est peut-être déjà amorcée mais l'absence de mesure entre l'enquête de 2002 et celle de 2005 ne nous permet pas de percevoir cette évolution).
Soulignons que la pratique du fitness à domicile connaît à l'inverse une légère progression (52% au lieu de 48% en 2002). Cette hausse s'explique peut-être par l'émergence d'épiphénomènes, comme le développement du " coaching " (individuel ou en groupe restreint), qui se pratique notamment à domicile. Cette évolution contribue par ailleurs à expliquer la baisse du niveau de pratique du fitness en salle.
Notons que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à pratiquer le fitness en salle, même si ce chiffre est en recul : près d'une pratiquante de fitness sur deux (47%) le pratique en salle.
Le fitness : préserver sa santé tout en se faisant plaisir
Comme lors des précédentes enquêtes, le facteur " santé " arrive en tête des motivations des pratiquants du fitness en salle. Il enregistre même une hausse significative. 84% des pratiquants de fitness en salle déclarent en effet que la santé correspond " tout à fait " à leur motivation personnelle (+5 points par rapport à 2002). Cette motivation arrive en tête et progresse chez toutes les catégories de pratiquants du fitness en salle. La progression est néanmoins plus marquée chez les jeunes (+9 points chez les 15-24 ans).
Si la santé à proprement parler est la première des motivations des pratiquants du fitness en salle, ils évoquent immédiatement après des motivations liées d'abord au plaisir. Ainsi, 66% des pratiquants du fitness en salle en font " pour le plaisir de faire du sport " (-4 points par rapport à 2002), 61% " pour se relaxer " (+2 points) et 59% " pour se défouler " (-3 points). On retrouve après d'autres facteurs indirectement liés à la santé ou au bien-être corporel : 51% des pratiquants du fitness en salle en font " pour garder leur ligne " (stable par rapport à 2002) et 50% " pour se muscler " (+6 points). Enfin, comme en 2002, 38% seulement sont motivés par le fait de " rencontrer des gens ou être entre amis " et 24% seulement par la perte de poids (-8 points).
On observe certaines différences significatives entre les motivations des femmes et celles des hommes. Ainsi, 60% des hommes qui pratiquent le fitness en salle sont motivés par le fait de se muscler, contre 46% des femmes seulement. A l'inverse, 62% des femmes pratiquent le fitness en salle dans le but de se défouler contre 52% des hommes seulement. Le facteur " minceur " est aussi plus important pour les femmes : plus du quart d'entre elles pratiquent le fitness en salle dans le but de " perdre du poids " (27%) contre 15% des hommes seulement. C'est une motivation qui est plus répandue chez les jeunes également : 30% des jeunes de 15-24 ans pratiquant le fitness en salle souhaitent perdre du poids contre 15% seulement des personnes de 50 ans et plus. Parallèlement, 61% des 15-24 ans pratiquent le fitness en salle pour garder la ligne, contre 43% seulement des personnes de 50 ans et plus.
Stabilité de l'image des salles de sport
Les difficultés rencontrées par certaines enseignes entre 2002 et 2004 ne semblent pas avoir terni l'image des salles de sport qui apparaît parfaitement stable (il est également possible, comme nous l'expliquions précédemment, que l'image se soit détériorée à cette période puis rétablie depuis ; mais ne disposant pas de mesure entre février 2002 et aujourd'hui, il nous est impossible de confirmer cette hypothèse).
Ainsi, 73% des Français déclarent avoir globalement une " bonne image " des salles de sport (74% en 2002) contre 13% seulement qui en ont une " mauvaise image " (15% en 2002). L'image des salles est meilleure chez les jeunes (ce sont eux d'ailleurs qui pratiquent le plus des activités sportives en salle de sport) : 87% des jeunes de 15 à 24 ans déclarent avoir une " bonne image " des salles de sport contre 68% des personnes âgées de 50 ans et plus. A l'inverse, c'est au sein des catégories socioprofessionnelles dites supérieures (en termes de niveau de revenus et de niveau d'études) que l'image des salles de sport est la moins bonne (64% seulement de " bonnes opinions ").
Comme en 2002, c'est auprès des principaux intéressés que l'image des salles de sport est la meilleure : 89% des pratiquants du fitness en salle déclarent avoir une " bonne image " des salles de sport (+1 point par rapport à 2002). Plus précisément, 69% en ont " plutôt une bonne image " et 20% seulement une " très bonne image " (notons qu'une large majorité se positionnant sur l'item " plutôt bonne ", l'image n'est pas pour autant excellente).
Cette stabilité de l'image des salles de sport, positive au premier abord, peut également refléter le manque de dynamisme d'un marché " ronronnant " (d'où la nécessité d'un nouvel essor qui passe par le développement de nouvelles activités, comme les activités de SPA par exemple).
C'est " la possibilité de pratiquer différentes activités sportives " qui contribue le plus à la bonne image des salles de sport. Ce critère, en hausse de 5 points par rapport à 2002 (il n'occupait alors que la 4è place), est cité par 44% des personnes ayant une bonne image des salles de sport. 41% citent ensuite " un personnel d'encadrement compétent et sympathique " (-6 points par rapport à 2002), 41% également " la bonne ambiance " et 40% " leur bon niveau d'équipement ". Les autres critères sont moins déterminants : " le bon aménagement des horaires " et " la bonne hygiène des locaux " sont cités par 26% des personnes ayant une bonne image des salles de sport, " les conseils personnalisés de bonne qualité " par 23% et " une structure favorisant des rencontres " par 19% (-7 points). Enfin, les tarifs arrivent en dernière position (15% seulement).
Ces critères varient un peu chez les pratiquant du fitness en salle : pour eux, c'est le " personnel d'encadrement compétent et sympathique " qui arrive en tête (60% soit 19 points de plus que l'ensemble), devant " la bonne ambiance " (54%, 13 points de plus que l'ensemble), " la possibilité de pratiquer différentes activités sportives " (46%), à égalité avec " leur bon niveau d'équipement " (46% également). Le " bon aménagement des horaires " constitue aussi un critère important pour les personnes qui fréquentent effectivement les salles de fitness (44% contre 26% seulement pour l'ensemble des personnes interrogées). Et un tiers évoque " des tarifs attractifs " (33% soit 18 points de plus que l'ensemble).
A l'opposé, comme en 2002, ce sont les " tarifs prohibitifs " qui nuisent le plus à l'image des salles de sport, cités par 60% des personnes qui en ont une mauvaise image. " Des pratiques commerciales agressives pour la signature des contrats " arrivent toujours en seconde position mais cet item est néanmoins en retrait par rapport à 2002 (36% soit -12 points). Juste derrière, les personnes ayant une mauvaise image des salles de sport évoquent " le fait qu'il y ait trop de monde " (35%) ou encore " une structure s'apparentant plus à un club de rencontre qu'à un club sportif " (31%). Les éléments relatifs à la pratique du fitness à proprement parler (encadrement, locaux, conseils, horaires ou encore matériel) sont nettement moins critiqués.
Les activités de SPA : un axe de développement intéressant pour les salles de fitness
Aujourd'hui, les activités de SPA ne semblent pas encore suffisamment développées au sein des salles de sport : plus des deux tiers des pratiquants de fitness en salle de sport déclarent qu'il n'y a pas d'activité de SPA au sein de leur salle de sport (70%).
Pour autant, ils se montrent intéressés par la possibilité d'avoir recours à ce type d'activités, notamment celles directement liées au bien-être corporel, qui s'inscrivent dans la continuité de la pratique sportive. Ainsi, plus des trois-quarts des pratiquants de fitness en salle de sport (78%) se déclarent intéressés par la possibilité de recourir à " des soins de détente corporelle ", 31% se déclarant même " très intéressés ". Sur ce type d'activités, on ne distingue aucune différence liée au sexe ou à l'âge des personnes interrogées.
44% des pratiquants de fitness en salle se déclarent par ailleurs intéressés par la possibilité de recourir à " des soins esthétiques ", en particulier les femmes (54% d'entre elles contre 20% des hommes seulement). 39% sont intéressés par la possibilité de recourir à " des soins de relaxation spirituelle ". Là aussi, les femmes se montrent un peu plus intéressées que les hommes (41% contre 33%). Enfin, 35% des pratiquants de fitness en salle sont intéressés par " des soins de remodelage de la silhouette ". Sur ce point, on constate assez logiquement un véritable écart entre hommes et femmes : près d'une femme sur deux pratiquant le fitness en salle (47%) se déclare intéressée par ces dernières contre 6% des hommes seulement.
Il existe donc réellement un public pour les différentes activités de SPA. Leur essor pourrait constituer un axe de développement intéressant pour les salles de fitness, notamment si elles parviennent à se démarquer des instituts spécialisés (par des tarifs attractifs pour les abonnés à la salle de fitness par exemple). Dans une société marquée par la course au temps d'une part et par l'aspiration au calme et à l'harmonie d'autre part, le fait de proposer des activités de SPA sur le même lieu que le lieu de pratique du sport serait un moyen de concilier ces deux aspirations. Cela permettrait de faire en quelque sort " d'une pierre deux coups " : la possibilité de pouvoir enchaîner au même endroit et par conséquent dans un laps de temps restreint une séance de sport et un soin esthétique par exemple, constituerait un important gain de temps pour un public souvent pressé.