Les Français se disent attachés à leurs "petits commerces"
A rebours des comportements qui font souvent la part belle à la grande distribution, les Français ont aujourd’hui une image très positive des commerçants et des commerces de proximité. C’est ce que démontrent avec force les résultats de l’étude réalisée par Ipsos à l’occasion du cinquantième anniversaire d’Organic (*).
La proximité conditionne l’opinion
A première vue, l’image que les Français ont des commerçants apparaît faite d’un bloc. Les personnes interrogées semblent ainsi avoir une aussi bonne opinion des commerçants "en général" (93% de bonnes opinions) que des commerçants "qu’ils fréquentent habituellement" (96%). Pourtant, derrière cet unanimisme, le détail des réponses fait apparaître de vrais contrastes : si l’opinion à l’égard de la profession en général est "très bonne" pour 15%des personnes interrogées, ce sont plus de 4 Français sur 10 qui partagent cette très bonne opinion à l’égard de leurs commerçants habituels (41%).
A l’aune de ces premiers résultats, la place majeure accordée aux commerces dans la hiérarchie de ce que les Français jugent "indispensable" de trouver près de chez eux semble moins étonnante. Seule l’école (63%) et le médecin (60%) devancent en effet le commerce de proximité (53%) dans ce classement. A titre de comparaison, le bureau de Poste obtient 24% de citations, les grandes surfaces 14%.
Utilité économique, utilité sociale
Utilité sociale et économique des commerces se conjuguent encore dans le rôle que les personnes interrogées attribuent aux commerçants. Ce sont d’abord environ 9 Français sur 10 qui considèrent que ces derniers jouent un rôle important, voire essentiel (plus de 40%) dans la vie de la commune ou du quartier qu’ils habitent. Singulièrement, les avis sur ces questions sont aussi massifs chez les ruraux que chez les plus urbains des interviewés.
Le rôle des commerçants dans la création d’emploi en France est également considéré comme aussi majeur par plus des deux tiers des personnes interrogées (67%).
Enfin, en période de crises sporadiques de confiance dans l’alimentaire, la très grande majorité des personnes interrogées assigne aux commerçants un rôle essentiel (37%) ou pour le moins important (51%) dans le suivi de l’origine et la qualité des produits qu’ils offrent à la vente. Dans ce domaine de la qualité des produits proposés, près de 8 Français sur 10 (79%) ont été sensibles aux efforts réalisés par les commerçants au cours des dernières années.
Des progrès réels
Doté d’un rôle économique majeur, ce n’est pas pour autant l’aisance économique qui caractérise aujourd’hui le mieux le commerçant aux yeux des personnes interrogées. Si 57% des Français jugent qu’ils ont l’air de "plutôt bien gagner leur vie" (contre 34%) c’est leur amabilité (90% contre 10%), leur disponibilité (83% contre 17%) et l’attention qu’ils portent plus généralement aux clients (81% contre 19%) qui remportent le plus de suffrages lorsqu’il s’agit de les qualifier.
Ces scores semblent être le résultat d’un mouvement profond de transformation et d’adaptation de la profession dans son ensemble. Les Français considèrent ainsi que ces derniers ont été de l’avant, et d’abord dans les domaines de la présentation des produits (89%), de l’aménagement intérieur des magasins
(89%) ou plus généralement de l’accueil (78%). Le conseil qu’ils apportent (68%) mais aussi les horaires d’ouverture (67%) participent encore, dans une mesure à peine moindre, à ce mouvement vers l’avant noté par les Français.
Des paris pour demain
Les progrès de devraient toutefois par s’arrêter en chemin.
Pour 63% des interviewés qui jugent les commerçants plus souvent tournés vers l’avenir (63%) que vers les passé (30%), ce sont 41% d’entre eux qui pronostiquent des difficultés d’adaptation des commerçants dans l’adaptation aux nouvelles technologies de la communication appliquées aux techniques de vente. Et quand 85% disent que les commerçants ont fait des progrès dans les moyens de paiement aujourd’hui acceptés, 49% considèrent que la mise en place de l’euro sera plutôt un handicap pour la profession dans son ensemble (contre 42% qui y voient plutôt un atout).
Enfin, l’utilité économique et sociale reconnue aux commerces se conjugue souvent dans l’esprit des personnes interrogées à la notion de plaisir. Les deux tiers des Français – autant les hommes que les femmes et les jeunes plus encore que les personnes âgées – prennent le fait de se rendre chez un commerçant comme un réel plaisir. Le commerce reste d’ailleurs une destination que l’on recommande : 32% des Français le font souvent et 44% parfois.
Les taux de recommandation obtenus par les grandes surfaces sont nettement en deçà (18% "souvent" et 30% "parfois"), même si dans le domaine de l’alimentaire, les usages de fréquentation
déclarés font désormais la part belle aux grandes surfaces, tandis que les commerces résistent mieux lorsqu’il s’agit de proposer des produits tels que les fleurs, les bijoux, les vêtements ou les chaussures.
(*) caisse de retraite des commerçants
Fiche technique :
Sondage effectué pour : Organic
Date du terrain : les 22 et 23 octobre 1999
Echantillon : échantillon national représentatif de la population française, composé de 957 personnes âgées de 18 ans et plus.
Méthode : les interviews ont été réalisées par téléphone au domicile des personnes interrogées.
L’échantillon est construit sur la méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, après stratification de la région et de la taille d’agglomération.