Les Français se focalisent sur la qualité de l’enseignement

Une enquête Ipsos pour la FEP-CFDT met en exergue d’importance que les Français attachent à la qualité de l’enseignement dont bénéficient leurs enfants. Ces résultats tendent aussi à prouver une aspiration à un rapprochement des conditions des enseignants de l’enseignement public et de l’enseignement privé.

La peur du chômage influe fortement sur les objectifs assignés à l’enseignement. Dès l’enseignement primaire et secondaire, l’insertion professionnelle est considérée comme le principal objectif de l’école (41 %) plutôt que l’acquisition d’une bonne culture générale (38 %) et loin devant le développement de l’esprit critique et de l’imagination des enfants (20%). L’insertion est davantage citée que la moyenne par les ouvriers (53 %), les employés (47 %) et la population la plus directement concernée, c’est-à-dire les 15-19 ans (48 %). On observe également que plus le niveau d’études de la personne interrogée est important, plus celle-ci déclare que le développement de l’esprit critique et de l’imagination des enfants doit être prioritaire. On passe ainsi de 7 % de citations pour un niveau d’études primaires à 35 % chez les interviewés qui ont effectué des études supérieures.

Si les Français pouvaient choisir l’établissement de leur enfant, ils privilégieraient avant tout la qualité de l’enseignement (74 %). L’encadrement des enfants (35 %) et la proximité géographique (35 %) arrivent en seconde position loin derrière. On note que les parents qui ont actuellement un enfant scolarisé dans le primaire ou le secondaire se montrent davantage sensibles que la moyenne à la proximité géographique (41 %). Le statut de l’établissement est un critère de choix prioritaire pour 29 % des interviewés et particulièrement pour les plus de 60 ans (environ 36 %).

Les moyens de l’établissement n’entrent en compte que pour 15 % des Français, mais pour 27 % des 15-19 ans, témoignant ainsi de l’importance accordée à ce critère par une catégorie dont la majorité fréquente encore l’enseignement secondaire. Enfin, l’origine sociale des élèves (4 %) n’apparaît pas comme un critère " avoué " pour sélectionner un établissement scolaire.

Près de huit Français sur dix considèrent que les enseignants du privé sous contrat ont les mêmes compétences que ceux du public. Ce sentiment est largement partagé quelle que soit la catégorie de la population même si les ouvriers (65 % contre 33 %) se montrent plus réticents. Les sympathisants de droite sont plus nombreux (87 %) que les sympathisants de gauche (74 %) à partager cette opinion.

La reconnaissance d’une compétence équivalente à celle des enseignants du public explique sûrement la volonté des Français de voir la situation des enseignants du privé sous contrat se rapprocher de celle des enseignants du public. Ainsi, 68 % (contre 29 %) ne trouvent pas justifiées les différences qui existent en ce qui concerne le régime de retraite et la prévoyance sociale. Mais surtout, 81 % sont favorables à ce que les enseignants du privé bénéficient d’une situation générale comparable à celle des enseignants du public.

Seuls, les cadres supérieurs se montrent un peu plus réticents sur ces deux points. 47 % d’entre eux (contre 49 %) trouvent les différences justifiées en matière de prévoyance sociale et 36 % (contre 17 % chez l’ensemble des Français) se déclarent défavorables à l’évolution du statut des enseignants du privé vers celui des enseignants du public.

On observe également sur ces deux questions des différences de perception selon le sexe et la proximité politique. Les hommes et les sympathisants de gauche trouvent davantage justifiées, que les femmes et les sympathisants de droite, les différences de situation entre enseignants du privé et du public, mais considèrent tout de même en majorité qu’elles n’ont pas lieu d’être.

Au total, les Français ont du mal à comprendre quelle est la justification des différences de situation entre enseignants du public et du privé puisque ceux-ci sont censés exercer le même métier et qu’ils ont le sentiment que leur niveau de compétence est similaire. Mais beaucoup de réactions s’expliquent sans doute dans le fait que les questions touchant à l’enseignement privé et public ont été l’objet d’importants affrontements idéologiques ces dernières décennies.

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