Les Français sont attachés à la fonction publique

Certes l'image perdure, d'une fonction publique un peu poussiéreuse, rétive aux évolutions, pas toujours très efficace. Mais les personnes interrogées par Ipsos pour La Gazette des Communes et le quotidien Le Monde témoignent dans le même temps d'un réel attachement à la fonction publique. Ils considèrent majoritairement "qu'il n'y a pas "trop de fonctionnaires", qu'il faudrait "remplacer tous ceux qui partent à la retraite", que la fonction publique "s'est modernisée" et qu'elle est d'une certaine manière "plus à l'écoute de ses administrés". L'enquête révèle par ailleurs que les Français souhaiteraient que la fonction publique joue un rôle moteur en matière de discrimination positive, en favorisant l'embauche de catégories sous-représentées, et plus spécifiquement les femmes, les habitants des quartiers défavorisés et les Français d’origine étrangère.

La moitié des Français souhaite que les fonctionnaires qui partent à la retraite soient "tous ou presque" remplacés

90% des Français considèrent qu'il n'y a "pas assez" de fonctionnaires dans la fonction publique hospitalière ; pour la fonction publique territoriale, le sentiment qu'il y en a suffisamment (40%) ou pas assez (26%) est largement majoritaire ; et même en ce qui concerne la fonction publique d'Etat, si 40% de l'échantillon considère que les fonctionnaires sont trop nombreux, 26% pensent au contraire qu'il n'y en n'a pas assez et 28% qu'ils sont "en nombre suffisant". Dès lors on comprend mieux que la majorité de Français ne souhaite pas que les nombreux départs à la retraite qui vont avoir lieu dans les prochaines années au sein de la fonction publique soient l'occasion d'alléger les effectifs : 51% des personnes interrogées veulent qu'on les remplace "tous ou presque tous", contre 45% préféreraient que l'on ne remplace qu'une partie seulement des postes libérés.

Par ailleurs, lorsqu'on leur demande à quoi devrait être affecté l'argent économisé si les départs à la retraite n'étaient pas tous remplacés, la majorité de nos concitoyens souhaite la réaffectation de ces fonds à la fonction publique (56%), en augmentant les budgets affectés à certaines actions prioritaires (40%), ou dans une moindre mesure en rémunérant mieux les fonctionnaires (16%). Une forte minorité souhaiterait plutôt que cet argent soit consacré à la diminution de la dette publique (43%).

La discrimination positive, un principe dont la mise en place au sein de la fonction publique recueille un fort assentiment

Les Français se montrent majoritairement favorables à la mise en place d'une politique de discrimination positive pour le recrutement des futurs fonctionnaires (60%). Seulement 35% s'y disent opposés. Lorsqu'on leur nomme les catégories de personnes qui pourraient être concernées, les Français se montrent encore plus enthousiastes : 76% des personnes interrogées aimeraient que les femmes puissent bénéficier d'une politique de discrimination positive pour entrer et accéder à certains postes de la fonction publique, 70% sont pour l'application de ce principe en faveur des habitants des quartiers défavorisés et 62% en faveur des Français d'origine étrangère. A chaque fois, les fonctionnaires sont se montrent encore davantage convaincus.

La fonction publique attire de plus en plus les Français…

Huit personnes sur dix déclarent qu'elles encourageraient leur enfant à devenir fonctionnaire s'il le souhaitait, une proportion qui a plutôt tendance à augmenter ces dernières années. L'attirance pour ce type d'emplois est probablement à certains avantages dont peuvent bénéficier les fonctionnaires par rapport aux salariés du secteur privé. Les questions de sécurité doivent jouer, même si elles ne peuvent constituer la seule explication. En effet, lorsqu'on demande aux interviewés si la création dans le secteur privé du CPE va inciter davantage de jeunes à se tourner vers la fonction publique, seulement 24% répondent par l'affirmative. La grande majorité considère au contraire que cela n'aura pas vraiment d'effet (69%). Cet avis est partagé par la plupart des jeunes de moins de 26 ans (67%).

Et "si c'était à refaire" ? La majorité des actifs choisirait le public (54%), contre 41% qui referaient leur carrière dans une entreprise du secteur privé. La plupart des personnes évoluant au sein du secteur public affirme qu'elles auraient fait le même choix que précédemment (81%). Les salariés du secteur privé sont plus partagés, avec 52% d'entre eux qui resteraient dans le privé, contre 42% qui choisiraient le public.

même si dans le même temps elle est toujours perçue de façon très ambivalente

Malgré tout, les Français restent critiques à l'égard de la fonction publique. Ils pensent ainsi qu'elle n'a pas évolué depuis ces dix dernières années (48%) ; 26% ont le sentiment que si elle a changé, c'est plutôt de façon négative. Sur cet état des lieux, les fonctionnaires ne sont pas en reste, avec 37% d'entre eux considèrent que la fonction publique n'a pas évolué, et 34% qui pensent que son évolution a été négative au cours des dix dernières années. Les Français sont également critiques sur son efficacité, avec 43% des personnes interrogées qui pensent que les choses n'ont pas évolué dans ce domaine, 34% qui estiment qu'elle est devenue plus efficace contre 23% qui estiment qu'elle l'est moins.

Une liste de mesures visant à rendre la fonction publique plus attractive a enfin été proposée aux interviewés afin qu'ils déterminent leurs priorités. Les items concernant une plus grande variété du recrutement et des possibilités d'évolutions recueillent le plus de citations. Il conviendrait de "développer d'autres moyens en plus du concours pour recruter les fonctionnaires" (27%), "d'accroître leurs possibilités de mobilité pour leur permettre d'avoir une carrière plus variée" (26%). Le développement de la rémunération "au mérite" arrive en troisième position (22%) au même niveau que "la possibilité pour les fonctionnaires d'effectuer une partie de leur carrière au sein du secteur privé".

Les fonctionnaires interrogés lors de l'enquête portent leur préférence sur un accroissement des possibilités de mobilité pour leur permettre d'avoir une carrière plus variée (36%), devant le développement d'autres moyens en plus du concours pour le recrutement (29%) et la rémunération au mérite (24%). En revanche, ils sont moins convaincus par la possibilité d'effectuer une partie de leur carrière au sein du secteur privé (14%).

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