Les Français ne sont plus en mesure d'épargner beaucoup
Selon le sondage Ipsos/Logica Business Consulting réalisée pour la Fédération Française de Sociétés d'Assurances (FFSA), un Français sur deux n'est plus aujourd'hui en situation d'épargner, ne serait-ce "qu'un peu d'argent". L'enquête montre par ailleurs que les Français s'opposent très majoritairement au projet de réforme fiscale, considéré comme un cadeau fait aux plus riches.
La crise est passée par là. Un Français sur deux (49%) déclare ne pas être aujourd'hui en situation d'épargner, contre une autre moitié qui serait en mesure d'épargner "un peu d'argent" (49%) ; le troisième item "épargner beaucoup d'argent" n'est presque jamais choisi (2%). Dans les six mois à venir, 41% des personnes interrogées ont tout de même l'intention d'épargner une partie de leurs revenus. A l'inverse, trois sur dix (29%) pensent plutôt à "désépargner".
Ces chiffres masquent des disparités évidemment très importantes selon le revenu des répondants. Les trois-quarts des interviewés vivant dans les foyers dont le revenu dépasse 3 000 euros net mensuel sont en capacité d'épargner et 58% ont l'intention de le faire. Dans les foyers qui disposent de moins de 1200 euros par mois, seulement 24% des personnes sont en situation d’épargner et 21% ont l’intention de le faire. On relève par ailleurs une intention d’épargner beaucoup plus importante chez les jeunes (55% chez les moins de 35 ans) que chez leurs ainés (35% chez les 35 ans et plus).
L’Assurance Vie bénéficie d’une bonne image, auprès du grand public et plus encore chez les souscripteurs
Aujourd'hui, le produit d’épargne le plus populaire reste le Livret A ou le Livret Bleu, le premier cité par ceux qui ont l’intention d’épargner (39%), devant le PEL (29% de citations) et l’Assurance Vie (25% de citations). Les livrets et les PEL sont particulièrement populaires chez les moins de 35 ans (avec respectivement 45% et 36% de citations), tandis que les contrats d’Assurance Vie sont plus souvent cités par les personnes de plus de 35 ans (32%) et dans les foyers plus aisés (29%).
L’Assurance Vie bénéficie toutefois d’une image largement positive chez les Français. Les deux-tiers d’entre eux estiment que c’est un moyen fiable et sûr d’épargner de l’argent, 62% considèrent que c’est un produit d’épargne populaire qui concerne une majorité de Français et 61% jugent que c’est un bon placement pour préparer sa retraite. Pour une majorité de Français, l’Assurance Vie est également un produit d’épargne fiscalement intéressant (59% contre 29% d'avis contraire). Les Français sont plus circonspects sur le niveau de rémunération des contrats d’Assurance Vie : 42% sont d’accord avec l’idée que c’est un placement bien rémunéré, contre 47% d'avis contraires.
Les souscripteurs réservent un accueil encore plus favorable à l’Assurance Vie. Pour eux, le régime fiscal apparaît comme l’un des atouts les plus importants (75% sont d’accord avec l’idée selon laquelle il s’agit d’un placement intéressant car il est peu taxé, contre seulement 45% chez les non-souscripteurs). Les hauts revenus (plus de 3000 euros net mensuel) sont également plus nombreux (72%) à considérer que l’Assurance Vie est un moyen fiable et sûr d’épargner de l’argent (contre 54% pour les ménages qui disposent de moins de 1200 euros par mois et 64% pour les ménages qui se situent dans la fourchette 1200-2000 euros). Ils savent aussi que ce placement est peu taxé (62% contre 55% dans les ménages plus modestes).
Les Français circonspects face au projet de réforme fiscale
Dans un contexte politique difficile, les Français se révèlent critiques à l’égard du projet de réforme fiscale annoncé par le Gouvernement. La suppression du bouclier fiscal ne suffit pas à susciter leur adhésion. Seulement 33% des personnes interrogées pensent que cette réforme va plutôt dans le bon sens (contre 61% d'avis contraire). En fait, la plupart ne se sentent pas concernés et beaucoup anticipent un « cadeau » fait aux plus riches : 82% des sondés estiment que ce projet ne permettra pas d’améliorer la situation de leur propre foyer, 71% sont d’accord avec l’idée selon laquelle cette réforme profitera avant tout aux gens les plus aisés (contre 24%). Pour s’assurer que la réforme fiscale à venir soit la plus juste possible, 71% des Français estiment qu’il conviendrait de taxer de façon plus importante qu'aujourd'hui les actions.
Fiche technique :
Sondage Ipsos/ Logica Business Consulting effectué pour la Fédération Française des Sociétés d'Assurances (FFSA)
Échantillon : 958 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Dates du terrain : Les 18 et 19 mars 2011.
Méthode : Échantillon interrogé par téléphone.
Méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, catégorie d’agglomération et région.