Les Français sont tolérants à l’égard du PACS
Le Pacte civil de solidarité est bien accueilli par l’opinion en ce qui concerne les couples hétérosexuels. Mais le bénéfice de cette réforme aux homosexuels créé un fort clivage sociologique.
L’opinion publique apparaît plutôt favorable au PACS (Pacte civil de solidarité) mais ce sujet est d’autant plus clivant qu’il concerne les couples homosexuels. Une première enquête, réalisée par l’institut BVA pour " Valeurs Actuelles " et BFM un mois avant la discussion du projet de loi par le Parlement, faisait état d’un soutien plutôt mou à cette réforme. Dans son principe, et alors que ses dispositions concrètes étaient encore largement méconnues, 50% des personnes interrogées approuvaient le PACS tandis que 44% émettaient un avis défavorable. Ce sondage mettait surtout en évidence le caractère caricatural du clivage sociologique opposant partisans et adversaires de ce " pacte ". Celui-ci est massivement soutenu par les jeunes de 18 à 24 ans (76%), les électeurs communistes (71%), Verts (66%) et socialistes (65%) ainsi que par les professions intermédiaires (63%). Dans le camp des anti-PACS, on trouve d’abord les plus de 65 ans (69%), les électeurs FN (68%) et RPR (68%) et les retraités (65%).
Mais une enquête de l’IFOP pour " Aex Aequo ", réalisée les 10 et 11 septembre auprès de 956 personnes, montre que les réactions au PACS diffèrent fortement selon qu’il s’agit de couples non mariés hétérosexuels ou homosexuels. Dans le premier cas, 67% des personnes interrogées (contre seulement 31%) approuvent les principales dispositions de la réforme. Pour ce qui est des couples homosexuels, les réponses se partagent équitablement entre 49% d’approbation et 48% d’opposition. On retrouve ici la fracture sociologique évoquée plus haut. La reconnaissance des couples homosexuels est d’autant plus souhaitée que l’on est jeune (de 81% chez les 18-24 ans à 19% chez les 65 ans et plus !) et que l’on est citadin (de 56% dans les grands communes à 40% dans les communes rurales). Si la majorité des sympathisants de gauche y est favorable et la majorité de ceux de droite hostiles, le facteur politique ne joue pas aussi fortement que l’on aurait pu l’imaginer : 40% des électeurs communistes sont opposés au PACS homosexuel tandis que 44% des proches de l’UDF y sont favorables…
Une chose est sûre : le projet de loi en discussion à partir du 9 octobre à l’Assemblée nationale correspond à une vraie attente de la part d’une fraction de la population. Le modèle du couple unique a vécu, comme l’a établi une enquête Ipsos-Ca m’intéresse. Une enquête de IFOP-Libération, réalisée du 28 août au 2 septembre auprès de 407 personnes représentatives des couples hétérosexuels vivant maritalement, montrait que le PACS correspondait à une demande : 57% des personnes interrogées se disaient " intéressées " par un tel statut contre 42%.
L’opinion estime enfin à une large majorité, dans les enquêtes Ipsos et BVA, que les couples homosexuels ne doivent pas se voir reconnaître le droit d’adopter des enfants. Mais cette disposition n’est pas incluse dans le projet de loi relatif au PACS.