Les Français restent très attachés au département, et s’interrogent sur la réforme des collectivités locales
L’enquête réalisée par Ipsos pour l'Assemblée des Départements de France révèle le lien fort qui unit aujourd’hui les Français au département, un lien affectif, identitaire, lié aussi à une grande proximité avec les élus.
L’enquête ADF/Ipsos révèle le lien fort qui unit aujourd’hui les Français au département. Ce lien est d’abord affectif et identitaire : plus de huit Français sur dix se disent « attachés » à leur département et considèrent que c’est une institution qui fait partie de l’identité de la France et qu’il faut préserver. Ce lien est également rationnel, fondé sur la reconnaissance du service rendu. Près de trois Français sur quatre jugent ainsi que le conseil général est un organisme utile pour répondre aux besoins de la population et portent une appréciation positive sur l’action de leur département. Les compétences principales du département sont connues d’une large majorité de Français et l’appréciation de son action sur ces différents champs de compétence est favorable, allant de 56% pour le versement des aides sociales à 75% pour l’entretien et la construction des routes. On relèvera toutefois, qu’alors que les aides sociales sont au cœur des missions du département, c’est à la fois le domaine de compétence le moins connu (37% des personnes interrogées disent ignorer que c’est une compétence du conseil général) et le moins reconnu (« seuls » 56% ont un jugement favorable sur l’action de leur département) des Français.
Attachement identitaire au territoire, reconnaissance de l’utilité de l’institution et de son action, proximité des élus fondent donc le rapport des Français au département. Il est important de souligner que ce rapport est partagé dans toutes les franges de populations, qu’elles que soient les appartenances sociales ou politiques. Les moins de 35 ans (79%) se disent ainsi autant attachés à leur département que les plus de 35 ans (83%). De même, les sympathisants de gauche (85%) sont aussi nombreux que ceux de l’UMP (83%) à dire que le département est une institution qui fait partie de l’identité de la France et qu’il faut le préserver. Le lien des Français au département est donc un lien consensuel, qui n’obéit à aucun clivage politique ou générationnel.
Cet attachement s’inscrit enfin dans une dynamique nouvelle au sein de l’opinion française, celle d’une confiance de plus en plus grande dans les collectivités locales. Dans une France traditionnellement jacobine et où le rapport de l’opinion à l’Etat a toujours été particulier, l’enquête fait apparaître une petite révolution en montrant que les Français font aujourd’hui bien plus confiance aux collectivités locales (63%) qu’à l’Etat (29%) pour mettre en place des services publics performants. Ce jugement est partagé aussi bien par les sympathisants de gauche que ceux de droite. Le département bénéficie donc aussi de cette confiance générale à l’égard des collectivités locales, et par symétrie, d’une certaine défiance à l’égard de l’Etat. Ce contexte d’opinion explique aussi l’appréciation pour le moins peu enthousiaste que les Français portent à la réforme des collectivités locales engagée par le gouvernement.