Les Français et l’épargne solidaire

L'enquête réalisée par Ipsos Public Affairs pour Finansol révèle une stabilisation de la notoriété et de l'attractivité de "l'épargne solidaire", épargne qui permet de financer des projets d’insertion des personnes en difficulté, de protection de l’environnement ou de développement des Pays du Sud.

Une stabilisation de la notoriété du terme « épargne solidaire »  

Un quart des Français (26%) déclarent avoir déjà entendu parler, ne serait-ce que de nom, de l'« Epargne solidaire ». Cette proportion est en léger retrait par rapport au résultat enregistré en septembre dernier (30%), et l'on retrouve là le niveau de résultat enregistré en 2004 (26%). Une question similaire, posée par le CREDOC en octobre 2003, situait ce score à 15%. La progression est encore plus importante si on se réfère au score enregistré en 2001 (13%). Il semble que si la notion s'est bien installée aujourd'hui dans le paysage médiatique français, on ait atteint une forme de pallier en matière de notoriété du terme.    

Sa notoriété demeure inégalement également répartie au sein de la population française : elle progresse sensiblement à mesure que l'on s'intéresse aux catégories socio-économiques les plus aisées, et ce phénomène avait déjà été constaté en 2004 et en 2005. Les cadres supérieurs (45%), les personnes disposant de revenus (34%) ou d'un niveau d'études supérieur (46%) font état d'un score de notoriété sensiblement supérieur à l'ensemble. A l'inverse, Les ouvriers (16%), les personnes disposant des revenus les plus faibles (20%), les personnes sans diplômes (12%) font état d'un taux de reconnaissance du terme inférieur à la moyenne.

L'attrait pour le principe de l'épargne solidaire subit une érosion  

29% des personnes interrogées estiment qu'elles pourraient souscrire un produit d'épargne solidaire « compte tenu de ses objectifs, même si le rendement financier est moindre ». En septembre 2005, plus d'un tiers (42%) l'envisageaient. Le fait est que ce score d'intention est, en mai 2006, sensiblement en retrait des mesures effectuées en 2004 et 2005. On peut sans doute discerner ici une forme de crispation de l'opinion, dû aux difficultés économiques, mais également un effet de période d'enquête : l'enquête précédente avait été réalisée au sortir des vacances d'été, ce qui est traditionnellement une période de bonnes résolutions.

On continue de relever de fortes disparités liées au statut social de la personne interrogée. Les cadres supérieurs (48%), les professions intermédiaires (53%) et plus largement les personnes disposant des revenus (46%) ou du niveau d'études (52%) les plus importants sont également les plus enclins à se déclarer intéressées par la souscription à un produit d'épargne solidaire. En revanche, on constate sur l'ensemble de ces catégories une baisse sensible des intentions, en lien avec l'érosion plus générale. Pour illustration, si 52% des cadres supérieurs déclaraient en 2005 pouvoir souscrire un produit d'épargne solidaire « compte tenu de ses objectifs, même si le rendement financier est moindre », ils sont, en juin 2006, 52%.  

Les personnes qui se déclarent potentiellement intéressées par cette offre placeraient la moitié de leur épargne sur un produit d'épargne solidaire, le reste étant réparti sur des produits d'épargne classique. Mais là où 15% des personnes dans cette situation déclaraient , en 2004 et 2005, qu'elles pourraient consacrer 70 € ou plus, sur un total d'épargne de 100 €, à ce type de placement, elles ne sont plus que 9%. La grande majorité d'entre elles (63%) placeraient plus modestement de 31 à 50 € (+ 5 points par rapport à septembre 2005).

Une demande toujours forte de labellisation et d'information, mais également le souhait d'une déduction fiscale  

Interrogés sur ce qui pourrait les convaincre d'investir dans un produit d'épargne solidaire, les personnes intéressées continuent de demander en premier lieu à ce que ces produits soient labellisés (44%), de manière à avoir la garantie « de la bonne utilisation des fonds recueillis ». Ce score est en progression de 4 points par rapport à 2005. En revanche, l'avantage fiscal, « vous permettant de déduire de votre déclaration de revenus une partie des sommes versées ou des intérêts perçus » subit une légère érosion, passant de 28% des personnes interrogées, à 23%.

En revanche, le principe d'« une campagne d'information expliquant ce qu'est l'épargne solidaire et à quoi elle sert » (12%, - 4 points), la présentation systématique, par le conseiller bancaire, des produits existants (8%, sans changement) ou le placement d'une partie de l'épargne salariale, de la participation ou des primes sur un produit d'épargne solidaire (8%, + 2 points) constituent des éléments moins attendus de la part des Français.


Fiche technique :

Enquête réalisée pour : FINANSOL

Dates de terrain : Les 2 et 3 juin 2006

Echantillon : Echantillon national représentatif de 960 personnes âgées de 18 ans et plus, interrogé par téléphone. Echantillon constitué selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage, après stratification par région et par taille d'agglomération).

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